Antoine, Léonce Guyot-Montpayroux

1839 - 1884

Informations générales
  • Né le 14 janvier 1839 à Brioude (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 18 avril 1884 à Wry (Haute-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 mai 1869 au 4 septembre 1870
Département
Haute-Loire
Groupe
Gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 21 mai 1876 au 25 juin 1877
Département
Haute-Loire
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Haute-Loire
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1869 à 1870 et de 1876 à 1881, né à Brioude (Haute-Loire) le 14 janvier 1839, mort à Wry (Haute-Loire) le 18 avril 1884, frère de M. Guyot-Dessaigne (V. ce nom), il commença ses études au Puy et les finit à Paris à l'Ecole de droit.

Licencié en droit à dix-neuf ans, il entra, deux ans plus tard, au cabinet du ministre de l'Intérieur, mais il dut quitter ce poste en 1863, pour avoir publié une brochure intitulée l'Opposition dynastique, où il manifestait des tendances libérales. Le prince Napoléon le prit alors sous sa protection et le fit attacher comme secrétaire a l'Exposition universelle de 1867, pour y centraliser les renseignements qu'il s'agissait de communiquer à la presse, et pour rédiger un rapport quotidien touchant les appréciations des journaux sur' l'exposition. Mais M. Rouher exigea bientôt son renvoi (juillet 1867).

M. Guyot-Montpayroux entra à la Liberté, que dirigeait Emile de Girardin, prit quelque temps la direction de l'Indépendant de Brioude, et se présenta, en 1869, comme candidat de l'opposition au Corps législatif dans la 2e circonscription de la Haute-Loire, qui l'élut député au second tour (6 juin) par 18 946 voix (32 082 votants, 39 104 inscrits), contre 13 060 voix à M. de Romeuf, député sortant, candidat officiel. Il n'avait obtenu au premier tour que 10 333 voix contre 13 048 à M. de Romeuf, 4 834 à M. de Flagiac et 1 996 à M. Grillet.

M. Guyot-Montpayroux siégea au centre gauche, se fit remarquer au Corps législatif par la fréquence et la vivacité de ses interruptions, protesta, le 9 juillet 1869, contre l'épithète de révolutionnaire que le ministre d'Etat appliquait à la gauche, et fit partie du petit groupe dont Ernest Picard était le chef.

Il fut élu conseiller général du Puy-de-Dôme, publia en 1870 une brochure intitulée : la France du suffrage universel, déposa (11 janvier 1870), un moment de l'attentat d'Auteuil, une proposition abrogeant les articles des sénatus-consultes qui soumettaient les membres de la famille impériale à une juridiction spéciale, recommanda l'abstention lors du plébiscite, et vota contre la déclaration de guerre à la Prusse.

Il s'associa, le 4 septembre, aux membres de l'opposition qui prononcèrent la déchéance de la dynastie napoléonienne, mais sembla déconcerté par la proclamation de la République, et, de retour dans son département, se montra hostile aux actes du gouvernement de la Défense nationale.

Partisan de la convocation immédiate d'une assemblée, il combattit vivement la dictature de Gambetta et lui reprocha « d'avoir, par une incapacité sans bornes, compromis d'une façon désastreuse la situation militaire de la France en étonnant le monde par les prodiges de sa présomptueuse et bavardé impuissance ».

Le 3 février 1871, il fut arrêté par ordre de Ranc et du préfet de la Haute-Loire, M. Henri Lefort, comme mobilisé réfractaire, puis relâché après avoir justifié d'un congé délivré par M. de Freycinet.

Candidat aux élections générales du 8 février 1871 dans la Haute-Loire, il n'y réunit que 11 615 voix sur 48 379 votants. Il se rallia alors à la politique de Thiers, fréquenta assidûment les salons du chef du pouvoir exécutif, et fut nommé par lui (juillet 1872) consul de France à Pesth. Il quitta ce poste pour combattre, dans le Soir, la coalition monarchiste de l'Assemblée, donna sa démission de rédacteur de ce journal en septembre 1873, lorsque le Soir devint l'organe officieux du cabinet du 24 mai, et acquit, peu de temps après, la propriété du Courrier de France, où il défendit la politique du centre gauche et les intérêt de la République conservatrice.

Aux élections du 20 février 1876, M. Guyot-Montpayroux se présenta, sous le patronage de Thiers, comme candidat républicain modéré, dans la 1re circonscription du Puy, où il obtint au second tour de scrutin, sans être élu, 5 705 voix, contre 6 052 à M. de Miramon-Fargues, conservateur monarchiste élu, et 2 746 à M. Victor Robert. Entre les deux tours de scrutin, des bruits diffamatoires avaient été répandus par un ancien magistrat, M. Assézat de Bouteyre, contre M. Guyot-Montpayroux, en raison de ses fonctions de secrétaire de l'exposition de 1867. L'affaire vint devant le tribunal du Puy, qui se déclara incompétent. L'élection de M. de Miramon-Fargues, très vivement contestée, fut définitivement invalidée par la majorité de la Chambre nouvelle, et les électeurs du Puy, convoqués à nouveau le 21 mai 1876, nommèrent cette fois M. Guyot-Montpayroux par 7 036 voix (14 073 votants, 19 693 inscrits), contre 4 983 voix au député sortant, M. de Miramon, et 2 030 à M. Jouve. M. Guyot-Montpayroux s'inscrivit au centre gauche, vota avec les républicains, combattit le gouvernement du 16 mai et fut des 363.

Réélu, en cette qualité, le 14 octobre 1877, par 7 637 voix (15 104 votants, 19 574 inscrits), contre 7 326 à M. de Miramon, il fut presque aussitôt atteint d'une maladie mentale qui le tint éloigné de la Chambre.

En traitement pendant plusieurs années dans une maison de santé, il succomba le 18 avril 1884.

Date de mise à jour: novembre 2016