Alphonse, Pierre de Cardevac d'Havrincourt
1806 - 1892
Représentant en 1849, député de 1863 à 1869, de 1877 à 1881, membre du Sénat, né à Havrincourt (Pas-de-Calais) le 12 septembre 1806, d'une des plus anciennes familles nobles de l'Artois, il entra, en 1826, à l'Ecole polytechnique, et, lieutenant au 1er régiment d'artillerie en 1830, fit la campagne de Belgique.
Démissionnaire en 1833, il s'occupa d'agriculture, devint, en 1846, conseiller général du canton de Bertencourt (Pas-de-Calais) et fut élu (13 mai 1849) représentant du Pas-de-Calais à l'Assemblée législative, le 8e sur 15, par 78 275 voix sur 129 691 votants et 194 088 inscrits. Il y soutint la proposition du général Castellane demandant la réintégration dans l'armée des officiers généraux mis à la retraite par le gouvernement provisoire, et fut rapporteur de la loi qui consacra cette réintégration.
Le 9 février 1852, il obtint, sans être élu, 6 967 voix, contre 11 693 à l'élu, M. d'Herlincourt, 5 668 à M. Degeorges et 5 476 à M. Plichon, dans la 1re circonscription du Pas-de-Calais.
Il fonda alors d'importantes raffineries dont les produits obtinrent des récompenses aux Expositions de 1862 et 1868. Chambellan de l'empereur depuis 1860 (sa mère était une demoiselle de Tascher, parente de l'impératrice Joséphine), il fut élu, avec l'appui du gouvernement, député au Corps législatif dans la 6e circonscription du Nord, le 1er juin 1863, par 13 245 voix (25 351 votants, 31 916 inscrits), contre 12 066 voix à M. Thiers. Il prit part aux discussions sur la vérification des pouvoirs et sur les questions économiques, et fit partie de la commission du budget et de celle de l'armée. En mars 1865, lors de la discussion de l'adresse, il provoqua de vives protestations de la gauche en répondant à M. Thiers qui réclamait pour le pays la liberté politique : « Tout périssait, lorsque le 2 décembre est arrivé ; tout le pays l'attendait. »
Membre du conseil général depuis 1846 et président de ce conseil de 1867 à 1869, maire d'Havrincourt, il échoua aux élections de 1869, et ne fut pas plus heureux après la chute de l'Empire, à celles du 20 février 1876, dans la 2e circonscription d'Arras, où il n'obtint que 8 315 voix contre 10 319 à M. Florent-Lefebvre, élu.
Mais il fut élu dans la même circonscription, le 14 octobre 1877, aux élections qui suivirent la dissolution de la Chambre par le cabinet du 16 mai, avec 11 434 voix (19 633 votants, 23 594 inscrits), contre 8 079 voix au député sortant, M. Florent-Lefebvre.
Membre de la minorité conservatrice, il ne prit part que par ses votes aux travaux parlementaires, ne se représenta pas aux élections de 1881, et fut nommé sénateur du Pas-de-Calais le 14 février 1886, par 876 voix sur 1 736 votants, contre 860 à M. Camescasse. Il siégea à droite, dans le groupe bonapartiste, avec lequel il vota ; en dernier lieu il s'est prononcé :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.
Officier de la Légion d'honneur (12 août 1862), grand-officier de l'ordre du Chêne de Hollande, commandeur de l'Aigle rouge de Prusse, de Léopold de Belgique, etc.
Né le 12 septembre 1806 à Havrincourt (Pas-de-Calais), mort le 19 février 1892 à Havrincourt.
Représentant du Pas-de-Calais à l'Assemblée Nationale législative de 1849 à 1851.
Député du Nord au Corps législatif de 1863 à 1869.
Député du Pas-de-Calais de 1877 à 1881.
Sénateur du Pas-de-Calais de 1886 à 1891.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 325.)
Lors des élections partielles du 4 janvier 1891, le marquis d'Havrincourt ne sollicita pas le renouvellement du mandat sénatorial qui lui avait été conféré en 1886.
Mais, durant les dernières années qu'il passa au Palais du Luxembourg, malgré son âge, il participa encore à divers débats, notamment à des débats concernant des questions d'économie rurale. Le 15 juillet 1889, au moment de la crise boulangiste, il vota contre la proposition de loi tendant à interdire les candidatures multiples. Le 2 août 1890, au cours de la discussion du projet de loi sur le régime des sucres, il prit vigoureusement la défense de l'industrie sucrière et se prononça contre l'augmentation des droits sur les sucres.
Il mourut un an après avoir quitté le Sénat, le 19 février 1892, dans sa ville natale. Il était âgé de 86 ans.