Bernard, Barthélémy, Martial Lavergne
1815 - 1903
Représentant en 1849, député de 1876 à 1889, membre du Sénat, né à Montredon (Tarn) le 10 juin 1815, il étudia la médecine, fut reçu docteur et s'établit à Montredon.
En même temps, il s'occupait activement de politique et faisait une vive opposition au gouvernement de Louis-Philippe. Il était un des chefs du parti démocratique dans le Tarn, lorsque ce département l'élut (13 mai 1849) représentant du peuple à l'Assemblée législative, le 8e et dernier, par 44,962 voix (79,583 votants, 107,875 inscrits). M. Bernard Lavergne prit place à la Montagne, opina constamment avec la minorité républicaine : contre l'expédition de Rome, contre la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, contre la loi restrictive du suffrage universel, combattit la politique de l'Elysée, et se montra l'adversaire du coup d'Etat.
Il reprit, après le 2 décembre, l'exercice de la médecine, et collabora, sous l'Empire, à divers journaux d'opposition, comme le Temps et la Gironde. Aux élections du 24 mai 1869, sa candidature démocratique réunit, dans la 2e circonscription du Tarn, 2,651 voix contre 15,453 à l'élu officiel, M. Reille, et 11,963 à M. Pereire.
Il se représenta, le 8 février 1871, comme candidat à Assemblée nationale, obtint, sans être élu, 18,075 voix sur 78,096 votants, et ne rentra dans la vie politique qu'aux élections législatives du 20 février 1876 élu député de l'arrondissement de Gaillac, par 10,324 voix (16,889 votants, 21,953 inscrits), contre 6.220 à M. de Gélis, monarchiste, il alla siéger à la gauche modérée, et fut des 363. Il attaqua avec ardeur le gouvernement du 16 mai dans son département, où il répandit une série de petites brochures politiques, rédigées par lui en patois sous forme de lettres aux paysans : elles lui valurent des poursuites de la part du ministère et deux condamnations à l'amende.
Réélu député, le 14 octobre 1877, malgré les efforts de l'administration, par 9,963 voix (18,266 votants, 22,174 inscrits), contre 8,233 au baron Decazes, candidat officiel du Maréchal, il reprit sa place dans la majorité républicaine, devint président du groupe de la gauche, soutint le ministère Dufaure, vota pour l'article 7, pour les lois Ferry sur l'enseignement, pour l' amnistie, etc., et publia dans le journal le Télégraphe une série d'articles remarqués.
Le 21 août 1881, il obtint encore sa réélection par 10,491 voix (17.013 votants, 21,815 inscrits), contre 6,254 à M. Prouho. Pendant la législature, il se montra l'artisan d'une politique modérée et libérale, se déclara pour le scrutin d'arrondissement, fit preuve à l'égard de l'opportunisme d'une certaine indépendance d’opinion, et parut plusieurs fois à la tribune, notamment pour demander (juin 1884) l'élection des sénateurs par le suffrage universel (rejetée par 265 voix contre 235) ; il renouvela cette proposition au Congrès (août) qui vota la question préalable par 410 voix contre 317.
Après le rétablissement du scrutin de liste, il fut élu, le 4 octobre 1885, député du Tarn, le second de la liste républicaine, par 47,999 voix (94,149 votants, 110,561 inscrits). Il soutint les ministères républicains, parla (février 1887) contre la surtaxe des céréales, vota l'expulsion des princes, et se prononça, en dernier lieu, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour les poursuites contre le général Boulanger.
Date de mise à jour: juin 2016
Né le 10 juin 1815 à Montredon-Labessonnié (Tarn), mort le 10 novembre 1903 à Montredon-Labessonnié.
Député du Tarn de 1876 à 1889.
Sénateur du Tarn de 1889 à 1900.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 2.)
Le 18 août 1889, il fut élu sénateur du Tarn, lors d'une élection partielle, en remplacement de Rigal, décédé ; il fut nommé au premier tour, par 477 voix contre 286 obtenues par l'amiral Galiber. Il fut réélu le 4 janvier 1891, par 440 voix contre 257 accordées à M. de Falguière.
En 1896, il devint président de la gauche républicaine du Sénat qui était numériquement le plus important groupe de l'assemblée.
Il fit partie, en qualité de président et de rapporteur, de plusieurs commissions importantes et prit la parole à maintes reprises à la tribune, surtout dans les discussions de questions ayant un caractère économique ou social.
Il prit part notamment en 1890, à la discussion du projet de loi sur le Code rural; en 1892, à la discussion du projet de loi relatif à l'établissement du tarif général des Douanes ; en 1893, à la discussion du budget de l'exercice 1893, à celle du projet de loi sur la réforme de la législation sur les boissons et à celle de la proposition de loi ayant pour objet de réprimer les atteintes portées à l'exercice de droits reconnus par la loi du 21 mars 1884, aux syndicats professionnels ; en 1897, à la discussion de l'interpellation de Joseph Fabre sur les menées cléricales.
Quand en 1900 son mandat arriva à expiration, son grand âge (85 ans) lui fit décliner une nouvelle candidature. Retiré dans son village natal, il devait s'éteindre le 10 novembre 1903 à 88 ans.
Bernard Lavergne, qui s'est beaucoup occupé d'agriculture, a publié : Agriculture des terrains pauvres ; Manuel pratique ; L'Enquête : les souffrances de l'agriculture ; la Crèche, et dans un autre ordre d'idée : Elections de 1869 ; Au clergé catholique; l'Ultramontanisme et l'Etat ; Les Réformes promises, question du jour ; L'Evolution sociale.