Edouard, Guillaume Bonnet-Duverdier
1824 - 1882
- Informations générales
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- Né le 13 septembre 1824 à Cadouin (Dordogne - France)
- Décédé le 24 novembre 1882 à Paris (Seine - France)
1824 - 1882
Député de 1877 à 1882, né à Cadouin (Dordogne), le 13 septembre 1824, mort à Paris, le 24 novembre 1882, il étudia, quelque temps la médecine et s'adonna à l'enseignement. Il prit une part active avec Baudin, dont il était l'ami, au mouvement républicain de 1848.
Proscrit après l'affaire du 13 juin 1849, dite du Conservatoire des arts et métiers, où il se trouvait à côté de Ledru-Rollin, il se retira, à Jersey. Il y vécut plusieurs années, collaborant à divers journaux démocratiques, tels que la Sentinelle du peuple, dont il fut le directeur, et l'Homme, qu'il fonda avec Ribeyrolles. Bonnet-Duverdier ne rentra en France qu'au lendemain du 4 septembre 1870. Il devint, en 1871, administrateur du journal le Peuple souverain, et en avril 1873, il soutint, comme président du congrès démocratique de la Seine, la candidature de M. Barodet.
Elu membre au conseil municipal de Paris en novembre 1874, pour le quartier Sainte-Marguerite (11e arrondissement), en remplacement de M. Ranc, démissionnaire, il prit une part importante aux travaux du conseil, qui le choisit, en 1875, pour son vice-président.
Aux élections législatives du 20 février 1876, Bonnet-Duverdier, qui s'était nettement prononcé contre la politique « opportuniste » et contre la Constitution de 1875, obtint dans le 3e arrondissement de Paris, comme candidat républicain intransigeant, et sans avoir posé sa candidature, 455 voix contre M. Spuller, opportuniste, élu par 12,043 voix.
Bonnet-Duverdier se présenta le 9 avril de la même année à l'élection complémentaire qui eut lieu pour remplacer Louis Blanc dans la 1re circonscription de Saint-Denis (Louis Blanc avait opté pour le 5e arrondissement) ; il réunit alors 5 763 voix contre 6 308 accordées à M. Camille Sée, élu.
Nommé président du conseil municipal de Paris en 1877, Bonnet-Duverdier, au cours d'un voyage officiel qu'il fit à Londres en cette qualité, accepta un banquet que lui offrirent des proscrits de la Commune de 1871. Il présidait encore le conseil municipal lorsque, peu de jours après le coup d'Etat du 16 mai, dans une réunion privée tenue à Saint-Denis, il fit un discours où le maréchal de Mac-Mahon était personnellement attaqué et qui se terminait ainsi : « Luttons d'abord avec les urnes... puis il y a le moyen que vous connaissez. » Et Bonnet-Duverdier, a-t-on assuré, compléta sa pensée en faisant le geste d'un homme qui tire un coup de feu. Dénoncé aussitôt par la presse officieuse, il fut arrêté le 1er juin sous la prévention d'offenses et de menaces envers le président de la République, puis condamné à 15 mois de prison et 2,000 francs d'amende.
Tandis qu'il subissait cette peine, le comité central de la 2e circonscription de Lyon, ayant rejeté la candidature de M. Francisque Ordinaire, député sortant, un des 363, choisit comme candidat Bonnet-Duverdier qui fut élu par 15 193 voix (19 937 votants, 24 524 inscrits), contre 1 832 à M. Ordinaire et 2 668 à M. Desgrange, candidat bonapartiste. Le nouveau député sortit de prison et alla siéger à l'extrême gauche de la Chambre des députés, avec laquelle il vota constamment, mais sans jamais aborder la tribune, bien qu'il fût doué d'un réel talent de parole.
Un incident qui fit assez de bruit avait motivé cette attitude. Au mois de janvier 1878, le conseil d'administration d'une école laïque du 9e arrondissement porta contre Bonnet-Duverdier une accusation des plus graves, relativement à l'emploi de fonds votés par le conseil municipal pour subventionner une bibliothèque populaire. Bonnet-Duverdier protesta : un jury d'honneur fut constitué, et ce jury, composé de MM. Charles Floquet, Horace de Choiseul, Madier de Montjau, Langlois et Albert Joly, déclara que c'était « librement et irrévocablement que M. Bonnet-Duverdier avait remis entre les mains de MM. Vazelle, N. Langlois et Vézin, délégués du conseil d'administration de l'école, sa démission de représentant du Rhône à la Chambre des députés, et qu'il n'y avait pas lieu de la retirer. »
Bonnet-Duverdier la reprit cependant et porta la question devant ses électeurs. Après avoir entendu ses explications, la réunion organisée par les membres de son ancien comité électoral déclara que « le citoyen Bonnet-Duverdier conservait toute sa confiance. » Il continua donc de siéger à la Chambre, et, le 21 août 1881 fut réélu par deux circonscriptions de Lyon : par la 2e, avec 6,536 voix (13 315 votants, 19 943 inscrits), contre 6,345 à M. Thiers, et 154 à M. Lagrange; et par la 3e, avec 5,164 voix (10,168 votants, 14 565 inscrits), contre 4 882 à M. Crestin. Il opta pour la 2e circonscription, reprit son siège sur les bancs de l'extrême gauche, vota contre les ministères Duclerc et Gambetta, et soutint de ses votes chacun des articles de son programme radical socialiste.