Jacques, Charles, Hyacinthe Brierre
1818 - 1896
Député de 1876 à 1885, né à Pithiviers (Loiret), le 14 janvier 1818, fils d'Isaac Brierre et de Victoire Guillemineau, il était à la tête d'une importante maison de commerce de laine et de safran dans le Loiret.
Membre du Conseil municipal de Pithiviers en 1852, adjoint au maire de cette ville en 1855, et maire en 1862, il comptait, sous l'Empire, parmi les fonctionnaires municipaux les plus dévoués au gouvernement, et fut décoré de la Légion d'honneur à la promotion du 4 août 1868. M. Brierre était encore maire de Pithiviers à la fin de septembre 1870, lorsque la ville fut envahie par les Prussiens.
Sa conduite, diversement appréciée, dans cette circonstance, entraîna d'abord sa révocation par le préfet du Loiret, à la date du 22 septembre ; tenant compte d'une délibération favorable du Conseil municipal, le préfet rapporta, le 9 octobre, son arrêté de révocation.
Conseiller d'arrondissement depuis 1864, et conseiller général depuis 1870, M. Brierre se présenta comme candidat conservateur bonapartiste, aux élections législatives du 20 février 1876: il fut élu député de l'arrondissement de Pithiviers par 8,647 voix (15,090 votants, 17,429 inscrits), contre un autre candidat conservateur, le comte Bernard d'Harcourt, député sortant, qui obtint 5,782 voix. Sa profession de foi contenait ce passage : « Défenseur convaincu du suffrage universel, persuadé qu'aucun gouvernement, s'il n'est fondé sur l'assentiment des citoyens, n'a jamais chance de durée, au cas où le chef de l'Etat viendrait, suivant son droit, proposer la révision de la Constitution pendant la durée de la législature, je demanderais que la question fût tranchée par une consultation directe du pays. » M. Brierre siégea à droite, dans le groupe de l'Appel au peuple, applaudit à l'acte du 16 Mai, et donna son vote au ministère Fourtou-de Broglie.
Réélu, avec l'appui du gouvernement, le 14 octobre 1877, par 8,446 voix (15,514 votants, 17,761 inscrits), contre 6,961 à M. Dumesnil, il continua de s'associer aux votes comme aux protestations de la minorité monarchiste, se prononça contre les invalidations des députés de la droite, contre le ministère Dufaure à propos de l'épuration du personnel judiciaire et administratif, contre l'élection de M. J. Grévy comme président de la République, contre le retour à Paris, contre l'amnistie, contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur, contre l'application des lois existantes aux congrégations religieuses et contre le projet de rétablissement du divorce, etc. M. Brierre aborda quelquefois la tribune ; il prit part notamment, en 1880, à la discussion d'une proposition de la commission du budget tendant au dégrèvement des sucres et des vins.
Administrateur du chemin de fer de Bourges à Beaune-la-Rolande, le député de Pithiviers obtint sa réélection le 21 août 1881, par 7,502 voix (14,948 votants, 17,928 inscrits), contre 7,330 à M. Dumesnil. Il ne cessa de voter avec la droite : contre les projets de séparation de l'Eglise et de l'Etat, contre l'expulsion des princes, pour le maintien de l'ambassade auprès du pape; il repoussa les demandes de crédits destinés à l'expédition du Tonkin.
M. Brierre est sorti du Parlement au renouvellement général d'octobre 1885: porté dans le Loiret, sur la liste conservatrice, il n'obtint que 35,089 voix, tandis que le dernier élu de la liste républicaine, M. Cochery fils, en réunissait 46,616.
Né le 14 janvier 1818 à Pithiviers (Loiret), mort le 22 août 1896 à Pithiviers.
Député du Loiret de 1876 à 1885. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 488).
Il se fit battre à nouveau aux élections générales de 1889, Georges Cochery l'ayant emporté sur lui de plus de 1.500 voix. Ce fut sa dernière tentative.
Il mourut quelques années plus tard, en 1896, dans sa ville natale âgé de 78 ans.