Clément Laurier

1832 - 1878

Informations générales
  • Né le 3 février 1832 à Sainte-radegonde (Indre-et-Loire - France)
  • Décédé le 20 septembre 1878 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 2 juillet 1871 au 7 mars 1876
Département
Var
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Indre
Groupe
Union des Droites
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 20 septembre 1878
Département
Indre
Groupe
Union des Droites

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1871, député de 1876 à 1878, né à Sainte-Radegonde (Indre-et-Loire) le 3 février 1832, mort à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 20 septembre 1878, il étudia le droit et se fit recevoir avocat.

Inscrit au barreau de Paris, secrétaire de Crémieux, il plaida avec habileté un grand nombre de procès célèbres, et se mêla activement aux affaires financières. Il se lia d'amitié dans les dernières années de l'Empire avec Gambetta. Parmi les principales causes dont il fut le défenseur, on peut citer : le procès du Courrier, français, journal de Vermorel, le procès de la famille de Victor Noir contre Pierre Bonaparte, l'affaire Baudin, celle de l'Internationale, etc. Il était en outre l'avocat de la Banque ottomane et du Crédit mobilier.

Aux élections générales de 1869 pour le Corps législatif, il se porta candidat dans la 1re circonscription de la Seine; on lui opposa Rochefort, alors à Londres, et il dut se désister devant les manifestations hostiles des réunions publiques, notamment à la salle Clichy. Il se présenta alors, mais sans succès, comme candidat de l'opposition démocratique « irréconciliable » dans la 1re circonscription du Var, contre M. E. Ollivier, où il n'obtint que 8,830 voix contre 16,608.

La révolution du 4 septembre 1870, en portant Gambetta au pouvoir, lui fit confier par le dictateur de Tours les fonctions de directeur général du personnel au ministère de l'Intérieur ; il s'y fit remarquer, dans ces circonstances difficiles, par son tact et sa modération. Le 19 octobre 1870, il partit pour Londres avec mission de contracter, par l'intermédiaire des banquiers Morgan, un emprunt de 250 millions à 7,44 p. 100 remboursable en 34 ans à 85 fr. Cette opération, terminée le 24 octobre, provoqua de vives discussions et fut souvent reprochée à la délégation de la Défense.

Les élections complémentaires du 2 juillet 1871 amenèrent M. Clément Laurier à l'Assemblée nationale : élu représentant du Var, avec 29,756 voix (50,812, votants, 89,095 inscrits), en même temps que des Bouches-du-Rhône; il opta pour le Var, dont il devint aussi conseiller général le 8 octobre, et prit place à l'extrême gauche de l'Assemblée. M. Clément Laurier ne siégea pas longtemps dans les rangs des républicains. Insensiblement il se rapprocha des monarchistes, avec lesquels il vota presque toujours ; après la chute de Thiers, à laquelle il contribua par son vote, il se fit inscrire au centre droit. M. C. Laurier opina :

- pour le Septennat,
- pour l'état de siége,
- pour la loi des maires,
- pour le ministère de Broglie,
- contre les amendements Wallon et Pascal Duprat,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.

En 1872, il proposa de libérer le territoire par le rachat des chemins de fer par l'Etat; le 23 novembre de la même année, il demanda la restitution des biens de la famille d'Orléans.

On avait dit, à la veille des élections de 1876, qu'il renonçait à la vie publique : il n'en fut rien. M. Laurier se représenta non plus dans le Var, mais dans l'Indre, où il sollicita et obtint le concours des monarchistes : élu député de l'arrondissement du Blanc, le 20 février 1876, par 9,109 voix (13,237 votants, 16,920 inscrits), contre 2,908 à M. Fourbelle et 1,034 à M. Lebaudy, il siégea dans la minorité conservatrice et vota contre les 363 pour le gouvernement du Seize-Mai, dont il fut, le 14 octobre 1877, le candidat officiel.

Après avoir, en cette qualité, obtenu sa réélection par 8,394 voix (13,331 votants, 17,364 inscrits), contre 4,778 au candidat repliblicain, M. Resnier, il reprit sa place à droite, vota contre les invalidations, contre le ministère Dufaure, etc., et mourut subitement au cours de la législature. Il s'était rendu à Marseille en septembre 1878 auprès de la famille de son futur gendre. Le 20, il tomba, dans l'escalier de l'intendance militaire, frappé d'une attaque d'apoplexie, au moment où il allait rendre visite à M. Lecomte, sous-intendant militaire, l'un de ses amis.