Mathurin Alfred-Brard dit Brard

Né à Lorient (Morbihan), le 23 juillet 1867, mort à Nice (A.-M.), le 15 mars 1945.

Député du Morbihan de 1910 à 1914. Sénateur du Morbihan de 1920 à 1941.

Lauréat du concours général de littérature, licencié en droit, ancien élève des Hautes Etudes commerciales, Alfred-Brard était à la tête d'une industrie de distillation. Sa notoriété lui avait valu d'être nommé vice-président de la chambre de commerce du Morbihan et conseiller du commerce extérieur.

Il était en outre fondateur et président d'honneur du crédit agricole du Morbihan et président de la section permanente de l'Office départemental des pupilles de la nation.

Journaliste, il collaborait au Progrès du Morbihan.

Conseiller général depuis 1905, il fut élu président de cette assemblée en 1921 et le resta jusqu'en 1937.

Ayant subi deux échecs successifs aux élections générales législatives de 1902 et 1906, il réussit à emporter le siège de Député de la 2e circonscription de Pontivy aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin, battant M. de Boissieu, député sortant.

Inscrit au groupe radical-socialiste, il participa à diverses discussions, notamment sur : le port de commerce de Lorient (1910) ; les prêts aux agriculteurs (1910, 1911) ; les monuments classés du Morbihan (1911) ; l'indemnité à allouer aux conseillers généraux (1911) ; les concessions de mines (1912) ; le port de Nantes (1913) ; les collèges communaux de garçons (1913) ; les instituteurs pourvus du brevet supérieur (1914).

Il fut battu aux élections générales de 1914 par M. Robic, et, aux élections générales de 1919, la liste d'Union républicaine à laquelle il appartenait subit un échec.

Au renouvellement partiel du Sénat du 11 janvier 1920, il fut élu Sénateur du Morbihan et conserva ce siège aux élections des 6 janvier 1924 et 16 octobre 1932.

Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il se montra particulièrement actif et ses interventions furent nombreuses. On peut citer parmi les plus marquantes : l'organisation des écoles rurales (1925) ; l'extension au monde agricole du bénéfice de la législation sur les accidents du travail (1926) ; l'expansion des mesures relatives à la Caisse nationale de crédit agricole (1928). La crise agricole qui s'étendit sur les années 1929 et 1930 l'amenèrent à multiplier ses interventions et il fut le promoteur de l'institution de subventions d'encouragement à certaines productions nationales (chanvre, olivier, etc.) ; en 1933 et 1934, il s'intéressa tout particulièrement à l'organisation des marchés du blé et du vin.

Rapporteur spécial des budgets des P. T. T. et de la Marine marchande, il devint, en 1930, rapporteur spécial du budget de l'Agriculture, en remplacement de M. Abel Gardey, nommé rapporteur général.

Il était vice-président du groupe interparlementaire de l'Entente paysanne et vice-président du comité parlementaire de l'élevage.

En raison de la guerre de 1939 et des événements qui suivirent, son mandat de Sénateur se trouva abrégé.

Il mourut à Nice le 15 mars 1945.