Mathieu Bizouard-Bert

1826 - 1898

Informations générales
  • Né le 10 juin 1826 à Saulieu (Côte-d'Or - France)
  • Décédé le 26 avril 1898 à Saulieu (Côte-d'Or - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Côte-d'Or
Groupe
Républicain radical
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 26 avril 1898
Département
Côte-d'Or
Groupe
Républicain radical

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Saulieu (Côte-d'Or) le 10 juin 1826, mort à Saulieu le 26 avril 1898.

Député de la Côte-d'Or de 1889 à 1898.

Mathieu Bizouard-Bert commença ses études au collège de Saulieu et les continua à Paris, au collège Charlemagne et à Sainte-Barbe. En 1848, il fut admissible à l'Ecole normale supérieure (section lettres), mais il poursuivit des études de droit qui le conduisirent jusqu'à la licence.

En 1858, il regagna sa ville natale pour se consacrer, comme son père et son grand-père à la profession de tanneur, qu'il allait exercer 33 ans durant.

En 1860, il entre au conseil municipal de Saulieu où il sera réélu il plusieurs reprises. En 1886, il accède aux fonctions de conseiller général, qu'il conservera jusqu'à sa mort. Entre-temps, en 1875, il avait fondé Je comité du commerce de Saulieu, dont il assura la présidence. Il fut aussi membre correspondant de la Chambre de commerce de Dijon. Lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871, il avait été nommé capitaine de la garde nationale de Saulieu.

Républicain radical, il combattit l'Empire et lorsqu'âgé de soixante-trois ans, il décida de se présenter à la députation, il reprit le mot d'ordre qu'il avait lancé lors de son élection au conseil général : « Tout pour le travail tout pour le pays et pour la République ». Plaçant la République au-dessus de tout, il se déclarait favorable à une révision constitutionnelle accomplie, le moment venu, avec prudence, mais aussi résolution et, s'inspirant de l'exemple de 1789, il demandait que soit dressé un cahier des besoins des populations et des réformes pratiques que les circonstances exigeaient. Adversaire de la réaction et des monopoles, il prônait, entre autres réformes, une simplification de l'administration et plus d'ordre et d'économie dans les finances.

Après lui avoir accordé 4.514 voix au premier tour de scrutin, le 22 septembre 1889 - ce qui le plaçait en troisième position - les électeurs de la circonscription de Semur lui en donnèrent 7.687 le 6 octobre, au deuxième tour, alors que le seul de ses concurrents resté en lice, Philipot, en recueillait 6.265. Son mandat lui fut renouvelé les 20. août et 3 septembre 1893, au second tour également, par 7.994 voix contre 6.053 à Bouhey.

A la Chambre, Bizouard-Bert siégea naturellement à gauche. Il appartint à diverses commissions spéciales, dont la principale fut celle qui eut à étudier les problèmes de réglementation du travail. Il fut chargé de rapporter la proposition de loi d'Aymard sur la laïcisation des écoles primaires de filles (1890). Le 26 juillet 1894, il intervint dans la discussion du projet de loi contre les menées anarchistes : l'estimant mal préparé, incohérent, inefficace contre les criminels, dangereux pour la liberté, il exprima l'espoir que le Gouvernement, ayant obtenu de la majorité les marques de confiance qu'il avait réclamées, laisserait l'affaire aller à vau-l'eau. Mais c'est principalement de questions financières économiques et sociales qu'il s'occupa. Il jugeait indispensables une nouvelle répartition des charges publiques et une refonte complète de l'impôt, suivant le principe « à chacun l'impôt selon ses facultés». Membre du groupe agricole, il prit une grande part à l'élaboration du tarif des douanes, dénonça l'envahissement du marché français par la viande abattue en provenance de l'étranger - Allemagne notamment - réclama avec succès une réorganisation du service sanitaire de la Villette et appuya l'inscription au budget de l'agriculture d'un crédit de 100.000 francs, pour favoriser l’élevage du mouton. Il se rangea parmi les défenseurs de la viticulture et des bouilleurs de cru et suivit de près l'organisation du crédit agricole et populaire. Favorable à l'action menée par la «Ligue contre les grands magasins », il pensait - il l'avait écrit en 1889 - que-la nation devait se défier « de ces monopoles, de ces grandes entreprises qui payent des prix vils aux agriculteurs, aux industriels et revendent très cher-à l'Etat des grains, des foins avariés, de-mauvais cuirs et jusqu'à des viandes corrompues». En novembre 1890, il intervint à ce sujet à la tribune, à propos des marchés de fournitures militaires. et réclama la réorganisation des ateliers de régiment, Enfin, il participa en commission à l'élaboration de lois sociales bien nécessaires, selon lui, pour que la France rattrapât son retard sur la plupart des autres pays civilisés. Il vota avec satisfaction les mesures proposées en faveur des anciens militaires, des instituteurs, de fonctionnaires subalternes et d'autres catégories délaissées et il salua dans la loi sur l'assistance médicale gratuite la réalisation, longtemps. différée, du vœu humanitaire de la Convention.

Il mourut le 26 avril 1898, peu de jours avant les élections générales, auxquelles. il avait renoncé à se représenter en raison de son état de santé.