François, Marie, Valentin Blancho

1893 - 1972

Informations générales
  • Né le 28 juin 1893 à Saint-nazaire (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 2 février 1972 à Saint-nazaire (Loire-Atlantique - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Loire-Atlantique
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 20 juin 1893 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure). Député de la Loire-Inférieure de 1928 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire en 1936, 1937 et 1938. Sous-secrétaire d'Etat à l'Armement de mars à mai 1940.
Le 21 mai 1906, François Blancho entra comme apprenti chaudronnier aux chantiers de Penhoët. Il n'avait pas encore 13 ans et était, depuis trois 3 ans, orphelin de père et de mère. Sa maturité précoce, son dynamisme, sa conception de la vie sociale lui valurent dès le mois de septembre suivant d'être nommé secrétaire des "Jeunesses syndicalistes" puis, en 1910, secrétaire des "Jeunesses socialistes". En décembre 1914, il fut élu secrétaire du syndicat des métallurgistes. Il quitta les chantiers navals en 1916 et travailla sur les quais, comme pointeur. Il fut l'un des signataires, cette année-là, des premières conventions collectives du travail.
Ajourné en 1914, il fut mobilisé en 1917. Démobilisé en septembre 1919, il se présenta aux élections municipales et fut élu conseiller municipal de Saint-Nazaire en décembre 1919. Secrétaire de l'union locale des syndicats en 1920 puis de l'union départementale en 1921, il devint maire de Saint-Nazaire le 17 mai 1925 et conseiller général de la Loire-Inférieure la même année, pour le rester jusqu'en 1940.
Aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, François Blancho fut élu, au deuxième tour de scrutin, député socialiste de la 1ère circonscription de Saint-Nazaire avec 10 691 voix contre M. de Lacoste qui en obtint 8 295.
Il fut nommé secrétaire de la Chambre dès le 6 juin et le demeura jusqu'à la fin de la législature.
Membre de la Commission de la marine marchande, de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts, il intervint au cours de la discussion d'interpellations sur la politique économique et sociale du gouvernement (1929). On l'entendit également dans la discussion du projet de loi portant ouverture d'un crédit supplémentaire applicable aux dépenses du fonds national de chômage, et de la proposition de loi tendant à ouvrir un crédit pour secours de chômage (1931). Il demanda à interpeller sur les causes de la catastrophe du Saint-Philibert et sur les mesures que comptait prendre le gouvernement pour assurer la sécurité des voyageurs en mer (1931).
Aux élections générales du 1er mai 1932, il fut réélu au premier tour de scrutin par 12 415 voix contre M. de Lapeyrouse qui en obtint 8 824. Il retrouva son siège de secrétaire de la Chambre le 3 juin 1932 et le conserva jusqu'en 1934.
Membre des mêmes commissions que sous la précédente législature, François Blancho s'intéressa particulièrement aux questions maritimes et sociales, ainsi qu'au projet de loi concernant la réorganisation de la Compagnie générale transatlantique (1933), à la proposition de loi tendant à la création de mesures de protection en faveur de la marine marchande, en vue de diminuer le chômage qui frappait gravement la flotte de commerce française, les marins français ainsi que les travailleurs des industries maritimes, des établissements maritimes et des ports (1934). Il prit part au débat institué à propos de la fixation de la date de discussion d'une interpellation concernant les suppressions d'écoles primaires (1934).
En 1936, ses électeurs lui renouvelèrent son mandat. Aux élections générales du 26 avril, il fut réélu au premier tour de scrutin, par 13 112 voix contre 10 942 à M. Grimaud, son principal adversaire.
Dès le 4 juin, il fut nommé sous-secrétaire d'Etat à la marine de guerre dans le cabinet Léon Blum. Il devenait ainsi pour la première fois membre du gouvernement, après s'être trouvé à l'âge de 10 ans seul dans la vie. Il dut à ce moment se pencher sur son passé pour revivre les étapes de cette prodigieuse ascension, juste récompense de son intelligence, de sa probité intellectuelle et de sa persévérance dans l'effort. En cette qualité il répondit le 2 février 1937 aux interpellateurs qui désiraient être éclairés sur la situation de la défense nationale.
Il dut démissionner avec le cabinet à la suite de la limitation par le Sénat, dans sa séance du 20 juin 1937, des pleins pouvoirs demandés par le gouvernement.
Il fut renommé sous-secrétaire d'Etat à la marine de guerre le 22 juin 1937 dans le cabinet Chautemps. Il donna sa démission avec le ministère tout entier le 14 janvier 1938, mais retrouva le même portefeuille à la marine militaire le 13 mars 1938 dans le deuxième cabinet Blum. A la suite du vote émis par le Sénat dans sa séance du 8 avril 1938, ce cabinet démissionna.
Membre de la Commission de la marine marchande et de la Commission de la marine militaire, François Blancho présenta un rapport sur le projet de loi tendant à la ratification du décret du 12 avril 1939 autorisant la mise en chantier ou l'acquisition d'unités au titre du programme naval (1940) et un rapport sur le projet de loi tendant à la ratification du décret du 12 avril 1939 autorisant la mise en chantier d'un sous-marin destiné à remplacer le Phénix (1940).
Le 21 mars 1940, le Président Paul Reynaud lui confia le portefeuille de sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'armement, mais il démissionna le 10 mai suivant. A l'Assemblée nationale qui se tint à Vichy, le 10 juillet 1940, il vota, comme la majorité de ses collègues les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
Un peu plus tard il donna au gouvernement de Vichy, en décembre 1940, sa démission de maire de Saint-Nazaire, mais fut maintenu dans ces fonctions ; il démissionna de nouveau en mai 1941 et fut alors révoqué.
Arrêté par les Allemands le 21 octobre 1941, il fut inscrit sur une liste de cinquante otages devant être fusillés. Libéré, il fut expulsé de Saint-Nazaire en février 1942. Le 11 mai 1945, il fut réinstallé dans ses fonctions de maire. Réélu en novembre 1947, ce mandat lui fut renouvelé aux élections de 1953 et 1959.
Depuis la Libération, François Blancho se consacre entièrement à la reconstruction et à la renaissance de sa ville, détruite pendant la guerre en presque totalité.




