Hippolyte, Aimé, Pierre Morel
1846 - 1922
Député de 1876 à 1877 et de 1878 à 1885, né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le 9 octobre 1846, il entra en 1870 au conseil d'Etat comme auditeur, et prit part à la guerre de 1870, en qualité d'officier de mobiles.
Conseiller général du canton de Saint-James (Manche), il fut élu, le 20 février 1876, député de la 1re circonscription d'Avranches, par 5,432 voix (9,943 votants, 11,734 inscrits), contre 4,446 à M. Bouvattier, bonapartiste. Il prit place au centre gauche, devint secrétaire de ce groupe, signa, le 17 mai 1877, la protestation des députés républicains contre la prorogation de la Chambre, mais, lors du vote des 363, crut devoir s'abstenir.
Aux élections du 14 octobre 1877, qui suivirent la dissolution de la Chambre, il échoua avec 3,256 voix contre 5,503 à M. Bouvattier, candidat du maréchal, et 1,793 à M. Sébline, républicain. L'élection de M. Bouvattier ayant été invalidée, la candidature de Morel fut chaudement appuyée par des membres influents du centre gauche, et il fut élu, le 5 mai 1878, par 6,496 voix (8,059 votants, 13,297 inscrits), contre 650 à M. Bouvattier qui ne s'était pas représenté.
Réélu de nouveau, le 21 août 1881, par 6,581 voix (9,952 votants, 12,190 inscrits) contre 3,156 à M. d'Avenel, M. Morel siégea constamment au centre gauche et soutint la politique républicaine.
Porté aux élections du 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste de la Manche, il échoua avec 50,161 voix sur 109,795 votants; le dernier élu de la liste conservatrice, M. du Mesnildot, avait obtenu 57,001 suffrages.
Né le 9 octobre 1846 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), mort le 22 janvier 1922 à Paris (17e).
Député de la Manche de 1876 à 1877 et de 1878 à 1885.
Sénateur de la Manche de 1890 à 1898.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 430.)
Son absence du Parlement ne dura pas longtemps. En 1890, un siège de sénateur inamovible rendu vacant par le décès du général de Chabron ayant été attribué au département de la Manche, une élection partielle y eut lieu, à laquelle Hippolyte Morel se présenta. Candidat du parti républicain, il fut élu le 19 janvier, au premier tour, par 846 voix sur 1.205 votants contre 302 à Moll, maire de Cherbourg, républicain. Il devait garder son fauteuil de sénateur lors du renouvellement du 3 janvier 1897, réélu au premier tour par 1.049 voix sur 1.201 votants.
Inscrit au groupe de la gauche républicaine et du centre gauche, Morel fut à la Haute Assemblée le même travailleur assidu, doublé d'un expert ès matières financières, économiques et sociales qu'il avait été à la Chambre des députés. Il fit partie de nombreuses commissions nommées pour l'examen de textes de lois soumis au Sénat et à ce titre présenta plusieurs rapports. Il appartint également à de grandes commissions permanentes : chemins de fer, marine, desquelles il fut secrétaire. L'essentiel de son activité, en ce domaine, il l'accomplit au sein de la commission des finances dont il fut membre de 1891 à 1897 : d'abord comme secrétaire puis, à partir de 1895, comme rapporteur général.
Entre-temps, la confiance de ses collègues l'avait porté aux fonctions de secrétaire du Sénat - 1894-1896 - fonctions dont il s'acquitta avec ponctualité.
Il intervint fréquemment en séance publique, avec une prédilection pour les matières économiques et financières, ainsi que pour les problèmes touchant l'administration locale et la vie rurale. A partir de 1895, Hippolyte Morel se consacra presque exclusivement aux débats budgétaires : chaque année, jusqu'à la fin de son mandat, il présenta le rapport général de la commission des finances sur les budgets et les collectifs budgétaires.
Dans les dernières années de son mandat, Morel n'en continua pas moins à s'intéresser aux problèmes d'ordre économique et social, ainsi qu'en témoignent ses interventions dans les grands débats de 1896 et 1897 sur le régime des boissons, qu'il prenne la défense des bouilleurs de cru ou qu'il s'oppose à la suppression des droits d'octroi sur les boissons hygiéniques.
Sa carrière parlementaire prit fin en 1898, lorsque l'auditeur au Conseil d'Etat qu'il était, le spécialiste des problèmes financiers qu'il fut au Sénat, accepta le poste de sous-gouverneur de la Banque de France qu'on lui confiait. Il démissionna le 3 juin 1898. Peu après, en mars 1900, il fut nommé gouverneur du Crédit foncier de France, fonction qu'il remplit pendant vingt années. En 1920, il en devint gouverneur honoraire. Il continua de se consacrer à la vie publique au sein du Conseil général de la Manche dont il était toujours président, en sa mairie de Saint-James ainsi qu'à la présidence de la société d'agriculture de l'arrondissement d'Avranches.
Les dernières années d'Hippolyte Morel furent marquées par de cruelles épreuves : le décès de son épouse suivi peu après de la mort de son fils des suites d'une blessure de guerre.
Il devait bientôt abandonner toute activité et, malade, il mourut le 22 janvier 1922, âgé de 75 ans.