Charles Savary

1845 - 1889

Informations générales
  • Né le 21 septembre 1845 à Coutances (Manche - France)
  • Décédé le 9 septembre 1889 à Hawa (Canada)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Manche
Groupe
Centre droit
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Manche
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Manche
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 19 mars 1883
Département
Manche
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1871, député de 1876 à 1883, né à Coutances (Manche), le 21 septembre 1845, mort à Hawa (Canada) le 9 septembre 1889, fils d'un conseiller à la Cour de cassation, il se fit recevoir docteur en droit et inscrire comme avocat au barreau de Paris.

En 1869, il fut secrétaire de la conférence des avocats, l'un des fondateurs de la conférence Tocqueville où il se fit remarquer par son talent de parole, et publia, dans le Journal de Paris, des rapports sur les conseils généraux et un projet sur la décentralisation, qui le mirent en vue.

Nommé sous-préfet d'Avranches le 13 septembre 1870, il ne conserva ces fonctions que quelques semaines, et fut élu, le 8 février 1871, représentant de la Manche à l'Assemblée nationale, le 9e sur 11, par 65 573 voix (93 856 votants, 153 878 inscrits).

Il prit place au centre droit, parla dans les discussions sur les nouveaux impôts et les conseils généraux, combattit le projet d'impôt sur les matières premières et, en 1873, fit adopter la proposition relative au quorum électoral. Rapporteur de la commission d'enquête sur l'élection de M. de Bourgoing, il déposa, le 25 février 1875, un volumineux rapport où il chercha à dévoiler l'organisation du parti bonapartiste et à en démontrer les périls pour l'existence de la République. Il entendit surtout, d'accord avec le préfet de police, M. Léon Renault, mettre en évidence les manœuvres de pression électorale, et dénonça le refus de communication du dossier du comité bonapartiste fait par le ministre de la Justice, M. Tailhand. Au mois de juillet suivant, lorsque M. Dufaure, devenu garde des sceaux, eut communiqué le dossier à la commission, M. Savary conclut à l'invalidation. Après l'échec des tentatives de restauration monarchique, M. Savary passa du centre droit au centre gauche ; il vota :

- pour la paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la pétition des évêques,
- contre le service de trois ans,
- pour la démission de Thiers,
- pour le septennat,
- pour le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.

Maire de Cerisy-la-Salle (Manche), conseiller général de ce canton, secrétaire du conseil général, il fut réélu, le 20 février 1876, député de la 1re circonscription de Coutances, par 6 927 voix (12 859 votants, 15 438 inscrits), contre 2 111 à M. Chevalier et 2 701 à M. Briens ; il devint secrétaire de la Chambre le 13 mars 1876, et fut l'un des 363 députés qui, au 16 mai 1877, refusèrent le vote de confiance au ministère de Broglie.

Réélu comme tel, le 14 octobre 1877, par 8 619 voix (13 704 votants, 15 744 inscrits), contre 5 035 à M. Plaine, il fut nommé, en décembre 1877, sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Justice dans le cabinet Dufaure, quitta ces fonctions en février 1879, et reprit sa place au centre gauche.

Membre du conseil supérieur des voies de communication (4 mars 1879), président du conseil général de la Manche en août 1880, il fut de nouveau réélu, le 21 août 1881, par 9 198 voix (12 862 votants, 15 718 inscrits), contre 3 594 à M. Chevalier, et prit encore place dans la majorité.

Compromis dans la faillite de la Banque de Rhône et Loire, dont il était l'un des fondateurs, il dut donner sa démission de député le 19 mars 1883. Poursuivi de ce chef en police correctionnelle et condamné à cinq ans d'emprisonnement, pour simulation de souscription, versements fictifs et manœuvres frauduleuses, aussi dans l'affaire de Lyon's electrical Company (15 janvier 1885), il fut de nouveau traduit en justice pour d'autres faits, fut séparé de corps et de biens d'avec sa femme et au bénéfice de celle-ci, et manqua d'être assassiné par un de ses associés, qui lui reprochait d'avoir séduit sa femme. Il parvint à s'échapper, et se réfugia au Canada, où il devint employé au ministère des finances d'Ottawa, dans les bureaux de la statistique.

Il se fit naturaliser canadien en janvier 1889, et mourut quelques mois après.

On a de lui :

- Etude sur l'origine du droit municipal et de la centralisation en France (1868) ;
- Alexis de Tocqueville, sa vie et ses ouvrages (1868) ;
- Projet de loi sur la décentralisation (1870) ;
- Résumé de droit commercial (1870 ;
- Le gouvernement constitutionnel (1873).

Il fut en outre directeur de l'Echo en 1875, et en 1879, directeur-fondateur du Globe, qu'il quitta en février 1880.