Né le 20 juin 1893 à Saint-Nazaire (Loire-inférieure)

Décédé le 2 février 1972 à Saint-Nazaire (Loire-atlantique)

Député de la Loire-inférieure de 1928 à 1942

Sous-secrétaire d'Etat à la Marine de Guerre du 4 juin 1936 au 10 janvier 1938 et du 13 mars au 10 avril 1938 Sous-secrétaire d'Etat à l'Armement du 21 mars au 10 mai 1940

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 626, 627)

Le 20 décembre 1940, François Blancho donne sa démission de maire de Saint-Nazaire mais le gouvernement de Vichy le maintient dans ses fonctions. Il démissionne à nouveau le 29 mai 1941 et adresse alors au Préfet une lettre dans laquelle il exprime son refus de « faire table rase du passé », en particulier de l'œuvre de la IIIe République. Révoqué, il est ensuite arrêté comme otage, le 21 octobre 1941, après le meurtre d'un colonel allemand à Nantes. Après avoir échappé de peu à l'exécution, François Blancho est expulsé de Saint-Nazaire en février 1942. Dès lors, il participe plus activement à la Résistance.

Rétabli dans ses fonctions de maire le 11 mai 1945 et bien que relevé de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940 en faveur du projet de loi portant révision constitutionnelle, il ne se présente à aucune des élections qui suivent la Libération. Toutefois, il apporte son concours aux campagnes menées par les socialistes, notamment lors des municipales de 1945, à l'occasion desquelles sa femme devient conseiller municipal.

Réélu maire de Saint-Nazaire en 1947 et en 1953, François Blancho se consacre entièrement à la reconstruction de sa ville. Il démissionnera à nouveau en 1954, à la suite d'un vote négatif du conseil municipal sur le budget qu'il avait établi. A nouveau consultés, ses administrés le rééliront à une forte majorité.

Toujours fidèle à la S.F.I.O., François Blancho y avait été réintégré en 1950.


