Joseph, Arsène Blavoyer
1815 - 1884
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-1849, et représentant en 1871, né à Troyes (Aube), le 28 janvier 1815, mort à Troyes, le 11 août 1884, il fit ses études à Troyes, son droit à Paris, revint s'occuper d'agriculture à Bourguignon-Faula (Aube), et devint ensuite maire de Troyes sous la monarchie de Juillet.
Candidat à l'Assemblée constituante, après la révolution de février 1848, il fut élu représentant du peuple de l'Aube, le 23 avril 1848, le 7e et dernier de la liste, par 26,674 voix. Un journal républicain de l'Aube l'avait appelé à cette occasion le candidat des dévots; il protesta par une lettre rendue publique contre cette qualification, et se prétendit républicain démocrate. Cependant, à l'Assemblée, il siégea à droite, et vota presque toujours avec les monarchistes,
- pour le décret sur les clubs,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt progressif,
- contre l'amendement Grévy,
- pour le remplacement militaire,
- contre le droit au travail,
- pour le renvoi des accusés du 15 mai devant la haute Cour,
- pour l'interdiction des clubs,
- contre l'amnistie des transportés;
il n'avait voté avec la gauche que pour le bannissement de la famille d'Orléans.
Le département de l'Aube le renvoya à la Législative, le 13 mai 1849, le 1er sur 5, par 30,998 voix, sur 60,618 votants et 81,911 inscrits ; il se prononça pour les crédits de l'expédition romaine, pour la loi du 31 mai restrictive du suffrage universel, et pour toutes les mesures proposées par les monarchistes ; il fut de ceux pourtant qui luttèrent contre la politique du prince président, dès qu'ils reconnurent les dangers que cette politique faisait courir au régime parlementaire.
Le coup d'Etat de décembre le rendit à la vie privée ; mais il se présenta, comme candidat de l'opposition, aux élections du 29 février 1852, et ne recueillit que 1,170 voix contre 28,953 accordées au candidat officiel, M. Rambourgt.
Après la chute de l'Empire, les électeurs de l'Aube l'envoyèrent, le 8 février 1871, siéger à l'Assemblée nationale, le 4e sur 5, par 27,615 voix sur 56,484 votants et 82,271 inscrits. Il prit place à droite, et vota:
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour les pétitions des évêques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour la démission de Thiers,
- pour l'arrêté contre les enterrements civils,
- contre le service militaire de trois ans,
- pour le ministère de Broglie,
- contre la dissolution de l'Assemblée,
- contre l'amendement Wallon,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
M. Blavoyer se retira de la vie politique à la fin de la législature.