Léon, Charles Renault
1839 - 1933
- Informations générales
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- Né le 24 septembre 1839 à Maisons-alfort (Seine - France)
- Décédé le 25 mai 1933 à Paris (Seine - France)
1839 - 1933
Député de 1876 à 1885, et membre du Sénat, né à Maisons-Alfort (Seine) le 24 septembre 1839, fils d'un directeur de l'Ecole vétérinaire d'Alfort, qui fut membre de l'Académie de médecine, il fit ses études aux lycées Bonaparte et Saint-Louis, suivit les cours de l'Ecole de droit, fut reçu avocat et docteur, devint secrétaire de M. Hébert et s'inscrivit au barreau de Paris.
Il acquit rapidement une situation importante; ses débuts dans l'affaire Vassel (1862), et sa défense des liquidateurs de la caisse des chemins de fer le mirent en évidence. D'opinions libérales, de nuance orléaniste, il fit à l'Empire une opposition modérée, fut appelé, le 5 novembre 1870, aux fonctions de secrétaire général de la préfecture de police, quitta ce poste lors de l'insurrection communaliste du 18 mars 1871, et fut nommé peu après, par le gouvernement de Thiers, préfet du Loiret. Il eut à réprimer à Montargis un soulèvement populaire, et mérita par son zèle la confiance du chef du pouvoir exécutif, qui le promut, le 21 novembre suivant, au poste de préfet de police. Il signala son administration par des mesures importantes dans l'avancement du personnel, et donna sa démission le 24 mai 1873, lors de la chute de Thiers. Mais cette démission fut refusée par le maréchal de Mac-Mahon qui ajouta (février 1874) à ses attributions celles de directeur de la sûreté générale, et le nomma conseiller d'Etat en service extraordinaire. M. Renault fit devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, sur les agissements du parti bonapartiste, une déposition très remarquée.
Candidat républicain aux élections du 20 février 1876, dans l'arrondissement de Corbeil, il fut élu député par 10,161 voix (15,170 votants, 18,696 inscrits), contre 4,833 au Prince de Wagram, bonapartiste, que le ministre de l'Intérieur d'alors, M. Buffet, appuyait ouvertement. M. Léon Renault avait dû, en présence de cette situation, donner, le 9 février, sa démission de préfet de police.
Il prit place au centre gauche de la chambre des députés, fut activement mêlé aux débats parlementaires, apporta aux autres groupes républicains le concours du centre gauche dans la lutte contre le cabinet du 16 mai, opina avec les 363, et fut réélu, le 14 octobre 1877, par 10,244 voix (16,475 votants, 19,163 inscrits), contre 3,297 au prince de Wagram et 2,858 à M. Cochin. Dés les débuts de la session, il fit partie du comité des Dix-huit, investi du mandat de diriger la majorité républicaine dans sa résistance contre les projets du cabinet Rochebouët. Il se montra partisan de la demande d'enquête sur les actes des ministres du Seize-Mai, fut élu président du centre gauche le 7 janvier 1878, prononça un discours remarquable sur les progrès de l'opinion républicaine, et traça un programme de gouvernement conforme aux doctrines du centre constitutionnel. Plusieurs personnages politiques en vue le choisirent pour les défendre devant les tribunaux; il plaida notamment pour M. Maurice de Talleyrand-Périgord et pour M.Borriglione, maire et député de Nice.
Il soutint le plus souvent, de ses votes, la politique opportuniste, se rallia parfois aux opinions de la droite, se prononça contre l'amnistie, contre la liberté de réunion et d'association, et échoua au renouvellement du 21 août 1881 dans l'arrondissement de Corbeil, comme candidat républicain conservateur, avec 6,871 voix contre 8,042 à M. Remoiville, radical.
