Justin Labuze
1847 - 1914
Député de 1878 à 1885, né à Nouic (Haute-Vienne) le 26 janvier 1847, fils d'un médecin, il suivit la même carrière et s'établit à Bellac.
L'invalidation de M. Lezaud, député de cet arrondissement, permit à M. Labuze de se présenter comme candidat républicain : il fut élu, le 21 avril 1878, par 8 621 voix (15 602 votants, 22 924 inscrits), contre 6 803 voix à M. Lezaud. Au premier tour de scrutin, le 7, les voix républicaines s'étaient partagées entre M. Labuze et M. Lavignère, des 363. M. Labuze prit place à gauche, et défendit par ses discours et par ses votes la politique opportuniste. Il fut cependant l'auteur d'une proposition radicale portant abrogation pure et simple de l'article 20 de la loi du 27 juillet 1872 relative au recrutement de l'armée. Cet article dispensait du service militaire les jeunes gens voués à l'enseignement public ou libre et ceux qui se destinent au ministère des divers cultes salariés par l'Etat. La proposition Labuze donna lieu à d'intéressants débats, mais la Chambre refusa de l'adopter.
Réélu, le 21 août 1881, par 7 752 voix (14 515 votants, 22 773 inscrits), contre 3 330 à M. Babaud de Monvallier, 2 638 à M. Pressat et 740 à M. Berry, M. Labuze reprit sa place dans la majorité, parut encore plusieurs fois à la tribune, et fut nommé, le 10 août 1882, sous-secrétaire d'Etat au ministère des Finances, dans le cabinet Duclerc ; il garda ce poste dans le cabinet Jules Ferry jusqu'à la chute du ministère (31 mars 1885).
Comme il avait dans ses attributions le personnel de l'administration des finances, il crut devoir, le 25 septembre 1882, adresser une circulaire aux préfets, pour demander des renseignements sur tous les employés de son ressort, relatifs non seulement à leur opinion politique, mais aussi à leurs relations privées, etc. La circulaire de M. Labuze souleva de nombreuses protestations.
Porté, aux élections du 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste de la Haute-Vienne, il échoua avec 22 534 voix (63 563 votants).
Quelques mois plus tard, M. Labuze reçut, en compensation, le poste de trésorier-payeur général à Bourges (16 février 1886) ; il a été appelé, l'année suivante, aux mêmes fonctions à Marseille.