Léon, Louis, Geneviève Journault
1827 - 1892
Représentant en 1871, député de 1876 à 1879, de 1881 à 1885, et membre du Sénat, né à Paris le 24 février 1827, il étudia le droit, fut reçu avocat, et travailla quelque temps comme maître clerc dans une étude de notaire.
D'opinions démocratiques, il collabora au journal la Tribune, organe de MM. E. Pelletan et Glais-Bizoin, en même temps qu'au Libéral et à l'Union libérale de Seine-et-Oise. Maire de Sèvres après le 4 septembre 1870, il eut, pendant l'occupation prussienne, une attitude énergique qui lui concilia les sympathies de la population.
Le 8 février 1871, M. Journault fut élu représentant de Seine-et-Oise à l'Assemblée nationale, le 9e sur 11, par 19,771 voix (53,390 votants, 123,875 inscrits). Inscrit au groupe de la gauche républicaine, il en devint un des membres les plus actifs, fit partie de plusieurs commissions, entre autres de la commission de permanence, et fut le rapporteur du projet de l'Exposition universelle de 1878. Il se prononça pour la paix, contre l'abrogation des lois d'exil, s'abstint dans le scrutin sur les prières publiques, et vota :
- pour le retour à Paris,
- contre la démission de Thiers au 24 mai,
- pour la dissolution,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires
- et contre le ministère de Broglie, qu'il se montra empressé à combattre ; aussi fut-il révoqué comme maire de Sèvres en 1874.
Réintégré dans ces fonctions en 1876, il fut, aux élections législatives du 20 février, élu député de la 2e circonscription de Versailles, par 5,078 voix (8,674 votants, 11,654 inscrits), contre 3,315 à M. Gauthier, conservateur. M. Journault reprit alors sa place sur les bancs de la gauche. Il opina avec la majorité et fut des 363.
Réélu à ce titre, le 14 octobre 1877, par 5,890 voix (9,441 votants, 11,751 inscrits), contre 3,300 voix à M. Gauthier, candidat du gouvernement du Seize-mai, il suivit la même ligne politique que précédemment, se rangea dans l' « opportunisme », prit une part assez active aux délibérations, et, en qualité de rapporteur de la loi sur les chemins de fer algériens, visita plusieurs villes de notre colonie algérienne, au moment où M. Albert Grévy en devint gouverneur (mai 1879).
Nommé, le 11 novembre de la même année, secrétaire général du gouvernement de l'Algérie, avec le titre de conseiller d'Etat, il dut donner sa démission de député : il eut pour successeur à la Chambre (21 décembre 1879) M. Maze.
Mais M. Journault redevint député de Versailles, cette fois dans la 1re circonscription, le 23 janvier 1881, en remplacement de M. A. Joly, décédé : il fut élu par 9,990 voix (13,600 votants, 22,246 inscrits), contre 1,386 voix à M. Ledru, autre candidat républicain, et obtint la confirmation de son mandat aux élections générales du 21 août suivant, avec 9,604 voix (15,261 votants, 23,159 inscrits).
Il soutint les ministères Gambetta et Ferry, vota pour les crédits du Tonkin, contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et parla (juin 1882) sur les affaires égyptiennes ; président de l'Union républicaine, il fit (mars 1885), après le désastre de Lang-Son, une démarche près de M. J. Ferry pour lui demander sa démission avant de consulter la Chambre ; mais il combattit, en juin suivant, la demande de mise en accusation déposée contre ce ministre et échoua aux élections générales de 1885.
Le 18 avril 1886, le décès de M. de Tréville, sénateur inamovible, ayant déterminé une vacance qui fut attribuée par le sort au département de Seine-et-Oise, M. Journault fut élu sénateur de ce département, au second tour de scrutin, par 694 voix (1,310 votants), contre 385 à M. Remilly, monarchiste, et 373 à M. Hèvre, radical ; il prit place dans la majorité, appuya (juin 1886) le projet de loi d'expulsion des princes, fit partie (janvier 1887) du groupe fondateur de « l'Association de propagande républicaine », fut rapporteur (février 1888) de la loi accordant une pension aux blessés de février 1848 ou à leurs ayants droit, et protesta (15 janvier 1889) contre l'envoi des eaux d'égout de Paris dans la plaine d'Achères. En dernier lieu, il s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.
Né le 24 février 1827 à Paris, mort le 21 juillet 1892 à Ville-d'Avray Seine-et-Oise.
Représentant de Seine-et-Oise de 1871 à 1876.
Député de Seine-et-Oise de 1876 à 1879 et de 1881 à 1885.
Sénateur de Seine-et-Oise de 1886 à 1892.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 437.)
En 1889, il se fait entendre dans la discussion d'un projet de loi sur l'assainissement de la Seine.
Réélu le 4 janvier 1891 par 711 voix sur 1.325 suffrages exprimés, il n'accomplit qu'une faible part de son mandat, puisqu'il mourut le 21 juillet 1892, à l'âge de 65 ans.