Jules, Emile, Michel, Laurent Amigues

1829 - 1883

Informations générales
  • Né le 10 août 1829 à Perpignan (Pyrénées-Orientales - France)
  • Décédé le 29 avril 1883 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 9 mai 1878
Département
Nord
Groupe
Appel au peuple

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de Cambrai en 1877, né à Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 10 août 1829, mort à Paris, le 29 avril 1883, après avoir parcouru une partie de l'Europe, il débuta, comme journaliste, en 1860, par une correspondance d'Italie envoyée au journal le Temps; puis il entra au Moniteur universel (1864) et à la Presse, que dirigeait alors M. Emile Olivier.

Décoré de la Légion d'honneur en 1867, il eut, à la fin de l'Empire, le projet de fonder un journal qui devait avoir pour titre : la République. La préfecture de police refusa de l'enregistrer. M. Jules Amigues ne cessa dès lors de professer une sorte d'opinion mixte où les aspirations démocratiques se mêlaient aux sentiments impérialistes.

Après le 18 Mars 1871, tout en restant fidèle au régime déchu, il évita de prendre parti contre la Commune aussi vivement que ses coreligionnaires politiques. Il plaida même la cause des droits de Paris dans les journaux et dans les brochures. Il s'intéressa surtout après la victoire du gouvernement de Versailles, à la défense personnelle du capitaine Rossel, dont il s'efforça d'obtenir la grâce. Il collabora aussi aux journaux dirigés par M. Ed. Portalis, le Corsaire, la Constitution; mais il ne tarda pas à se rejeter dans le mouvement bonapartiste. Directeur (1872) du journal l'Espérance nationale, il y publia de nombreux articles qui se ressentaient de ses longues entrevues avec MM. Roulier et Pietri; ce fut lui qui organisa, en janvier 1873, une députation d'ouvriers qu'il conduisit à Chislehurst pour assister aux obsèques de Napoléon III. Il se livra dès lors à une propagande de plus en plus active, s'efforçant de recruter partout des adhérents à l'Empire, et organisant, dans les arrondissements de Paris, des groupes affiliés au comité central de l'appel au peuple. Au moment de la lutte électorale entre MM. Barodet et de Rémusat, il conseillait au peuple de Paris de s'abstenir de voter, « jusqu'au jour, disait-il, où l'appel au peuple, terminant le règne des bavards, lui permettrait de constituer directement le gouvernement dictatorial et populaire qui pourra achever l'oeuvre de la Révolution en organisant la démocratie ». L'enquête parlementaire qui eut lieu en 1875 sur les agissements du comité central bonapartiste, et les révélations de M. Léon Renault, alors préfet de police, ont mis en pleine lumière le rôle important joué dans cette affaire par M. Amigues. Devenu rédacteur de l'Ordre, il mena une campagne des plus violentes contre le gouvernement républicain.

Aux élections générales du 14 octobre 1877, il fut le candidat officiel du ministère du Seize-Mai dans la deuxième circonscription de Cambrai, où sa candidature triompha avec 10,534 voix sur 23,981 inscrits et 20,697 votants, contre celle de M. Bertrand-Milcent, député républicain sortant, qui obtint 9,863 suffrages. Il siégea dans le groupe de l'appel au peuple et vota contre toutes les invalidations proposées par la majorité de gauche. Dans la séance du 9 mai 1878, il fut lui-même l'objet d'une demande d'invalidation sur le rapport du 7e bureau. Vainement M. Amigues s'efforça de démontrer que son élection n'avait pas eu le caractère officiel; il affirma qu'il avait eu plutôt à régler qu'à exciter le mouvement dans sa campagne électorale. Les conclusions de M. Andrieux, rapporteur, furent adoptées par 327 voix contre 149.

Au scrutin qui suivit cette invalidation, le 7 juillet 1878, il n'obtint, dans la même circonscription, que 8,413 voix sur 25,109 inscrits et 20,895 votants. Son concurrent, M. Bertrand-Milcent, l'emporta avec 12,274 voix.

A la mort de ce dernier, les mêmes électeurs furent à nouveau convoqués, le 7 décembre 1879, et M. Amigues fut encore battu avec 8,381 voix sur 24,949 inscrits et 18,686 votants, par M. Cirier, républicain, élu par 9,979 voix.

Il échoua encore une dernière fois aux élections générales du 21 août 1881; les électeurs de Cambrai ne lui donnèrent que 2,817 voix sur 22,679 inscrits et 15,677 votants, et renvoyèrent à la Chambre le député sortant, par 9,183 voix.

Outre un grand nombre d'articles de journaux et de brochures politiques, M. Jules Amigues à laissé des romans et des nouvelles; il s'est essayé aussi au théâtre, sans succès. Dans les derniers mois de sa vie, il donnait au Figaro des chroniques signées du pseudonyme de Sybil.