Camille, Charles, Auguste Blaisot

1881 - 1945

Mort pour la France

Informations générales
  • Né le 19 janvier 1881 à Valognes (Manche - France)
  • Décédé le 24 janvier 1945 à Dachau (Allemagne)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Calvados
Groupe
Non inscrit
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Calvados
Groupe
Entente républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Calvados
Groupe
Union républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Calvados
Groupe
Union républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Calvados
Groupe
Fédération républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Calvados
Groupe
Fédération républicaine de France

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Fonds d'archives

Des papiers Camille Blaisot sont conservés aux Archives départementales du Calvados sous la cote F 6273 – 6274. Ils couvrent la période 1915-1940 et représentent 0,20 ml. Donnés par la famille en 1948, ils sont décrits dans un répertoire numérique détaillé et sont librement accessibles.
On y trouve des états de services militaires de Camille Blaisot, des documents liés à sa députation, des questions au ministère, un dossier documentaire sur le tricentenaire du rattachement de Colmar à la France, des coupures de presse, de la correspondance officielle, des rapports, des papiers du ministère des Affaires étrangères ainsi qu’un projet de loi budgétaire.
De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet des Archives départementales du Calvados.

Biographies

Né à Valognes (Manche) le 19 janvier 1881, mort à Dachau (Allemagne) le 24 janvier 1945.

Député du Calvados de 1914 à 1942. Ministre de la Santé publique en 1931-1932. Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil en 1935-1936.

Avocat à la Cour d'appel de Caen, où il a fait ses études de droit, Camille Blaisot est le candidat du parti libéral dans la 1re circonscription de l'arrondissement de Caen aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914. Il y dénonce le radicalisme, faction qualifiée, écrit-il, de « régime abject » par Millerand et de « péril national » par Doumer. Au second tour de scrutin, il l'emporte par quelques centaines de voix sur son concurrent le plus favorisé, Auguste Nicolas, qui le talonnait déjà au premier tour.

Député non inscrit, membre des Commissions des travaux publics, des mines et de l'agriculture, il ne manifeste pas seulement ses sentiments patriotiques en déposant des propositions de loi et en intervenant en faveur des combattants et de leurs familles: il contracte un engagement volontaire dans l'infanterie pour la durée de la guerre ; plusieurs fois cité, notamment le 7 octobre 1916 il est décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur.

Le 16 novembre 1919, la liste d'Union nationale républicaine qu'il a constituée avec Fernand Engerand, député sortant, Ernest Flandin, également député sortant, et François Gérard, recueille la majorité absolue et enlève les quatre sièges de la première circonscription du Calvados. Il s'inscrit au groupe de l'entente républicaine démocratique et appartient à diverses commissions dont celles des travaux publics et des pensions militaires. Il intervient à plusieurs reprises dans chaque discussion budgétaire. Il manifeste pour les questions hippiques et les haras, pour la marine et les constructions navales, pour la législation des loyers et les questions ferroviaires un intérêt qui ne se démentira pas au long de sa carrière. Mais il intervient aussi dans les discussions sur les grandes questions politiques et législatives du moment et sur les affaires étrangères. Le 27 mars 1920, au cours d'un débat très animé, il presse le Gouvernement d'assurer la stricte application du traité de paix avec l'Allemagne et dénonce le danger de certains articles du Populaire et de l'Humanité critiquant le traité. En février 1923 et avril 1924, une controverse l'oppose à Edouard Herriot à propos de l'occupation de la Ruhr à laquelle il est favorable.

Aux élections du 11 mai 1924, le Calvados ne forme plus qu'une seule circonscription. La liste d'Union nationale-républicaine sur laquelle Camille Blaisot figure aux côtés d'Engerand, Flandin, Gérard, Camille Cautru et Henri Laniel, tous cinq députés sortants, obtient la majorité absolue et emporte les six sièges du département.

Au Palais-Bourbon, Blaisot fait partie du groupe de l'Union républicaine démocratique (U.R.D.) et des commissions du commerce et de l'industrie, des travaux publics et des pensions ainsi que de la commission d'enquête sur l'intervention du Comité de l'union des intérêts économiques dans la campagne électorale de 1924 et sur l'origine des fonds qui ont servi à tous les partis cette même année. Il participe toujours aussi activement aux débats parlementaires. Il n'est guère de projet fiscal ou financier sur lequel il n'intervienne et, en 1927, dans la discussion des interpellations sur les menées communistes, il reproche à Léon Blum de préparer l'avènement de Marty et de Doriot, de même que Kerensky a préparé celui de Lénine et de Trotsky : pour lui, comme pour Albert Sarraut, le communisme, voilà l'ennemi.

