Pierre Magne

1806 - 1879

Informations générales
  • Né le 3 décembre 1806 à Périgueux (Dordogne - France)
  • Décédé le 17 février 1879 à Saint-michel-de-montaigne (Dordogne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 août 1843 au 6 juillet 1846
Département
Dordogne
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 17 décembre 1847
Département
Dordogne
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 18 décembre 1847 au 24 février 1848
Département
Dordogne
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 6 juillet 1851 au 2 décembre 1851
Département
Dordogne
Groupe
Bonapartiste
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 2 juillet 1871 au 7 mars 1876
Département
Dordogne
Groupe
Centre droit

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 31 décembre 1852 au 4 septembre 1870
Sénateur
du 30 janvier 1876 au 17 février 1879

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1843 à 1848, représentant en 1850, sénateur du second Empire, né à Périgueux (Dordogne) le 3 décembre 1806, mort au château de Montaigne (Dordogne) le 17 février 1879, il débuta modestement à la préfecture de sa ville natale en qualité d'expéditionnaire ; il était protégé par le maréchal Bugeaud. Il étudia le droit à Toulouse, se fit recevoir avocat et s'inscrivit ensuite au barreau de Périgueux.

Après avoir appartenu quelque temps à l'administration comme conseiller de préfecture de la Dordogne, alors que le célèbre mystificateur Romieu était préfet du département, il songea à briguer, le 19 août 1843, le mandat de député du 1er collège de la Dordogne, vacant par suite de la démission de M. de Marcillac nommé préfet.

Elu par 201 voix (358 votants, 395 inscrits), contre 111 à M. Dusolier, M. Magne prit place dans les rangs de la majorité conservatrice, présenta plusieurs Rapports sur les crédits de l'Algérie et se montra particulièrement dévoué au maréchal Bugeaud, son protecteur. « Le nouveau député, écrivait un biographe parlementaire, fut nommé l'année dernière rapporteur du projet de loi sur les crédits extraordinaires de l'Algérie ; il eut l’occasion de défendre ses conclusions à la tribune, et accomplit cette tâche avec assez de bonheur. Le parti conservateur, qui n'est pas riche en capacités, fonda aussitôt le plus brillant espoir sur le jeune député de la Dordogne, qui fut ensuite nommé rapporteur du budget des recettes. Depuis cette époque, il n'est question que du magnifique avenir réservé à M. Magne. »

Réélu député le 1er août 1846, par 219 voix (391 votants, 460 inscrits), contre 166 à M. Aug. Mie, il reprit sa place parmi les soutiens du pouvoir et ne tarda pas à être appelé au poste de directeur du contentieux au ministère des Finances, puis à celui de sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Guerre, en remplacement de M. Martineau des Chenez. En raison de cette dernière promotion, il dut se représenter devant ses électeurs, et obtint le renouvellement de son mandat, le 18 décembre 1847, par 286 voix (399 votants), contre 73 à M. Dezeimeris et 38 à M. Moyrand.

La révolution de février rendit M. Magne à la vie privée. Mais s'étant rallié à la politique présidentielle de L.-N. Bonaparte, il revint bientôt aux affaires. Sous-secrétaire d'Etat (novembre 1849) au département des Finances, il fut désigné pour prendre, dans le cabinet du 9 janvier 1851, le portefeuille des Travaux publics. Le 6 juillet suivant, il fut élu représentant de la Dordogne, en remplacement de M. Ducluzeau décédé, par 40,043 voix sur 43,962 votants et 105,215 inscrits. Il conserva son portefeuille sans interruption jusqu'au 26 octobre suivant, ayant été confirmé dans ses fonctions lors du remaniement du 24 janvier, et le reprit au lendemain du coup d'État, le 3 décembre suivant. M. Magne s'en démit, il est vrai, à l'occasion du décret du 22 janvier 1852 confisquant les biens de la famille d'Orléans ; mais cinq mois après, il en fut de nouveau chargé.

