Louis Monteilhet

Député de 1883 à 1885, né à Ambert (Puy-de-Dôme) le 20 mars 1812, il fit ses études de médecine aux facultés de Montpellier et de Paris, et fut admis comme interne à l'hospice de Clermont-Ferrand.

Démocrate militant, il prépara, en 1840, un banquet de protestation en faveur de la réforme électorale; ce banquet fut présidé par Couthon, le fils du conventionnel, et trois mille convives y prirent part. Peu après, il fut condamné à dix ans de détention pour les troubles à l'occasion du recensement. M. Montheillet, qui s'était dérobé aux poursuites, passa cinq années en exil.

En 1848, il s'établit comme médecin à Vichy, où il soutint, avec Félix Mathé, la lutte contre le gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte. La réaction l'obligea à regagner sa ville natale. Déporté en Algérie à la suite du coup d'Etat du 2 décembre 1851, il fut, à sa rentrée, interné à Charly (Rhône), continua de combattre l'empire, devint maire de Charly après le 4 septembre 1870, et fut destitué de cette fonction par le préfet Ducros.

Les opinions républicaines qu'il n'avait cessé de manifester le firent choisir comme candidat radical à la députation, le 20 mai 1883, en remplacement de M. Varambon, démissionnaire; M. Montheillet fut élu par 5,071 voix (10,066 votants, 19,767 inscrits), contre 4,670 à M. Thévenet, opportuniste. Il prit place à l'extrême-gauche de la Chambre et vota pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, contre les crédits de l'expédition du Tonkin, et contre la politique opportuniste.

Porté, le 4 octobre 1835, sur la liste radicale socialiste du Rhône, il échoua avec 17.755 voix (136,430 votants). M. Montheillet fit une nouvelle et inutile tentative, le 8 juillet 1888, pour rentrer à la Chambre des députés : il réunit alors 10,144 voix contre 37,133 à M. Chépié, élu, et 17,147 à M. Vaillant. Il s'agissait de remplacer M. Rochet décédé.