En 1928, où les élections se font à nouveau au scrutin uninominal, il se présente en qualité de républicain d'union nationale et sociale dans la première circonscription de Caen et se réclame de Poincaré, qu'il avait soutenu de ses votes dès 1924. Son mandat lui est renouvelé au premier tour de scrutin le 22 avril, par 11.867 voix sur 19.044 votants. Toujours inscrit au groupe de l'U.R.D., il est appelé à faire partie des Commissions du commerce et de l'industrie, des travaux publics, du suffrage universel, de l'aéronautique et des affaires étrangères. Parmi ses interventions qui, depuis la précédente législature déjà, s'étendent volontiers aux questions sociales, il y a lieu de relever son explication de vote du 14 mars 1929 contre la question préalable opposée à la discussion d'un projet autorisant la congrégation missionnaire des religieuses de l'Enfant-Jésus du Puy. En 1930, il proteste contre l'évacuation de la Rhénanie.

Ministre de la Santé publique dans le premier Cabinet Pierre Laval du 27 janvier 1931, il conserve ces fonctions dans le second Cabinet Laval, le 13 juin et dans le troisième (14 janvier-16 février 1932). A ce titre, il défend devant le Parlement les crédits de la santé publique pour 1931 et 1932 et il est entendu sur le projet de loi relatif à l'outillage national.

Ses électeurs lui renouvellent leur confiance le 1er mai 1932, dès le premier tour de scrutin, par 8.839 suffrages sur 17.479 votants. Il s'inscrit au groupe de la Fédération républicaine et participe aux travaux de la Commission de l'armée, de la Commission de l'hygiène et de la Commission d'enquête sur l'affaire Stavisky. La confiance de ses collègues l'appelle à la vice-présidence de la Chambre le 8 janvier 1935. Mais cinq mois plus tard, faisant passer l'œuvre de redressement financier avant ses amitiés politiques, il démissionne de ce poste pour occuper celui de sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil dans le quatrième Cabinet Laval (7 juin 1935 - 22 janvier 1936).

Cette conduite lui attire de vives attaques lors de la campagne électorale de 1936. Il n'en est pas moins réélu le 26 avril au premier tour de scrutin, avec 9.746 voix sur 18.822 votants, distançant de loin tous ses concurrents. Membre des Commissions de l'hygiène, de l'Alsace et de la Lorraine, de l'armée et de la santé publique, il multiplie les interventions sur les questions sociales, commerciales et fiscales et prend une part active à la discussion instituant l'Office national du blé.

Le 10 juillet 1936, à l'issue du débat sur l'interpellation de Kerillis concernant la livraison aux Soviets d'un avion-canon type 23, il exprime son angoisse devant les déclarations du Ministre de l'Air Pierre Cot. Le 9 décembre 1938, il explique le vote de la Fédération républicaine en faveur du Gouvernement Daladier. Le 20 février 1940, dans la discussion sur la déchéance des élus communistes, jugeant inadmissible que ne soient pas déchus des hommes qui n'ont pas désavoué l'agression soviétique contre la Pologne et n'ont désavoué que du bout des lèvres l'agression contre la Finlande, il demande à la Chambre d'adopter sans hésitation le contre projet Louis Marin.

A Vichy, le 10 juillet 1940, Camille Blaisot ne prit pas part au vote sur la délégation de pouvoirs au Maréchal Pétain. Son attitude sous l'occupation lui valut d'être arrêté par la police allemande le 2 mars 1944, dirigé sur le camp de Royallieu, près de Compiègne, puis déporté à Dachau, d'où il ne revint pas. On apprit par la suite qu'il y était mort dans des conditions inhumaines, au printemps de 1945.




Né le 19 janvier 1881 à Valognes (Manche) Décédé, « mort pour la France » le 24 janvier 1945 à Dachau (Allemagne)

Député du Calvados du 1914 à 1942. Ministre de la Santé Publique du 27 janvier 1931 au 3 juin 1932

Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 7 juin 1935 au 24 janvier 1936

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 618-619)

Le comportement de Camille Blaisot pendant l'Occupation lui vaut, à l'âge de 63 ans, d'être arrêté par la police allemande le 2 mars 1944, dirigé sur le camp de Royal-lieu, près de Compiègne, puis déporté à Dachau, d'où il ne revint pas. On apprit par la suite qu'il y était mort dans des conditions inhumaines.