Alexandre, Marius, Henri Blanc dit Alexandre-Blanc
1874 - 1924
Né à Camps (Var), le 14 septembre 1874, mort à Alfortville (Seine), le 26 août 1924.
Député du Vaucluse de 1906 à 1910 et de 1914 à 1924.
Après ses études à l'Ecole normale d'Avignon, Alexandre-Blanc est nommé instituteur à Monteux (Vaucluse). Il milite au sein du mouvement socialiste et devient Secrétaire général de la Fédération socialiste autonome du Vaucluse. En 1902 il est élu membre du Conseil départemental de l'Enseignement primaire.
Aux élections générales législatives des 6 et 20 mai 1906, il est candidat dans la circonscription d'Orange et fait campagne pour le programme du parti socialiste unifié, créé en 1905 au Congrès de la « Salle du Globe » à Paris. Il est élu au 2e tour de scrutin, battant le Député sortant, M. Loque. Inscrit au groupe socialiste, et membre de la Commission de l'enseignement, il interpelle le Gouvernement : sur le déplacement de l'inspecteur d'académie des Côtes-du-Nord (1906), sur son attitude à l'égard du syndicat d'instituteurs (1907), sur la mort de deux soldats (1908), sur la révocation d'un instituteur (1908), sur la gestion financière de la mission Morgan en Perse (1908), sur la neutralité de l'enseignement dans les écoles primaires (1910), et prend part à diverses discussions budgétaires, relatives notamment : à la suppression des classes primaires des lycées, aux bourses des écoles primaires supérieures, aux frais de suppléance des instituteurs (1906), au aumôniers des lycées (1907), aux gardiens et agents de la Bibliothèque nationale (1908), aux accords existant entre certains lycées de Paris et des externats religieux, à la circulation des vendanges fraîches, et au déplacement d'office des instituteurs (1910).
Aux élections générales de 1910, dans la même circonscription et sur le même programme, il est battu au second tour de scrutin par M. Auguste Lacour, maire d'Orange. Il reprend alors ses fonctions enseignantes et son activité militante au sein de la Fédération socialiste du Vaucluse.
Mais, aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, il retrouve son siège en battant au 2e tour de scrutin le député sortant. Pendant les années de guerre, il va constamment agir au sein de la minorité parlementaire qui devait peu à peu l'emporter sur la tendance traditionnelle et conduire à la scission du parti socialiste en 1920. Après l'assassinat de Jean Jaurès, il refuse de suivre Renaudel, nouveau leader du parti, dans l'Union sacrée, et vote contre les crédits de guerre. En 1916, il fait partie avec Brizon et Raffin-Dugens du groupe des socialistes français qui assiste à la Conférence de Kienthal en Suisse où l'Internationale ouvrière est violemment attaquée pour n'avoir pas su s'opposer à la guerre. Il prend parti pour la révolution d'octobre dès ses débuts et préconise l'adhésion du parti socialiste à la IIIe Internationale après un voyage en Russie. A la Chambre, il interpelle le Gouvernement : sur l'interdiction de réunions organisées par des groupements corporatifs contre la cherté croissante des vivres (1916), sur la suppression de la censure politique (1917), sur la campagne diffamatoire qui serait menée par une certaine presse, contre l'école laïque (1917) et sur la politique des alliés et en particulier de la France à l'égard de la Russie (1918).
Il est cependant réélu aux élections générales du 16 novembre 1919, par le département du Vaucluse, comme tête de liste du parti socialiste, mais il quittera cette formation après le congrès de Tours en 1920, pour adhérer au parti communiste (S. F. I. C.). Membre de la Commission de l'administration générale, départementale et communale, de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts et de la Commission du commerce et de l'industrie, il prend part à diverses discussions, notamment : sur le budget de l'instruction publique (1922), sur la réalisation d'économies et la création de nouvelles ressources fiscales, le contrôle des opérations de change et la création d'une Caisse des pensions de guerre (1924), et il interpelle le Gouvernement sur sa politique générale (1924). Gravement malade, il ne peut se représenter aux élections générales de 1924 et se retire de la vie politique. Il sollicite sa réintégration dans le corps enseignant, mais au moment où sa demande venait d'être acceptée, il mourait le 26 août 1924 à Alfortville.
Il avait publié au début de sa carrière un ouvrage intitulé L'Université au village.