Hippolyte de Lorgeril
1811 - 1888
Représentant en 1871, sénateur de 1875 à 1888, né au château de Chalonge-Trébédan (Côtes-du-Nord) le 24 mai 1811, mort au même lieu le 5 juillet 1888, il fit de bonnes études au petit séminaire de Dinan et aux collèges de Rennes et de Nantes, visita le midi de l'Europe, et s'adonna à la littérature. En 1845, il fonda l'Impartial de Bretagne, journal légitimiste, et, l'année suivante, alla à Belgrave-Square présenter ses hommages au duc de Bordeaux.
Conseiller général du canton de Plélan-le-Petit (1848), il ne s'occupa guère que de littérature durant l'empire et devint conseiller général du canton de Jugon (Côtes-du-Nord) le 8 octobre 1871. Le 8 février précédent, il avait été élu représentant des Côtes-du-Nord à l’Assemblée nationale, le 9e sur 13, par 68 304 voix (106 809 votants, 163 398 inscrits). Il prit place à l'extrême droite, parmi les légitimistes intransigeants, fit partie des réunions des Réservoirs et des chevau-légers, signa l'adresse des députés syllabistes, demanda la nomination d'une commission d'enquête sur les actes de la délégation de Bordeaux, fut l'un des onze députés qui, le 20 janvier 1872, refusèrent de continuer leur confiance à M. Thiers, réclama et obtint que le repos du dimanche fût observé par les employés de l'Etat et des départements, demanda la suppression de l'Ecole normale supérieure, de l'Ecole des Hautes-Etudes et de l'Ecole d'Athènes parce qu'on « avait suffisamment examiné les monuments de cette petite ville », combattit le crédit de 3 millions destiné à la liquidation des comptes du nouvel Opéra, et vota:
- pour la paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la pétition des évêques,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service de trois ans,
- pour la démission de Thiers,
- pour le septennat,
- contre le ministère de Broglie,
- contre les lois constitutionnelles.
Dans l'Assemblée, il se fit remarquer surtout par l'ardeur de ses attaques contre Thiers, par la fréquence de ses interruptions et par la forme excentrique de ses discours.
Lors de l'élection des sénateurs inamovibles, il fit partie de la coalition avec la gauche et fut élu sénateur inamovible par l'Assemblée nationale, le 15 novembre 1875, le 56e sur 75, avec 340 voix (676 votants). Il continua de siéger à l'extrême droite, et vota, le 23 juin 1877, la dissolution de la Chambre demandée par M. de Broglie.
Très critiqué comme poète, notamment pour la longueur inusitée de certains de ses vers, il a publié :
- Une étincelle : La chaumière incendiée ;
- Ballades ;
- L'Art de parvenir, poème satirique ;
- À monsieur Adolphe Thiers, pièce en vers (1872).
Il a collaboré à la Revue de Bretagne et de Vendée.