Charles Dietz-Monnin
1826 - 1896
- Informations générales
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- Né le 13 septembre 1826 à Barr (Bas-Rhin - France)
- Décédé le 6 janvier 1896 à Paris (Seine - France)
1826 - 1896
Représentant en 1871 et sénateur, né à Barr (Bas-Rhin) le 13 septembre 1826, d'une vieille famille de filateurs d'Alsace, il fit ses études à Strasbourg et à Nancy, et ayant épousé, en 1853, Mlle Monnin-Japy, entra comme employé intéressé dans la grande maison d'horlogerie et de quincaillerie Japy frères et Cie, sise à Beaucourt (Haut-Rhin) et à Paris, et en devint l'associé en 1863.
Vice-président de la chambre syndicale de la quincaillerie (1866), secrétaire de la classe 94, délégué de la classe 40, adjoint au jury de la classe 95 à l'Exposition universelle de 1867, président de la chambre syndicale de la quincaillerie (1869), et, la même année, juge suppléant au tribunal de commerce de la Seine, il dirigea la cantine municipale de la Porte Saint Martin pendant le siège de Paris, et, aux élections complémentaires du 2 juillet 1871, destinées à pourvoir au remplacement de 21 représentants de la Seine, décédés, démissionnaires ou ayant opté pour d'autres départements, il fut porté sur la liste de l'Union de la presse, et élu représentant à l'Assemblée nationale, le 5e sur 21, par 120,280 voix sur 290,823 votants et 458,774 inscrits. Il prit place au centre-gauche, soutint la politique de Thiers et vota :
- contre la pétition des évêques,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service militaire de trois ans,
- contre l'acceptation de la démission de Thiers,
- contre l'arrêté contre les enterrements civils,
- contre le septennat,
- contre le ministère de Broglie,
- pour le retour du parlement à Paris,
- pour la dissolution,
- pour l'amendement Wallon,
- pour l'amendement Pascal Duprat,
- pour les lois constitutionnelles.
Interrogé au mois d'octobre 1873, dit un biographe, sur l'attitude qu'il prendrait dans le cas où l'Assemblée serait saisie d'une proposition de restauration monarchique, M. Dietz-Monnin répondit : « J'ai adhéré en juillet 1871 au programme politique qui avait groupé en un même faisceau les divers comités de Paris; il était ainsi conçu : Adhésion à la politique de M. Thiers, maintien de la République, respect à la volonté nationale. Mes votes, avant comme après le 24 mai, témoignent de ma fidélité à ce programme. Enfant de l'Alsace, sans aucune attache politique avant mon élection, sans autre ambition que le relèvement de mon pays et l'espoir de voir rentrer un jour dans la grande famille française nos provinces perdues par une folie dynastique, je reste profondément attaché au grand citoyen qui a réduit la Commune et libéré le territoire, et suis plus que jamais pénétré de la nécessité de maintenir et d'organiser la République conservatrice. »
Membre de la Commission des chemins de fer (1874), il fut chargé du rapport sur les tarifs de transports. En 1874, il fut élu conseiller municipal de Paris par le quartier d'Auteuil. Le 30 janvier 1876, candidat sénatorial dans la Seine, il échoua avec 86 voix sur 209 votants, et ne fut pas plus heureux aux élections législatives du 20 février suivant, dans le 3e arrondissement de Paris, où il n'obtint au second tour, que 487 voix contre 12,043 données à l'élu, M. Spuller, et 455 à M. Bonnet-Duverdier.
Le 20 mai 1882, il fut élu par le Sénat, sénateur inamovible, avec 159 voix sur 196 votants, prit place à gauche, soutint les ministères opportunistes au pouvoir, et vota l'expulsion des princes; en dernier lieu, il s'est prononcé:
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (affaire du général Boulanger).
Chevalier de la Légion d'honneur (10 avril 1877), officier (1878) à la suite de l'Exposition universelle, où il fut directeur de la section française; commandeur (11 août 1883) comme président du tribunal de commerce de la Seine. Commandeur de Saint Stanislas de Russie (13 mai 1877) à la suite de l'Exposition universelle de Philadelphie, où il fit partie du jury international; décoré de plusieurs autres ordres étrangers.
Né à Barr (Bas-Rhin) le 13 septembre 1826, mort à Paris le 6 janvier 1896.
Sénateur inamovible de 1882 à 1896. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 387).
Dietz-Monnin est chargé de rapporter plusieurs projets importants relatifs au commerce et à l'industrie. Il dépose notamment un rapport sur le projet de loi relatif aux marques de fabrique et de commerce qui aboutit à la loi du 2 mai 1890, ainsi qu'un rapport remarquable sur l'enquête proposée par lui-même et plusieurs de ses collègues au sujet des « fraudes tendant à faire passer pour français des produits fabriqués à l'étranger ou en provenant » (1890).
Dietz-Monnin continue à prendre une part active à la préparation de toutes les grandes expositions. Après avoir été vice-président du jury lors de l'Exposition universelle de Paris, en 1889, il est nommé membre de la Commission supérieure instituée en vue de l'exposition universelle de 1900, qui devait clore un siècle marqué par de si prodigieux progrès de la science appliquée à l'industrie. Cette activité, qui lui vaut encore d'être décoré de nombreux ordres étrangers, l'empêche sans doute de se manifester lors des réunions du Sénat en séance publique, car aucune intervention de sa part n'est enregistrée durant cette période.
En 1893, il est élu président de la Commission chargée de l'examen du projet de loi portant approbation de la convention signée le 31 juillet 1892 entre la France et la Suisse pour régler les conditions de l'exécution du service téléphonique entre les deux pays.
Dietz-Monnin décède en cours de mandat, le 6 janvier 1896, à 70 ans ; le président d'âge du Sénat, M. Wallon, prononce son éloge funèbre à l'ouverture de la session le 14 janvier : « Durant les tristes épreuves du siège de Paris, il se signala par sa sollicitude pour la population de son quartier, dans l'œuvre des cantines... Il soutint la politique de M. Thiers : « Enfant de l'Alsace, sans aucune attache politique avant mon élection, sans autre ambition que le relèvement du pays et l'espoir de voir rentrer un jour dans la grande famille française nos provinces perdues par une folie dynastique, je reste profondément attaché au grand citoyen qui a réduit la commune et libéré le territoire et suis plus que jamais pénétré de la nécessité de maintenir et d'organiser la République conservatrice. »
« Chevalier de la Légion d'honneur (10 avril 1877), Officier l'année suivante (28 octobre) à la suite de l'Exposition universelle de 1878, où il avait été directeur de la Section française, Commandeur le 11 août 1893 comme Président du Tribunal de commerce de la Seine, il avait associé à ces décorations nationales bien d'autres insignes d'ordres étrangers. Je ne les énumérerai pas, j'aime mieux rappeler la simplicité avec laquelle il recevait ces témoignages de l'estime que l'on faisait partout de lui, l'aménité de son caractère, la courtoisie de son accueil et toutes ces excellentes qualités d'un brave Alsacien qui lui donnaient des amis sur tous les bancs du Sénat et qui nous rendent si vivement sensible la perte que nous avons faite en sa personne. »