BLANCHO (François, Marie, Valentin)
Né le 20 juin 1893 à Saint-Nazaire (Loire-inférieure)
Décédé le 2 février 1972 à Saint-Nazaire

Député de la Loire-inférieure de 1928 à 1942
Député de la Loire-atlantique de 1962 à 1967.
Sous-secrétaire d’Etat à la marine de guerre du 4 juin 1936 au 10 janvier 1938 et du 13 mars au 10 avril 1938
Sous-secrétaire d’Etat à l’armement du 21 mars au 10 mai 1940

A la Libération, François Blancho, ancien maire socialiste de Saint-Nazaire de 1925 à 1941 et ancien député de 1928 à 1942, avait été exclu de la SFIO, pour avoir accordé les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940. En dépit des demandes de sa section, qui faisait valoir son engagement dans la Résistance, son maintien en poste par le préfet et la décision favorable du Jury d’Honneur à son égard à la Libération, il ne fut pas réintégré. Cependant, ayant conservé la confiance des Nazairiens et des socialistes de sa ville, il avait été élu maire sur une liste socialiste en 1947. Il fut finalement réintégré à la SFIO en 1950. Régulièrement réélu maire de 1953 à 1965, il se consacra pleinement à la reconstruction de Saint-Nazaire. Il participa aussi aux travaux de l’Association des maires de France.
En novembre 1958, son fidèle ami et adjoint au maire, le socialiste Jean-Baptiste Guitton, qui s’était opposé au retour du général de Gaulle, perdit son siège de député face au MRP Nestor Rombeaut dans la 6ème circonscription de la Loire atlantique. Il le remplaça lors de la campagne législative d’octobre 1962 et prit le même suppléant que lui, Georges Carpentier. Dès le premier tour, avec 35,3% des suffrages exprimés, il devança le député sortant, qui n’obtint que 25,7% des suffrages. Le candidat gaulliste, André Rochard, s’étant maintenu contre Nestor Rombeaut, il l’emporta dans cette triangulaire avec 47,9% des suffrages exprimés, retrouvant, à 69 ans, le Palais-Bourbon où il avait siégé pendant l’entre-deux guerres.
A l’Assemblée nationale, il s’inscrivit au groupe socialiste et fut nommé membre de la Commission de la production et des échanges. Le 19 décembre 1962, il fut également élu représentant de la France au Parlement européen. Il s’y fit le défenseur des activités navales et portuaires, en particulier de Saint-Nazaire. Il intervint par conséquent, le 24 octobre 1963, pour dénoncer les licenciements dans les chantiers navals et en appeler à l’implantation de nouvelles industries. Le 9 avril 1965, il intervint à plusieurs reprises pour amender le projet de loi sur les ports autonomes et demanda, en particulier, que dans la fusion des ports de Nantes et de Saint-Nazaire, il y ait une parité au sein du Conseil d’administration, sur le modèle de la gestion du port pétrolier de Donges. Il participa aussi au débat sur le Vème Plan de développement économique et social, le 4 novembre 1965, lui reprochant ses carences pour les Pays du Val de Loire et, en particulier, pour les chantiers navals de Nantes-Saint-Nazaire. Il réclama des investissements pour développer les industries lourdes, telle que la pétrochimie, et pour améliorer les services d’éducation et la formation professionnelle, et la construction d’infrastructures vers l’Est pour s’intégrer au Marché commun et d’un pont sur l’estuaire de la Loire pour favoriser le tourisme. De même, le 8 novembre 1966, à l’occasion du projet de loi de finances de 1967, il nota certes les progrès accomplis en un an par la construction navale, mais aussi le grave déclin de l’activité portuaire avec la fin du trafic américain. Il en appelait à nouveau à l’implantation de nouvelles industries pour enrayer le chômage des jeunes et réclama l’électrification de la ligne Le Mans – Le Croisic pour améliorer le trafic ferroviaire.
Membre du groupe parlementaire socialiste, il en suivait les consignes. Aux législatives de mars 1967, à 74 ans, il ne se représenta pas, cédant la place à son suppléant, Georges Carpentier, qui fut élu sous étiquette de la FGDS. L’année suivante, il céda également son siège d’édile de Saint-Nazaire au socialiste Étienne Caux. Il décéda le 2 février 1972 à Saint-Nazaire.