Il rentra au parlement le 26 février 1882, comme député de l'arrondissement de Grasse, élu par 7,982 voix (13,378 votants, 21,668 inscrits), contre 2,076 à M. Giraud, 1,487 à M. Borniol et 1,255 à M. Muraour. M. Léon Renault reprit sa place au centre gauche, dont il fut, comme par le passé, un des membres les plus influents, fit sur la question du divorce un rapport favorable, appuya les conventions avec les grandes compagnies de chemins de fer (juillet 1888), défendit la politique du cabinet dans les affaires de Chine comme rapporteur de la demande de crédits (2 décembre); parla en faveur de la loi sur les cris séditieux (février 1884) ; fut rapporteur du projet de réforme de la loi électorale du Sénat, et donna sa démission, qu'il reprit d'ailleurs, la Chambre ayant adopté le projet Floquet sur l'élection des sénateurs au suffrage universel (octobre 1884); il se prononça contre l'élection des juges, contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pour les crédits de l'expédition du Tonkin.
Le 25 janvier 1885, M. Léon Renault devint sénateur des Alpes-Maritimes, par 361 voix (375 votants). Il opina avec la fraction la plus conservatrice du parti républicain, se prononça (février 1885) pour la relégation facultative des récidivistes; s'éleva (juin 1887) contre l'expulsion des princes : « Vous reportez à droite, dit-il, les coups que vous devriez diriger contre les anarchistes »; demanda (janvier 1887) pour la femme séparée une capacité civile pleine et entière ; proposa (octobre 1888) le rattachement du budget de la préfecture de police au budget de l'Etat, vota contre la révision de la Constitution, et, en dernier lieu, s'abstint
- sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- et sur la procédure de la haute cour contre le général Boulanger ;
dans une lettre adressée au président du Sénat, le 12 avril 1889, il déclara qu'il refusait de siéger à la haute cour de justice constituée pour juger le général.
Date de mise à jour: décembre 2017
Né le 24 septembre 1839 à Maisons-Alfort (Seine), mort le 25 mai 1933 à Paris (17e).
Député de Seine-et-Oise de 1876 à 1881.
Député des Alpes-Maritimes de 1882 à 1885.
Sénateur des Alpes-Maritimes de 1885 à 1894.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 117.)
Léon Renault qui siège au Sénat depuis le 25 janvier 1885, continue à participer aux travaux législatifs de la Haute Assemblée, comme il l'avait fait à la Chambre.
Le 12 avril 1889, il refuse de siéger dans la Haute Cour pour juger le général Boulanger.
Ses interventions à la tribune sont nombreuses et concernent les sujets les plus divers : législation des faillis, attributions judiciaires des Chambres, responsabilité en matière d'accidents dont sont victimes les ouvriers dans leur travail, recrutement de l'armée, réglementation du fonctionnement des courses de chevaux, etc.
Il est l'auteur de huit rapports déposés en juin 1892 sur plusieurs projets de loi déclarant d'utilité publique les travaux de restauration à effectuer en exécution de la loi sur la restauration et la conservation des terrains en montagne.
A la fin de l'année 1892, il est impliqué dans l'affaire de la Compagnie du Panama et il est avec quatre de ses collègues l'objet d'une demande en autorisation de poursuites. Au cours de ce débat qui eut lieu le 23 décembre 1892, Léon Renault tenta de se justifier en précisant que le baron de Reinach lui avait bien remis deux chèques, mais pour des causes étrangères à l'affaire du Panama. Ce fut la dernière intervention à la tribune de ce parlementaire.
Au mois de février suivant, la Chambre des mises en accusation rendit un arrêt de non-lieu en sa faveur « admettant que le chèque touché était la rémunération de services rendus par l'avocat ». Au renouvellement sénatorial de 1894, Léon Renault ne se représenta pas.
Cet ancien préfet de police a occupé comme avocat une place très en vue au barreau parisien. On connaît de lui un important discours d'ouverture de la conférence des avocats, publié sous le titre De l'influence de la philosophie du XVIIIe siècle sur les réformes de la procédure criminelle (1862). Il mourut, après une carrière bien remplie, le 25 mai 1933 dans sa quatre-vingt-quatorzième année. Il était officier de la Légion d'honneur et décoré des Ordres de François-Joseph d'Autriche et de Stanislas de Russie.