Jules, Nicolas, Alexandre Le Cesne
1818 - 1878
Député au Corps législatif de 1869 à 1870, député de 1876 à 1878, né à Alençon (Orne) le 7 septembre 1818; mort à Paris le 2 février 1878, il était armateur au Havre et avait gagné une grosse fortune, lorsqu'il fut, le 6 juin 1869, élu, au deuxième tour de scrutin, comme candidat de l'opposition démocratique, député de la 6e circonscription de la Seine-inférieure au Corps législatif, par 15,775 voix (28,026 votants, 36,557 inscrits), contre 11,926 à M. Ancel. Il vota avec la minorité indépendante et se prononça en 1870 contre la déclaration de guerre.
Nommé président de la commission d'armement instituée après le 4 septembre par la délégation de Tours, il déploya, dans l'accomplissement de cette tâche un zèle et un dévouement patriotiques que la commission d'enquête de l'Assemblée nationale reconnut dans son rapport.
Candidat aux élections générales du 8 février 1871, puis à l'élection partielle du 2 juillet suivant, M. Le Cesne réunit dans la Seine-inférieure, sans être élu : la première fois 21,217 voix sur 120,899 votants la seconde 12,456 voix sur 115,759 votants.
Mais aux élections du 20 février 1876, les électeurs de la 1re circonscription du Havre, par 7,332 voix (8,362 votants, 16,597 inscrits), envoyèrent M. Le Cesne à la Chambre des députés, au second tour de scrutin (5 mars). Très versé dans les questions commerciales, industrielles et financières, il conquit rapidement une réelle autorité, intervint dans plusieurs débats spéciaux, réclama, avec beaucoup de verve (mars 1877) le rachat des chemins de fer par l'Etat, appartint, en politique, à la majorité des 363, et fut réélu, comme tel, le 14 octobre 1877, par 10,789 voix (13,956 votants, 17,974 inscrits), contre 3,101 a M. Masquelier. Il revint siéger dans les rangs de la gauche avec laquelle il vota jusqu'à sa mort, survenue brusquement le 2 février 1878 : une congestion cérébrale l'emporta en quarante-huit heures.
Le journal le Havre cita au sujet de M. Le Cesne le trait suivant : son grand-père maternel s'était ruiné en 1824, et, même en faisant abandon de tous ses biens, il n'avait pu désintéresser tous ses créanciers. Les frères Le Cesne ne voulurent pas laisser cette tache sur le nom de leur mère. Après des démarches sans nombre, ils réussirent à retrouver tous les créanciers et ils leur comptèrent prés d'un million de francs, à titre de remboursement du capital et des intérêts depuis 1824, pendant une période de vingt années.