Henri, Louis, Marie de Durfort de Civrac
1812 - 1884
Député au Corps législatif de 1852 à 1857, et de 1869 à 1870, représentant à l'Assemblée nationale de 1871, député de 1876 à 1884, né à Beaupréau (Maine-et-Loire) le 26 juillet 1812, mort à Paris le 21 février 1884, il appartenait à la branche cadette de l'ancienne famille de Durfort.
Riche propriétaire en Maine-et-Loire, conseiller municipal de Beaupréau depuis 1840, conseiller d'arrondissement depuis 1842, conseiller général depuis 1848, il fut le candidat des conservateurs-légitimistes de la 4e circonscription de ce département au Corps législatif de 1852, et il l'emporta avec 9 772 voix (18 757 votants et 34 002 inscrits) sur M. Cesbron-Lavau, candidat officiel, 4 321 voix, et de Quatrebarbes, 4 410.
Il conserva dans l'Assemblée son indépendance, et ne fut pas réélu le 22 juin 1857, n'ayant obtenu que 7 964 voix contre 9 536 à M. de Las Cases, candidat officiel. Il engagea encore la lutte le 1er juin 1863, et obtint, sans être nommé, 11 757 voix contre 17 282 à M. de Las Cases.
Il réussit à rentrer au Corps législatif le 24 mai 1869, avec 15 701 voix (30 817 votants, 41 238 inscrits), contre 14 810 voix au député sortant. Il fut du tiers-parti, signa l'interpellation des 116, et réclama des franchises municipales. En 1870, il se prononça contre la déclaration de guerre à la Prusse.
Porté, le 8 février 1871, sur la liste conservatrice de Maine-et-Loire, il fut élu représentant à l'Assemblée nationale, le 8e sur 11, par 98 847 voix sur 120 174 votants et 161 588 inscrits. Il prit place à droite, fit partie de la commission d'enquête sur les actes du gouvernement de la Défense nationale, et vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre la dissolution,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour la démission de Thiers au 24 mai
- et pour le septennat.
Mais il se sépara de la majorité monarchiste pour voter contre la loi des maires présentée par le ministère de Broglie.
Il repoussa, en février 1875, l'ensemble des lois constitutionnelles.
Les élections du 20 février 1876 renvoyèrent M. de Durfort-Civrac à la Chambre : député de la 2e circonscription de Cholet, avec 10 781 voix sur 11 675 votants et 19 008 inscrits, il reprit sa place à droite et se fit remarquer par la netteté de ses opinions et par la loyauté de son attitude politique. Les gauches ayant adopté sa candidature à la vice-présidence de la Chambre, il fit partie du bureau depuis le 13 mars 1876 jusqu'à la fin de la législature. En mai 1876, il interpella le gouvernement sur la révocation, par le préfet des Bouches-du-Rhône, de tous les maires et adjoints pris en dehors des conseils municipaux ; l'arrêté du préfet fut d'ailleurs retiré immédiatement. M. de Durfort-Civrac vota avec la minorité royaliste et soutint le gouvernement du Seize-Mai. Toutefois il ne voulut point de l'appui officiel du ministère lors des élections du 14 octobre suivant, et désavoua l'emploi des affiches blanches.
Réélu par 12 097 voix (14 268 votants, 19 386 inscrits) contre 2 015 voix à M. Béchet, il vit son élection validée une des premières : M. de Durfort-Civrac prononça à cette occasion un discours par lequel il exhortait la majorité républicaine à respecter toujours la liberté électorale. Il fut maintenu à la vice-présidence de la Chambre le 10 janvier 1878, ainsi que dans les sessions suivantes, et vota contre le ministère Dufaure, contre les lois Ferry sur l'enseignement, contre l'article 7 et l'application des lois aux congrégations, contre le divorce, etc.
II obtint encore sa réélection le 21 août 1881, par 11 143 voix (14 365 votants, 19 685 inscrits), contre 3 102 voix à M. Arthur Janvier de la Motte. Comme précédemment, il siégea dans les rangs des conservateurs, combattit avec eux les ministères républicains, et mourut (février 1884) avant le terme de son mandat.