Paul Jozon

1836 - 1881

Informations générales
  • Né le 12 février 1836 à La ferté-sous-jouarre (Seine-et-Marne - France)
  • Décédé le 6 juillet 1881 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 6 juillet 1881
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Gauche républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1871, député de 1877 à 1881, né à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) le 12 février 1836, mort à Paris le 6 juillet 1881, fils d'un notaire de la Ferté-sous-Jouarre, il étudia le droit à Paris, se fit recevoir docteur en 1859 et devint, en 1862, secrétaire de M. Hérold, alors avocat au conseil d'Etat et à la cour de Cassation.

La part active qu'il prit au mouvement électoral de 1863 le fit impliquer l'année suivante, avec Garnier- Pagès, Hérold, etc., dans le procès des Treize; il fut condamné à 500 francs d'amende. En 1865, il acheta une charge d'avocat au conseil d'Etat et à la cour de Cassation.

Partisan très modéré de la République, il fut nommé, après le 4 septembre, adjoint au maire du VIe arrondissement de Paris, et secrétaire-adjoint de la commission d'organisation judiciaire créée par le gouvernement de la Défense nationale.

Le 8 février 1871, il fut élu, par le département de Seine-et-Marne, représentant à l'Assemblée nationale, le 6e sur 7, avec 23,199 voix (43,606 votants, 97,413 inscrits). M. Jozon s'inscrivit au centre gauche et à la gauche républicaine, et présenta à la Chambre plusieurs propositions, sur la révision des services publics, sur les lois électorales et municipales, etc. C'est sur son initiative que l'Assemblée décida (février 1872) que toutes les cotes relatives aux nouveaux impôts porteraient cette mention : « Frais de la guerre contre la Prusse, déclarée par Napoléon III. » Il prit souvent la parole, non sans succès : par exemple dans la discussion des projets de loi sur le cautionnement des Journaux, sur la réorganisation des conseils généraux, sur le timbre, sur la magistrature, et déposa (novembre 1875) un amendement à la loi électorale scindant en circonscriptions tout département qui aurait plus de cinq députés à élire (rejeté). Il vota pour la paix, pour le retour de l'Assemblée à Paris, contre l'abrogation des lois d'exil, contre le pouvoir constituant, appuya la politique de Thiers, dont il repoussa la démission au 24 mai, et fit de l'opposition au ministère de « l'ordre moral ». Il se prononça contre la circulaire Pascal, contre le septennat, contre la loi sur les maires, et contribua à la chute du cabinet de Broglie. Après avoir appuyé les propositions Périer et Malleville, M. Paul Jozon vota pour la Constitution du 25 février 1875, contre la loi sur l'enseignement supérieur, etc. Dans les derniers mois de la législature, il prononça des discours importants au sujet de la loi électorale municipale et de la loi sur l'enseignement supérieur.

Le 20 février 1876, il posa sa candidature à la Chambre des députés dans l'arrondissement de Meaux. « Plus que jamais, dit-il dans sa profession de foi, je considère la République comme le gouvernement nécessaire de la France, comme le seul qui puisse nous assurer la paix à l'extérieur, et, à l'intérieur, la liberté, l'ordre et le progrès. » Républicain conservateur, M. Paul Jozon échoua avec 7,734 voix contre 11,853 à un autre candidat républicain de nuance plus accentuée, M. Ménier, qui fut élu. Il fit partie du conseil général de Seine-et-Marne et en devint le président.

Après la dissolution de la Chambre des députés, s'étant porté candidat à la députation dans l'arrondissement de Fontainebleau contre le baron Tristan Lambert, candidat officiel, il fut élu par 11,472 voix sur 20,106 votants et 23,248 inscrits, contre 8,148 à son concurrent, et alla siéger dans les rangs de la majorité républicaine. Il vota pour l'enquête parlementaire sur les agissements de l'administration pendant la période électorale, contre le ministère Rochebouët, pour le ministère Dufaure, pour l'article 7, contre l'amnistie plénière, pour l'invalidation de Blanqui, et fut rapporteur (juin 1880) du projet d'amnistie à l'occasion du 14 juillet suivant. Il mourut avant la fin de la session, le 6 juillet 1881.

Outre un grand nombre d'articles publiés dans des recueils de jurisprudence, on lui doit la traduction du Droit des obligations de Savigny, en collaboration avec M. Gérardin; le Manuel de la liberté individuelle, avec M. Hérold; de la Mission des arbitres nommés par les tribunaux de commerce (1876), etc.