Etienne, Marie, Victor Lamy

1845 - 1919

Informations générales
  • Né le 2 juin 1845 à Cize (Ain - France)
  • Décédé le 9 janvier 1919 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Jura
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Jura
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Jura
Groupe
Centre gauche

Biographies

Représentant en 1871, député de 1876 à 1881, né à Cize (Ain) le 2 juin 1845, il commença ses études chez les Dominicains de Sorèze et les termina au collège Stanislas ; il fit son droit et fut reçu docteur à 20 ans ; le sujet de sa thèse Les opérations de bourse chez les anciens, au Moyen Âge et dans les temps modernes, indique déjà la spécialité à laquelle M. Lamy devait se consacrer de préférence durant sa carrière politique.

Secrétaire de la conférence des avocats de Paris, lauréat du prix Paillet, il concourut, vers la fin de l'Empire, sous la direction de M. Leblond, pour le compte de l'opposition de gauche, à l'élaboration des projets de loi à l'ordre du jour ; sa brochure le Tiers-Parti (1868), le rapprochait d'un pouvoir franchement libéral.

L'Empire tombé, il fut élu, le 8 février 1871, représentant du Jura à l'Assemblée nationale, le 6e et dernier, par 22,192 voix (49 963 votants, 89 769 inscrits). Il siégea à la gauche républicaine, devint secrétaire de la Chambre, réclama la révision des services publics, montra dès ses débuts un véritable tempérament d'orateur, et présenta, à la proposition Rivet, un amendement, demandant que l'Assemblée, après le vote de la loi électorale, remît ses pouvoirs à une assemblée nouvelle (31 août 1871). Cette motion repoussée fut renouvelée devant le public par sa brochure : l'Assemblée et la dissolution (1872). Le 4 décembre 1873, il interpella le gouvernement sur la levée de l'état de siége (repoussé par 386 voix contre 260), fut trois fois élu secrétaire de l'Assemblée (2 mars, 1er juin et 5 novembre 1875), et vota :
- contre les préliminaires de paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre la pétition des évêques,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre la démission de Thiers,
- contre l'arrêté sur les enterrements civils,
- contre la prorogation des pouvoirs du Maréchal,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- contre l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée,
- pour la dissolution,
- pour l'amendement Pascal Duprat,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.

Réélu député dans l'arrondissement de Saint-Claude, le 20 février 1876, par 8 025 voix (9 549 votants, 14 543 inscrits), contre 1 312 voix à M. Villevert, il combattit l'amnistie plénière, vota la proposition Gatineau, et fut l'un des 363 députés qui refusèrent d'accorder leur confiance au ministère de Broglie.

De nouveau réélu, dans le même arrondissement, comme un des 363, le 14 octobre 1877, par 9 638 voix (12 513 votants, 14 782 inscrits), contre 2 787 voix à M. Guigues de Champvans, il se sépara de ses collègues de la gauche lors de la discussion du projet de loi Ferry et, peut-être en souvenir de ses premiers maîtres, vota contre l'article 7. La même année, il prononça un discours, très applaudi par la droite pour combattre la politique du gouvernement en matière religieuse.

Il ne fut pas réélu aux élections du 21 août 1881, s'étant retiré, après le premier tour de scrutin, devant deux autres candidats, opportuniste et radical, MM. Bavoux et Poupin.

Né le 29 juin 1845 à Cize (Jura), mort le 9 janvier 1919 à Paris (16e).

Représentant du Jura à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.

Député du Jura de 1876 à 1881.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t, III, p. 572.)

Ayant sacrifié sa foi politique à sa foi religieuse, Etienne Lamy avait ruiné sa fortune politique et inexorablement préparé son échec aux élections de 1881.

Il se consacra désormais aux lettres et à l'histoire, sans cesser cependant de suivre les débats du Parlement et d'en informer l'opinion dans le Correspondant ou la Revue des deux Mondes.

Il allait aussi tout naturellement se faire le champion de la politique du ralliement préconisée par Léon XIII dans son encyclique du 16 février 1892 au service de laquelle il mit sa plume. Bien plus, dès 1896, il devient le chef de la fédération des groupes catholiques (Démocratie chrétienne, Union nationale, A.C.J.F., La Croix) pour préparer les élections de 1898 dont le résultat ne répondit pas à ses espérances. Cet échec le détourne définitivement de la politique active. Il voyage en Syrie, visite les lieux saints et en rapporte un livre de souvenirs, La France au Levant.

Moraliste, publiciste (il est directeur du Correspondant de 1904 à 1910), historien, c'est à ce titre qu'il est élu en 1905 à l'Académie française dont il devient le secrétaire perpétuel en 1913.

En 1914, la guerre éclate et Lamy, qui s'était voué à l'idée de servir, reprend l'uniforme à 70 ans comme chef de bataillon de réserve, n'en continuant pas moins par sa plume à se faire « excitateur d'énergie ».

Il ne devait survivre que de peu à la victoire et mourut à l'âge de 74 ans, le 9 janvier 1919 à Paris.

Il était officier de la Légion d'honneur.

S'il publia peu de livres (Etudes sur le Second Empire ; La femme de demain ; l'édition des Mémoires d'Aimée de Coigny) les articles qu'il donna au Correspondant, à la Revue des deux Mondes, au Temps, sont innombrables.