Nicolas, Eugène Parent
1817 - 1890
Représentant en 1871, député de 1876 à 1880, sénateur de 1880 à 1889, né à Sallanches (Haute-Savoie) le 21 mars 1817, mort à Chambéry (Savoie) le 18 avril 1890, fils d'un ancien député au parlement sarde, il fit son droit à Turin, fut reçu docteur en 1841 et se fit inscrire au barreau de Chambéry (1844), où il fonda le Patriote savoisien, qui demandait, en 1848, la réunion de la Savoie à la France, et la Feuille des paysans, tous les deux hostiles à la politique du 2 décembre; il publiait dans chaque numéro un extrait des œuvres de Louis-Napoléon, et ses journaux durent disparaître devant les menaces d'état de siège du ministère sarde, sous la pression diplomatique du gouvernement français.
M. Parent rentra alors au barreau. Les deux journaux reparurent pendant quelques jours, lorsque M. Parent posa sa candidature d'opposition au Corps législatif dans la 1re circonscription de la Savoie, en mai 1869. Il échoua du reste, le 24, avec 7,734 voix contre 20,641 à l'élu, député sortant, M. de Boigne, candidat officiel.
Le 8 février 1871, il fut élu représentant de la Savoie à l'Assemblée nationale, le 3e sur 5, par 19,493 voix (38,375 votants, 66,544 inscrits); il fut, à l'Assemblée de Bordeaux, un des fondateurs de la gauche républicaine et vota:
- pour la paix,
- pour le retour à Paris,
- contre la pétition des évêques,
- pour le service de trois ans,
- contre la démission de Thiers,
- contre le septennat,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.
Il prit aussi une part assez active à la discussion des impôts et du budget, et déposa des projets de loi sur la suppression des logements accordés aux fonctionnaires, sur la suppression de l'inspectorat des eaux minérales, sur la simplification de la procédure en matière de faillite, sur l'extension de la compétences des juges de paix, sur la mise en adjudication des bureaux de tabac, etc.
Candidat sénatorial dans la Savoie, le 30 janvier 1876, il échoua avec 196 voix sur 399 votants, et fut élu, le 20 février suivant, député de la 1re circonscription de Chambéry, par 9,478 voix (15,911 votants, 18,724 inscrits), contre 6,373 à M. Goybet. Il reprit sa place à gauche, fut l'un des 363 députés qui refusèrent le vote de confiance au ministère de Broglie, et fut réélu, le 14 octobre 1877, par 10,135 voix (16,595 votants, 19,009 inscrits), contre 6,428 à M. de Boigne.
Elu sénateur de la Savoie, à l'élection partielle du 13 juin 1880, en remplacement de M. Dupasquier décédé, par 291 voix (391 votants) contre 96 à M. Armigon et 4 à M. Tochon, il siégea à la gauche de la Chambre haute, soutint les ministres opportunistes, et fut réélu, sénateur, au renouvellement triennal du 8 janvier 1882, par 310 voix (397 votants). M. Parent a voté l'expulsion des princes, et s'est prononcé, en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour la procédure à suivre devant la Haute Cour contre le général Boulanger.