Guillaume, Léon Margue

1828 - 1888

Informations générales
  • Né le 14 juillet 1828 à Salornay-sur-guye (Saône-et-Loire - France)
  • Décédé le 13 septembre 1888 à Salornay-sur-guye (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Union républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1876 à 1885, né à Salornay-sur-Guye (Saône-et-Loire) le 14 juillet 1828, mort à Salornay le 13 septembre 1888, fils d'un ancien notaire depuis juge de paix, il étudia le droit et s'inscrivit au barreau de Mâcon.

Républicain, il fit de l'opposition à l'Empire, plaida avec un certain talent plusieurs procès politiques dans le département du Rhône, et fut interné à Paris après le coup d'Etat de 1851. Secrétaire d'Alexandre Dumas de 1858 à 1860, il collabora au journal l'Alliance républicaine de Saône-et-Loire, et se présenta, comme candidat indépendant au Corps législatif, le 24 mai 1869, dans la 5e circonscription de Saône-et-Loire, qui ne lui donna que 1,897 voix, contre 12,893 au candidat officiel élu, M. Lacroix, 3,199 à M. Ballard, 2,402 à M. Boysset et 1,434 à M. André.

Le 8 février 1871, il obtint encore, comme candidat à l'Assemblée nationale, 47,594 voix, sans être élu.

Conseiller général du canton de Cluny (1873-1880), il tenta de nouveau la fortune électorale aux élections législatives du 20 février 1876, et fut élu député de la 1re circonscription de Mâcon, par 10,803 voix (13,625 votants, 17,630 inscrits). Il siégea à gauche, parmi les radicaux, vota pour la proposition d'amnistie plénière de Raspail et, après qu'elle eut été repoussée, en émit une autre, différente dans les termes, et à peu près équivalente au fond: elle eut le même sort. Adversaire du gouvernement du Seize-mai, M. Margue fut des 363.

Réélu comme tel, le 14 octobre 1877, par 11,127 voix (14,169 votants, 17,689 inscrits), il se rapprocha de la majorité modérée, et appuya les ministères républicains de la législature. M. Margue vota:

- pour l'article 7,
- pour l'amnistie,
- pour l'invalidation de l'élection de Blanqui,
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.

Il prit part à un grand nombre de discussions parlementaires, mais un certain renom lui vint surtout d'un bruyant incident de séance. On l'entendit distinctement un jour, au milieu d'un tumulte soulevé par plusieurs députés de la droite, traduire à haute voix son impression par un mot, un seul, celui qu'avait déjà illustré le général Cambronne. Ce mot ne nuisit pas à sa fortune politique.

Réélu député, le 21 août 1881, par 9,740 voix (10,697 votants, 17,780 inscrits), M. Margue fut nommé, lors de la constitution du cabinet Gambetta (14 novembre 1881), sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur. Il s'associa aux actes du chef de l'opportunisme, quitta les affaires avec lui le 29 janvier 1882, se prononça contre le ministère Freycinet, revint au pouvoir comme sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur sous le ministère Ferry (du 27 février 1883 au mois de mai 1884), prit encore quelquefois la parole, vota tantôt avec l'Union républicaine, tantôt avec la gauche radicale, et, porté, le 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste de Saône-et-Loire, échoua avec 31,527 voix (135,611 votants, 174,124 inscrits). Il se désista au second tour, et fut nommé conseiller à la cour de Paris.

« M. Margue, écrivit un journal au lendemain de sa mort, n'était pas un adversaire terrible, bien que son profil aigu lui donnât un faux air de Robespierre. Cependant, avocat de terroir, imprégné du jus de Thorins, à l'accent coloré comme le vin de Fleury, il avait du tempérament et de la fougue; sa verve bourguignonne, qui n'était certes pas de première cuvée, avait du ton néanmoins, et un reflet rubicond accentué. Ajoutons que comme orateur il n'était pas sans talent, bien que sa fameuse charge de Waterloo ait pu faire croire qu'il ne connaissait qu'un mot dans toute la langue française. » M. Margue était le beau-frère du critique estimé M. Henri de La Pommeraye.