Il fut nommé sénateur le 31 décembre 1852. En 1854, il passa au ministère des Finances, qu'il dirigea jusqu’ à la fin de novembre 1860. Il fut remplacé par M. de Forcade de la Roquette et prit alors le titre de ministre sans portefeuille. En cette qualité, il assista aux délibérations du Sénat relatives à un sénatus-consulte qui avait trait à la reproduction par les journaux des débats législatifs (22 janvier 1861). S'étant trouvé en conflit et en opposition d'idées avec M. Fould, M. Magne donna sa démission et fut nommé par l'empereur membre du conseil privé (1er avril 1863). Un décret du 13 novembre 1867 le rappela au ministère des Finances. Son premier acte fut de présenter, le 27 janvier 1868, un rapport favorable à la préparation d'un nouvel emprunt de 440 millions, que le montant des rentes de la dotation de l'armée devait porter à plus de 700 millions. Cet emprunt fut couvert plus de trente-quatre fois, et le gouvernement impérial s'en applaudit comme d'un éclatant triomphe politique, tandis que la Bourse de Paris y trouvait une source d'embarras graves et prolongés (août 1868). Dans ses appréciations confidentielles sur les candidats possibles au poste de ministre de l'Intérieur à la fin de 1868, M.Rouher reprochait à M. Magne un peu de faiblesse de caractère et de népotisme mais « sa faiblesse ne serait à craindre qu'en face d'une émeute, et alors la question serait militaire. Quant au népotisme, ajoutait-il, je crois la matière épuisée, et, par conséquent, les occasions rares pour l'avenir. »

M. Magne fit encore partie de la combinaison ministérielle qui suivit le message du 12 juillet 1869, et fut de ceux qui tentèrent, d'accord avec les chefs du tiers-parti, de réaliser les promesses « libérales » de l'Empire parlementaire. Après l'échec de ces tentatives, il se retira avec ses collègues, le 27 décembre 1869, devant le cabinet de M. Emile Ollivier, qui eût voulu, d'ailleurs, le conserver comme collaborateur ; mais au dernier moment une des personnalités les plus en vue du tiers-parti, M. Buffet, fut préférée à M. Magne (3 janvier 1870). Une combinaison nouvelle, celle du 10 août suivant, rendit à M. Magne, pour peu de temps cette fois, l'administration des finances: il contresigna la loi relative au cours légal des billets de banque, et présida à la souscription de l'emprunt de 750 millions.

Tombé du pouvoir, le 4 septembre, M. Magne se présenta, le 2 juillet 1871, comme candidat à l'Assemblée nationale dans le département de la Dordogne, en remplacement de Thiers, qui avait opté pour la Seine; il fut élu par 44,526 voix (86,256 votants, 143,837 inscrits), contre 34,307 à M. Montagut, républicain radical. Il siégea au centre droit, vota avec les conservateurs monarchistes, notamment pour la chute de Thiers au 24 mai, fit partie de plusieurs commissions financières et redevint ministre des Finances dans le premier cabinet de Broglie (du 25 mai 1873 au 16 mai 1874). Il fut maintenu en fonctions dans le cabinet présidé par M. de Cissey, le 22 mai 1874. M. Magne prit part, comme ministre, à plusieurs discussions spéciales, eut à effectuer le payement du dernier milliard de la contribution de guerre, et se montra partisan de l'impôt du sel, ainsi que de diverses augmentations d'impôts indirects. L'assemblée ne l'ayant pas suivi dans cette voie, il donna sa démission le 15 juillet 1874. Il vota pour l'amendement Wallon et pour l'ensemble des lois constitutionnelles. Au cours des vacances parlementaires d'août 1875, il parla, dans un discours à Périgueux, du « respect dû par tous les bons citoyens aux lois constitutionnelles tant qu'elles ne seront pas révisées ».

Elu, le 30 janvier 1876, sénateur de la Dordogne, le 1er sur 3, par 470 voix (683 votants), M. Magne prit place sur les bancs du groupe de l'Appel au peuple, et opina, quand il vint siéger, avec les conservateurs monarchistes, notamment pour la dissolution de la Chambre (juin 1877), et pour le gouvernement du Seize-Mai ; mais, éloigné le plus souvent des séances de la Chambre haute par la maladie, il mourut en son château de Montaigne, où il s'était retiré, le 17 février 1879. Il avait été élevé à la dignité de Grand-croix de la Légion d'honneur le 4 août 1855.

Date de mise à jour: septembre 2014