Alexandre, Raoul, Marie Blin de Bourdon
1837 - 1940
Petit-fils de Marie Louis Alexandre Blin de Bourdon (1782-1849), Député de 1815 à 1816, de 1823 à 1831, de 1834 à 1848, et représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848, Alexandre Raoul Louis Blin de Bourdon, représentant à l'Assemblée nationale de 1871 et député de 1876 à 1893, né à Abbeville (Somme), le 20 mai 1837, compléta son instruction par des voyages en Afrique, en Asie, et dans les deux Amérique ; capitaine pendant la guerre de 1870, dans le bataillon des mobiles de Doullens, il fut blessé à Breteuil, et décoré de la Légion d'honneur après l'affaire de Pont-Noyelles, où il se distingua.
Le département de la Somme l'élut à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, le 4e sur 11, par 96 987 voix sur 123 345 votants et 167 374 inscrits. Il siégea à droite, fit partie des réunions « Colbert » et « des Réservoirs », fut secrétaire de l'Assemblée en 1873-1874, et vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la pétition des évêques,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour le service militaire de trois ans,
- pour la démission de Thiers,
- pour l'arrêté contre les enterrements civils,
- pour le septennat,
- pour le ministère de Broglie,
- contre la dissolution de l'Assemblée,
- contre l'amendement Wallon,
- contre l'ensemble des lois constitutionnelles.
La circonscription électorale de Doullens lui renouvela son mandat, aux élections du 20 février 1876, par 10 602 voix sur 13 068 votants et 16 261 inscrits. Il soutint le ministère de Broglie.
Après la dissolution, il fut réélu, le 14 octobre 1877, comme candidat officiel, par 9 085 voix sur 14 492 votants et 16 195 inscrits, contre le candidat républicain, M. Ernest Legrand (5 118 voix). Son élection donna lieu à une vive discussion, mais fut validée.
Le département de la Somme le renvoya encore à la Chambre, le 4 octobre 1885, par 70 608 voix sur 133 484 votants et 158 196 inscrits, le premier de la liste conservatrice élue. Il a toujours fait partie de la minorité monarchiste, et a voté contre les ministères de gauche, notamment, dans la dernière session :
- contre le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889) ;
- pour l'ajournement indéfini de la révision des lois constitutionnelles (14 février, chute du ministère Floquet) ;
- contre les poursuites contre trois députés membres de la ligne des Patriotes (14 mars) ;
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (2 avril) ;
- contre les poursuites contre le général Boulanger (4 avril).
Né le 20 mai 1837 à Abbeville (Somme), mort le 17 avril 1940, à Paris (8e).
Représentant de la Somme à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876. Député de la Somme de 1876 à 1893.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 348).
Réélu aux élections générales du 22 septembre 1893, au premier tour de scrutin, par la circonscription de Doullens, il déposa une proposition de loi tendant à établir un droit d'entrée sur les matières premières de coton, lin et chanvre, en 1890. Il prit part à la discussion du projet de loi relatif à l'établissement du tarif général des douanes (1891); il s'intéressa au régime des boissons, à la maison pénitentiaire de Doullens et au tarif des tabacs ordinaires (1893).
Il fut battu par M. Duseval aux élections générales des 20 août et 3 septembre 1893, au scrutin de ballottage. Il échoua également à une élection partielle qui eut lieu le 18 mars 1894 pour pourvoir au remplacement de M. Duseval décédé.
Il renonça alors à la politique et se fixa définitivement à Paris où il mourut à 103 ans, le 17 avril 1940. Ses obsèques eurent lieu le 20 avril en l'église de la Madeleine, puis l'inhumation au cimetière de Picpus.