Jean Marrot

Député de 1881 à 1885, né à Fouqueure (Charente) le 27 septembre 1821, il étudia le droit et s'inscrivit comme avocat au barreau d'Angoulême, qui le désigna plusieurs fois pour son bâtonnier.

D'opinions républicaines, il fut nommé, après la révolution de février 1848, substitut du procureur de la République : il conserva ce poste jusqu'en 1851, et reprit, lors du coup d'Etat de décembre, sa place au barreau. Il fit à l'Empire une opposition assez vive, devint maire d'Angoulême au 4 septembre 1870, se vit confirmer dans ses fonctions le 4 juin 1871, et donna sa démission en février 1874, sous le gouvernement du 24 mai.

M. Jean Marrot avait fait déjà plusieurs tentatives infructueuses comme candidat à la députation ; le 8 novembre 1868, dans la 1re circonscription de la Charente, où il s'agissait de remplacer M. Gellibert des Séguins, député au Corps législatif, décédé, il avait réuni, au premier tour de scrutin, 4,848 voix (28,386 votants), puis il s'était désisté avant le ballottage en faveur de M. Mathieu-Bodet. Le 2 juillet 1871, il avait échoué aux élections de l'Assemblée nationale, dans la Charente, avec 18,120 voix (62,546 votants), et s'était encore présenté sans succès le 20 février 1876, dans la 2e circonscription d'Angoulême : il avait obtenu, cette fois, 5,621 voix, contre 9,193 à l'élu conservateur, M. Ganivet, Nommé préfet de la Corrèze le 5 janvier 1877, et révoqué après le 16 mai, il fut, le 14 octobre suivant, comme l'année précédente, le candidat des républicains à Angoulême, et réunit 6,682 suffrages, contre 9,158 à M. Ganivet, député sortant, réélu. Le 30 juillet 1878, il reçut la croix de la Légion d'honneur.

Ce ne fut qu'aux élections du 21 août 1881 qu'il devint député de la 2e circonscription d'Angoulême, élu par 8,002 voix (15,853 votants, 19,897 inscrits), contre 7,724 à M. Ganivet. Il prit place à gauche, soutint la politique opportuniste des ministères Gambetta et J. Ferry, vota pour les crédits de l'expédition du Tonkin, et contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et échoua, comme candidat au Sénat, le 6 janvier 1885, avec 363 voix sur 865 votants.

Porté aux élections législatives d'octobre 1885, sur la liste républicaine de la Charente, il obtint, sans être élu, 39,420 voix (88,972 votants).