Arthur, Thimotée, Antoine, Victor de Cumont

1818 - 1902

Informations générales
  • Né le 19 avril 1818 à Angers (Maine-et-Loire - France)
  • Décédé le 10 février 1902 à Saint-georges-sur-loire (Maine-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Centre droit

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, et ministre, né à Angers (Maine-et-Loire), le 19 avril 1818, il fut déclaré par son père à l'état civil sous le nom de Decumont. Il prit ou reprit plus tard la particule avec le titre de vicomte, et fonda à Angers, sous les auspices de M. de Falloux, l'Union de l'Ouest, feuille conservatrice et catholique libérale, qui eut de vives discussions avec l'Univers, organe des doctrines ultramontaines, et qui fut suspendue pendant la guerre par Gambetta pour ses vives attaques contre le gouvernement de la Défense nationale.

C'est le 8 février 1871 que M. de Cumont, rédacteur en chef de l'Union de l'Ouest, entra dans la vie parlementaire. Il fut élu, le 11e et dernier, avec 96 495 voix (120 174 votants, 151 688 inscrits) représentant de Maine-et-Loire à l'Assemblée nationale. Il y devint, dès le début, un des membres les plus influents de la réunion Colbert (droite modérée). « La réunion Colbert, écrivit un biographe, est la raison suffisante de M. de Cumont, qui, à son tour, pourrait bien être la sienne. Le cercle et l'homme s'expliquent et se complètent. Le cercle est une région intermédiaire entre le légitimisme belliqueux et l'orléanisme militant, un salon pacifique également fermé aux violences de l'extrême droite et aux malices du centre droit. À la réunion Colbert, on se flatte de n'être ni violent ni malin, comme l'assure et comme le prouve certain programme inséré dans l'Union de l'Ouest, vers le milieu de 1874, ou l'on reconnaît l'empreinte, le sceau, la griffe de M. de Cumont. Il y était dit, en substance, que la réunion Colbert avait d'abord adhéré aux projets de fusion et de replâtrage monarchique, mais, les prétentions du prétendant devenant compromettantes, la réunion Colbert s'était renfermée dans une prudente expectative. Maintenant il s'agissait des lois constitutionnelles. Organiserait-on on n'organiserait-on pas le septennat ? La réunion Colbert ne demandait qu'a organiser. Sachant qu'en politique on ne doit pas exiger l'impossible et qu'il faut admettre l'inévitable, elle remplirait intégralement les engagements stipulés le 20 novembre 1873... Le couronnement de l'édifice était un passage sur le Sénat, futur hospice des futurs blessés qui allaient combattre le bon combat. »

M. de Cumont avait fait partie de la députation dite des Bonnets à poil (auprès de M. Thiers), et avait collaboré discrètement aux travaux de la première commission des Trente, quand M. de Broglie fut renversé, le 16 mai 1874, par la coalition des légitimistes et des républicains. On eut quelque peine à constituer un cabinet nouveau. Dans ce cabinet, le portefeuille de l'instruction publique fut donné à M. de Cumont, dont le passage au pouvoir fut marqué par de piquants incidents extra-parlementaires. Les adversaires du ministre répétaient à l'envi que le nouveau grand-maître de l'Université n'était pas bachelier, et s'amusaient de certaines méprises que lui prêtait la chronique. On lui reprocha, notamment, un discours au conseil supérieur où il aurait parlé « de la Faculté de l'Académie de médecine », et certaine visite au collège de France ou il aurait demandé à voir les dortoirs de l'établissement. L'Univers fit chorus contre M. de Cumont avec la presse de gauche, et son opposition fut si violente que « l'incident Chauffard » ne put la désarmer. M. de Cumont avait élevé aux fonctions d'inspecteur de l'enseignement médical, un catholique fervent, M. Chauffard père ; puis il décerna la décoration de la Légion d'honneur à M. Chauffard fils, chef du cabinet de M. de Cumont pendant quatre mois : cette promotion souleva, de la part des collègues mêmes du ministre de l'instruction publique, des protestations qui obligèrent le jeune secrétaire à quitter le cabinet et à rentrer au Conseil d'Etat.

Vers la même époque, M. de Cumont fut l'inventeur et le patron, en Maine-et-Loire, pour la succession de M. Beulé, de la candidature « franchement et uniquement septennaliste » de M. Bruas. À l'Assemblée, M. de Cumont prit peu de part aux discussions, même à celle du projet de loi sur la liberté de l'enseignement supérieur, qui eut lieu sous son ministère. Il n'y intervint qu'une seule fois, et les journaux hostiles se plurent à relever dans la réponse qu'il fit à M. Laboulaye les phrases suivantes :

« Une chose niée ne cesse pas pour cela d'être vraie. »

« Je suis libéral, mais j'aime passionnément l'autorité. »

« Je ne veux pas de la liberté du fleuve qui franchit ses rives et ravage tout sur son passage. »

M. de Cumont donna sa démission de ministre le 10 mars 1875, et reprit sa place sur les bancs de la droite.

Il avait voté depuis le commencement de la législature :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour le pouvoir constituant,
- pour la démission de Thiers au 24 mai,
- pour le septennat,
- pour l'état de siège,
- pour la loi des maires,
- pour le ministère de Broglie,
- contre les amendements Wallon et Pascal Duprat.

Il s'était rallié à l'ensemble des lois constitutionnelles.

Après la clôture des travaux de l'Assemblée, il s'occupa, exclusivement de la direction de son journal, et ne fit plus partie d'autres législatures.