Victor Guichard
1803 - 1884
- Informations générales
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- Né le 18 août 1803 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 11 novembre 1884 à Paris (Seine - France)
1803 - 1884
Représentant en 1848 et en 1871, député de 1876 à 1884, né à Paris le 18 août 1803, mort à Paris le 11 novembre 1884, fils de Guillaume Guichard (1765-1810), député au Conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif, Victor Guichard se fit recevoir avocat, puis se retira à Sens dans ses propriétés de famille, où il fit de l'agriculture, et se montra opposé au gouvernement de Louis-Philippe.
Candidat de l'opposition à la Chambre des députés, il échoua successivement, le 21 juin 1834, dans le 4e collège de l'Yonne (Sens), avec 112 voix, contre 139 à l'élu, M. Vuitry ; le 9 juillet 1842, dans le même collège, avec 166 voix, contre 213 au député sortant, M. Vuitry ; le 1er août 1846, avec 187 voix contre 346 au même, député sortant.
Nommé maire de Sens à la révolution de février, il fut élu, le 23 avril 1848, représentant de l'Yonne à l'Assemblée constituante, le 2e sur 9, par 85,341 voix, siégea à la gauche démocratique, fit partie du comité des affaires étrangères, et vota:
- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- pour le décret sur les clubs,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt progressif,
- contre l'incompatibilité des fonctions,
- contre l'amendement Grévy,
- contre la sanction de la Constitution par le peuple,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'interdiction des clubs.
Au 15 mai, lorsque la foule envahit l'Assemblée, ce fut lui qui demanda l'assistance de la garde nationale mobile, qui se mit à sa tête et qui parvint à faire évacuer la salle des séances. Le 29 janvier 1849, lorsque le Palais-Bourbon fut investi par les troupes, il demanda en vain avec Charras que ces troupes fussent mises sous les ordres du président de l'Assemblée.
Non réélu à la Législative, il échoua encore, le 14 octobre 1849, à une élection partielle dans l'Yonne, avec 4 346 voix contre 21 402 à l'élu, le prince Antoine Bonaparte, et 8 092 à M. Aug. Rivière, et continua à faire une opposition systématique au gouvernement du prince-président.
Expulsé au coup d'Etat du 2 décembre, il parut renoncer un moment à la politique militante, puis il posa sa candidature d'opposition au Corps législatif le 22 juin 1857, dans la 1re circonscription de l'Yonne, et échoua avec 7 370 voix contre 15 085 à l'élu, M. Rodolphe d'Ornano, 3 129 à M. François Cheslin, et 351 à M. Roussel. Menacé de la transportation l'année suivante, après l'attentat d'Orsini, il se consacra exclusivement à l'exploitation de ses propriétés dans l'Yonne.
Le 8 février 1871, il fut élu représentant de l'Yonne à l'Assemblée nationale, le 6e sur 7, par 33.238 voix (61 853 votants, 113 657 inscrits); il prit place à gauche, fut rapporteur de plusieurs commissions, fit voter (12 septembre 1871) la révocation des pensions accordées aux hauts fonctionnaires de l'Empire, se fit inscrire à la réunion du Jeu de paume, préconisa l'impôt sur le revenu, déposa (19 décembre 1873) un amendement au chapitre IV du budget de la guerre portant suppression du traitement de 30 000 francs alloué à un cinquième maréchal de France, après le jugement de Bazaine (rejeté par 306 voix contre 228), et vota pour la paix, l'abrogation des lois d'exil, l'amendement Barthe, le retour à Paris, la dissolution, l'amendement Wallon, les lois constitutionnelles, et contre le 24 mai, la démission de Thiers, la prorogation des pouvoirs du Maréchal, la loi des maires, le ministère de Broglie. Membre de la commission du budget, rapporteur du budget des cultes (il proposa dans un de ses rapports la suppression du traitement de l'évêque de Nevers), il prit part à la plupart des discussions financières.
Réélu député de l'arrondissement de Sens, le 20 février 1876, par 14,193 voix (15,074 votants, 19,335 inscrits), contre 3.207 à M. Raudot, il fut nommé vice-président de la commission du budget, rapporteur de l'élection de M. de Mun, vota contre l'amnistie plénière, contre le cabinet du 16 mai, et fut des 363.
Réélu, après la dissolution, le 14 octobre 1877, par 12 162 voix (16 789 votants, 19 436 inscrits), contre 4 458 à M. Provost, il vota contre le ministère Rochebouët et pour le scrutin de liste, fut de nouveau rapporteur du budget des cultes, et réclama dans son rapport (janvier 1878) l'exécution rigoureuse du Concordat sur la réception des bulles du pape, sur les déplacements des évêques, sur la tenue des conciles provinciaux, sur l'illégalité de l'existence de certaines congrégations, et surtout sur la direction des séminaires remise à des sociétés « dont les statuts étaient secrets et le gouvernement occulte ». Il demandait de transférer les bourses de ceux-ci aux autres séminaires. Ce rapport donna lieu à un vif débat. Le 6 septembre 1880, M. Guichard mit en demeure, par une lettre rendue publique, le président de la gauche républicaine, M. Devès, de convoquer immédiatement le bureau de ce groupe parlementaire, sur les bruits de concessions que M. de Freycinet se proposait de faire « au parti ultramontain dans l'application des lois existantes aux congrégations non autorisées ». M. Devès lui répondit que cette demande était inconstitutionnelle.
Réélu député, le 21 août 1881, par 12 579 voix (13 818 votants, 19 626 inscrits), M. Guichard soutint les divers ministères républicains, et particulièrement le ministère Gambetta, interrogea (4 mai 1882) le garde des Sceaux sur la suite donnée à la résolution votée par la Chambre d'intenter une action contre M. Caillaux (V. ce nom) ; le ministre lui répondit que la résolution n'avait pas eu de suite, faute de juridiction compétente pour examiner les faits reprochés à M. Caillaux. M. Guichard transforma sa question en interpellation, et la Chambre adopta un ordre du jour contenant la promesse qu'une loi nouvelle serait appelée à régler cette question de procédure.
M. Guichard mourut avant la fin de la législature.
On a de lui :
- Consultation ni jésuitique, ni féodale, ni gallicane (1825) ;
- Manuel du juré (1827) ;
- la Propriété sous la monarchie (1851) ;
- la Liberté de penser, fin du pouvoir spirituel (1869)
- des traités sur l'agriculture, sur le code civil, etc.