Alfred, Paul, Augustin Le Roux
1815 - 1880
Député au Corps législatif de 1852 à 1870, ministre, député de 1877 à 1879, né à Paris le 11 décembre 1815, mort à Paris le 1er juin 1880, fils d'un banquier de la capitale, il s'adonna d'abord à la poésie, dédia des vers au comte de Chambord exilé, puis prit la direction de la maison paternelle.
Sa situation dans le monde des affaires le fit entrer au conseil d'administration du chemin de fer de l'Ouest (1864) et lui valut les fonctions de président du conseil d'administration de la « Société générale pour le développement du commerce et de l'industrie ».
Riche propriétaire en Vendée, il fut élu conseiller général de ce département pour le canton de Saint-Michel-en-l'Herm, et présida constamment le conseil.
Des services pécuniaires rendus au prince Louis-napoléon pendant la période présidentielle le firent choisir, le 29 février 1852, comme candidat du gouvernement au Corps législatif, dans la 2e circonscription de la Vendée : élu député par 16 735 voix (20 145 votants, 33 813 inscrits), contre 3 173 à M. Guy de Fontaine, ancien représentant, il prit place dans la majorité qui vota le rétablissement de l'Empire, et opina constamment avec la droite dynastique. Il s'attacha d'ailleurs principalement à traiter, dans l'assemblée, les questions d'affaires, où sa compétence était généralement reconnue. Cette compétence, jointe à l'aménité de sa parole, le firent appeler souvent aux fonctions de secrétaire et de rapporteur de la commission du budget.
Il fut réélu, toujours avec l'appui officiel du gouvernement :
- le 22 juin 1857, par 15 940 voix (16 076 votants, 34 056 inscrits) ;
- le 1er juin 1863, par 19 491 voix (20 574 votants, 35 772 inscrits),
- et, le 24 mai 1869, par 24 830 voix (31 537 votants, 41 631 inscrits), contre 6 422 à M. Laval.
M. Alfred Le Roux, rapporteur du budget de 1858, mit la Chambre en garde contre « l'illusion des éléments de recettes transitoires qu'il serait peut-être difficile de retrouver dans les exercices prochains ». Il fut appelé, dans la session de 1863, à la vice-présidence du Corps législatif ; plus tard, il fut encore désigné pour cette fonction dans la courte session de juin 1869. Les bonapartistes lui reprochèrent cette fois une trop grande condescendance pour Thiers, dans la discussion du budget de 1870.
Nommé ministre de l'Agriculture et du Commerce le 17 juillet 1869, après le sénatus-consulte qui modifiait la constitution impériale dans le sens parlementaire, il dut solliciter le renouvellement de son mandat législatif, qu'il obtint, le 22 novembre, par 23 138 voix (27 249 votants, 41 214 inscrits), contre 4 022 à M. Laval.
M. Alfred Le Roux quitta le pouvoir, avec tous ses collègues du cabinet, devant le ministère nouveau formé en janvier 1870 par M. Emile Ollivier.
Il vota pour la déclaration de guerre à la Prusse.
Chargé par la Chambre, le 4 septembre, avec M. Estancelin, de voir le général Trochu pour aviser au salut de la dynastie, il dit, en rendant compte de sa mission : « Là aussi, nous avons reconnu qu'il était trop tard. »
Rentré dans la vie privée à la chute de l'Empire, il en sortit pour peu de temps, aux élections du 14 octobre 1877. Candidat officiel du gouvernement du maréchal de Mac-Mahon dans la 2e circonscription de Fontenay-le-Comte, il fut élu député de ce collège par 9 806 voix (17 369 votants, 20 566 inscrits), contre 7 598 à M. Beaussire, député sortant, des 363. M. Alfred Le Roux siégea à droite, dans le groupe de l'Appel au peuple. Mais son élection fut invalidée et les électeurs convoqués à nouveau le 2 février 1879, ne donnèrent plus à M. Le Roux, qui d'ailleurs ne se représentait pas, que 1 333 voix contre 9 085 à M. Beaussire, élu.
Commandeur de la Légion d'honneur le 13 août 1864, grand officier de l'ordre le 13 août 1868.
On doit à M. Alfred Le Roux :
- un volume de Poésies (1842) ;
- Edouard Aubert, roman (1843),
- et une nouvelle publiée dans la Revue des Deux-mondes : Henriette (1844).
La fille de M. Le Roux a épousé le comte de La Grange.
Date de mise à jour: août 2016