Anatole Desbons
1831 - 1881
Représentant en 1871, député de 1879 à 1881, né à Jû-Belloc (Gers) le 20 juin 1831, mort à Maubourguet (Hautes-Pyrénées) le 25 septembre 1881, il fit son droit à Paris, fut quelque temps inscrit au barreau de cette ville, puis revint dans son pays (1857) se livrer à l'agriculture, et devint un des plus grande éleveurs de chevaux du midi.
Maire de Maubourguet (1863-1869), il y fonda une société de courses, fut choisi comme commissaire des courses de Tarbes et de Maubourguet, publia de nombreux articles d'économie agricole, et mena une vive polémique contre l'administration des remontes et des haras.
Le 8 février 1871, le département des Hautes-Pyrénées l'élut représentant à l'Assemblée nationale, le 3e sur 5, par 30,191 voix sur 42,776 votants et 67,003 inscrits. Il siégea au centre gauche, prit quelquefois la parole dans les questions de sa compétence, et vota:
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le retour du parlement à Paris,
- contre l'acceptation de la démission de Thiers,
- contre le septennat,
- contre le maintien de l'état de siège,
- contre le ministère de Broglie,
- pour la dissolution,
- pour l'amendement Wallon,
- pour l'amendement Pascal Duprat,
- pour les lois constitutionnelles;
il s'était abstenu sur l'arrêté contre les enterrements civils. « M. Desbons, a dit un biographe, est un républicain, mais peu farouche et nullement de la veille; ce sont nos désastres et la manière dont la République les a réparés qui l'ont fait républicain. »
M. Desbons refusa de se représenter aux élections de février 1876, préférant reprendre ses occupations agricoles; mais, après la dissolution de la Chambre obtenue par le cabinet de Broglie-Fourtou, il se porta candidat dans la 2e circonscription de Tarbes, le 14 octobre 1877, avec cette déclaration : « Si vous m'appelez à l'honneur de vous représenter, ma préoccupation sera de faire produire au régime républicain, fortement étayé par l'harmonie des pouvoirs publics, ses fruits naturels: l'ordre, la liberté et le progrès ; un progrès sage et mesuré, une liberté bien réglée, et l'ordre qui naît du respect des lois. » Il échoua, avec 5,654 voix, contre le député conservateur sortant, M. Darnaudat, qui obtint 6,375 surnages.
Mais la majorité républicaine de la nouvelle Chambre ayant invalidé cette élection, M. Desbons fut élu, le 2 février 1879, par 7,124 voix sur 11,586 votants et 13,890 inscrits, contre 4,327 voix à M. Frémy. Il reprit sa place au centre gauche, ne se représenta pas aux élections du 21 août 1881, et mourut un mois après.