Amaury, Pierre Dréo
1829 - 1882
Représentant en 1871, député de 1876 à 1882, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 7 décembre 1829, mort à Trouville (Calvados) le 11 septembre 1882, il fit ses études de droit à Rennes et se fit inscrire au barreau de Paris (1850).
Il prit une part active aux manifestations républicaines sous l'Empire, épousa la fille de Garnier-Pagès, organisa les réunions privées de l'opposition et notamment le Comité de la rue St-Roch. Impliqué pour ce fait dans le procès des « Treize » (1863), il fut condamné à 500 francs d'amende. Il collabora en même temps à l'Avenir national et à la Tribune, et publia le Manuel électoral (1860).
Secrétaire du gouvernement de la Défense nationale après la révolution du 4 septembre, membre de la commission des barricades pendant le siège de Paris, il devint représentant du Var à l'Assemblée nationale, lors de l'élection du 2 juillet 1871 pour remplacer cinq représentants morts, démissionnaires ou ayant opté pour d'autres départements; il fut élu, le 2e sur 5, par 29,748 voix sur 50,812 votants et 89,095 inscrits. Il siégea à l'Union républicaine, dont il fut nommé secrétaire, parla en faveur du retour du parlement à Paris, réclama l'instruction gratuite, obligatoire et laïque, signa les propositions d'amnistie et de dissolution, déposa le premier une proposition relative aux indemnités à accorder aux victimes du 2 décembre, et défendit dans le Var, par des discours qui eurent alors un certain retentissement, la politique opportuniste contre la politique radicale représentée par M. Naquet. Il vota:
- pour le retour du parlement à Paris,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre la démission de Thiers,
- contre la circulaire Pascal,
- contre le septennat,
- contre le maintien de l'état de siège,
- contre le ministère de Broglie,
- pour la dissolution,
- pour l'amendement Wallon,
- pour l'amendement Pascal Duprat,
- pour les lois constitutionnelles.
Réélu, le 20 février 1876, dans l'arrondissement de Brignoles, par 9,737 voix sur 13,061 votants et 21,179 inscrits, contre 3,116 voix à M. Emile Ollivier, il reprit sa place à gauche, vota pour l'amnistie plénière, pour la proposition Laisant sur la réduction du service militaire à deux ans, pour la suppression des aumôniers militaires, contre le cabinet de Broglie, et fut des 363.
Il fut réélu en cette qualité, le 14 octobre 1877, après la dissolution de la Chambre, par 9,098 voix sur 17,413 votants et 21,318 inscrits, contre 8,123 voix à M. Bagarry, conservateur, candidat du gouvernement du 16 mai. Il soutint les ministères républicains, vota pour les lois sur l'enseignement, et pour les crédits du Toukin, et vit son mandat renouvelé, le 21 août 1881, par 9,401 voix sur 13,624 votants et 20,445 inscrits, contre 4,099 voix à M. Barbès, candidat conservateur. Il mourut au cours de la session, et fut remplacé par M. Marius Poulet.