Emile Lenoël

1827 - 1893

Informations générales
  • Né le 23 mars 1827 à Carentan (Manche - France)
  • Décédé le 23 octobre 1893 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Manche
Groupe
Gauche républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 5 janvier 1879 au 4 janvier 1888
Sénateur
du 5 janvier 1888 au 23 octobre 1893

Biographies

Représentant en 1871, membre du Sénat, né à Carentan (Manche) le 23 mars 1827, il étudia le droit à Paris, où il se fit inscrire comme avocat en 1848, et prit le grade de docteur le 28 août 1849.

Nommé, en 1851, chef de cabinet par M. de Thorigny ministre de l'Intérieur, M. Lenoël se trouvait au ministère lorsque, dans la nuit du 2 décembre 1851, M. de Morny vint l'occuper. Il protesta, refusa les offres qui lui furent faites pour le rallier à l'auteur du coup d'Etat et reprit sa profession d'avocat. En 1852, il acheta une charge d'avocat au conseil d'Etat et à la cour de Cassation, charge qu'il céda en 1855 pour revenir au barreau de la cour d'appel.

Nommé, en 1865, conseiller d'arrondissement de Saint-Jean-de-Daye (Manche), il se porta candidat de l'opposition libérale au Corps législatif, le 2 janvier 1869, en remplacement de M. Havin, décédé, et réunit, sans être élu, 10,679 voix contre 17,719 au candidat officiel, M. Auvray.

Après le 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale, sur la demande du conseil municipal de Saint-Lô, nomma M. Lenoël préfet de la Manche. Il se démit de ces fonctions en janvier 1871 pour se présenter aux élections de l'Assemblée nationale : élu représentant de la Manche, le 8 février, le 10e sur 11, par 63,073 voix (98,856 votants, 153,878 inscrits), il alla siéger au centre gauche, parmi les républicains conservateurs, fit également partie du groupe de la gauche républicaine, refusa, à Bordeaux, les fonctions de sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur que lui offrit Ernest Picard, et vota :

- pour la politique de Thiers,
- contre sa chute au 24 mai,
- contre le septennat,
- contre la loi des maires,
- contre l'état de siège,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.

M. Lenoël fut un des membres les plus actifs de l'Assemblée. Parmi les propositions dont il fut l'auteur, il faut citer celle que l'Assemblée adopta, sur la protection des enfants employés dans les professions ambulantes, et une autre, également votée, sur l'inéligibilité des fonctionnaires.

Candidat républicain modéré aux élections législatives du 20 février 1876, dans l'arrondissement de Saint-Lô, il échoua avec 7,369 voix contre 9,386 à l'élu bonapartiste, M. Rauline. Nommé, le 8 mars 1877, directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, avec le titre de conseiller d'Etat en service extraordinaire, M. Emile Lenoël quitta cette fonction au 16 mai.

Lors des élections du 5 janvier 1879, pour le premier renouvellement triennal du Sénat, il fut élu sénateur de la Manche, par 422 voix sur 739 votants. M. Lenoël prit place dans la gauche modérée, et vota avec ce groupe :

- pour l'article 7,
- pour la réforme du personnel judiciaire,
- pour le rétablissement du divorce,
- pour la politique opportuniste,
- pour les crédits du Tonkin, etc.

Il prit fréquemment la parole, pour soutenir (1879) un projet de loi sur le conseil d'Etat; pour intervenir dans les discussions relatives à l'interdiction du travail du dimanche, à la répression des crimes commis à l'intérieur des prisons, à l'inamovibilité des desservants de paroisses (1880), au code rural, à la réforme du code d'instruction criminelle, aux syndicats professionnels (1882), à l'abrogation des livrets d'ouvriers (1883), à la loi municipale, au divorce, au projet de loi sur les sociétés, au projet portant modification de l'organisation du Sénat (1884), au budget, aux questions coloniales, à l'enseignement primaire, aux aliénés (1885), aux lois de finances (1887); il vota (juin 1886) contre l'expulsion des princes.

Il obtint sa réélection comme sénateur, le 5 janvier 1888, avec 790 voix sur 1,247 votants, et continua d'opiner le plus souvent avec la majorité, notamment, en dernier lieu,

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.

On cite de lui de nombreux articles de jurisprudence insérés dans les recueils spéciaux, et des ouvrages estimés: Des sciences politiques et administratives et de leur enseignement (1864), ouvrage couronné par l'Institut ; Les actionnaires ruinés par la jurisprudence (1867), Qu'est-ce que la République? etc.


Né le 23 mars 1827 à Carentan (Manche), mort le 23 octobre 1893 à Paris (6e).

Représentant de la Manche de 1871 à 1876.

Sénateur de la Manche de 1879 à 1893.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 98.)

Son activité parlementaire est très importante. Toute sa sollicitude va aux victimes des sinistres qui ravagent en 1890 et 1891 la Martinique, la Guadeloupe, Tahiti, le Soudan. Il se fait leur interprète auprès du gouvernement pour obtenir les subventions et les crédits susceptibles d'aider ces populations et dépose à cette occasion plusieurs propositions de loi.

Il s'intéresse, plus tard, aux questions économiques et sociales, particulièrement à l'assistance médicale gratuite et préside la commission relative aux caisses de secours et de retraites des ouvriers mineurs.

Il fait partie de nombreuses autres commissions et préside aux destinées de celle de la marine. Le 12 mai 1893, il est élu vice-président du Sénat en remplacement de Challemel-Lacour, devenu président, mais il ne pourra exercer cette fonction à laquelle il attacha un très haut prix que cinq mois : il décède brusquement le 23 octobre 1893 à l'âge de 66 ans.