Auguste, Elisabeth, Joseph Bonamour de Talhouët-Roy
1819 - 1884
Représentant en 1849, député au Corps législatif de 1852 à 1870, ministre, représentant en 1871 et sénateur de 1876 à 1882, né à Paris le 11 octobre 1819, mort au château du Lude (Sarthe) le 10 mai 1884, fils d'Auguste Frédéric Bonamour, marquis de Talhouët (1788-1842), pair de France, Auguste, Elisabeth, Joseph Bonamour, marquis de Talhouët débuta, en 1842, dans la carrière administrative, comme auditeur de seconde classe au Conseil d'Etat.
Promu auditeur de 1re classe en 1846, il se fit élire conseiller général du département de la Sarthe. L'un des plus grands propriétaires fonciers de France, M. de Talhouët, dont les opinions conservatrices et monarchistes étaient connues, fut élu, le 13 mai 1849, représentant de la Sarthe à l'Assemblée législative, le 3e sur 10, par 64 007 voix (103 029 votants, 135 640 inscrits). Il siégea dans les rangs de la majorité et opina :
- pour l'expédition de Rome,
- pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement,
- pour la loi sur le suffrage universel.
Il ne se rallia pas à la politique particulière de l'Elysée, protesta, à la mairie du Xe arrondissement, contre le coup d'Etat du 2 décembre 1851, et fut incarcéré à Vincennes.
Mais son opposition dura peu, car il accepta d'être le candidat du gouvernement au Corps législatif, dans la 3e circonscription de la Sarthe, et fut élu député, le 29 février 1852, par 22 481 voix (25 383 votants, 34 859 inscrits) contre 861 à M. Silly, 820 à M. Monternault et 633 à M. Bertron.
Il adhéra au rétablissement de l'Empire, fut réélu, comme candidat officiel, le 22 juin 1857, par 19 769 voix (20 790 votants, 31 393 inscrits), contre 894 à Raspail père, puis le 1er juin 1863, par 23 566 voix (24 094 votants, 32 213 inscrits), et vota toutes les mesures proposées par le gouvernement impérial. En 1858, il fit des réserves sur la loi de sûreté générale, et demanda que l'on précisât, dans l'article 2, l'expression « manœuvres et intelligences ».
Vers la fin du règne, M. de Talhouët modifia son attitude, et ce fut avec un programme nuancé de libéralisme parlementaire qu'il se représenta aux élections du 24 mai 1869 : 24 197 voix (26 731 votants, 33 757 inscrits), contre 2 431 à Raspail, le renvoyèrent au Corps législatif. Il devint alors un des membres les plus influents du tiers-parti, contribua à provoquer l'interpellation des 116, et, lorsque le Corps législatif nomma pour la première fois son bureau (décembre 1869), fut du nombre des vice-présidents.
Le 2 janvier 1870, M. de Talhouët reçut dans le ministère Ollivier le portefeuille des Travaux publics. Son inexpérience oratoire le tint éloigné de la tribune, et il n'eut qu'un rôle politique secondaire. Opposé à l'idée du plébiscite, il donna sa démission de ministre (13 avril 1870) quand cette idée eut prévalu dans les conseils du gouvernement. Il fut remplacé par M. Plichon, redevint vice-président du Corps législatif, et, au début de la guerre franco-allemande, fut appelé à faire partie du comité des fortifications. Rapporteur de la commission chargée de prendre connaissance des négociations avec la Prusse (juillet 1870), il affirma l'injure faite à la France, et déclara « que les deux administrations de la guerre et de la marine se trouvaient en état de faire face, avec une promptitude remarquable, aux nécessités de la situation ».
La journée du 4 septembre le rendit momentanément à la vie privée.
Elu, le 8 février 1871, représentant de la Sarthe à l'Assemblée nationale, le 3e sur 9 par 54 952 voix (84 400 votants, 135 095 inscrits), M. de Talhouët prit place au centre droit orléaniste, fut vice-président de la seconde commission des Trente, et vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour le pouvoir constituant,
- pour la chute de Thiers au 24 mai,
- pour le septennat,
- pour la loi des maires,
- pour l'état de siège,
- pour le ministère de Broglie,
- contre les amendements Wallon et Pascal Duprat,
- et contre l'ensemble des lois constitutionnelles.
Il aborda rarement la tribune, fut rapporteur du projet concernant le rétablissement de la commission d'examen des ouvrages dramatiques, et fut élu, le 30 janvier 1876, sénateur de la Sarthe par 308 voix (459 votants).
Au Sénat, M. de Talhouët prit place dans les rangs de la droite, se prononça pour la dissolution de la Chambre des députés (1877), appuya le gouvernement du Seize-Mai, combattit le cabinet Dufaure et les ministères républicains qui suivirent, vota contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur et contre la réforme du personnel judiciaire, et ne se représenta pas au renouvellement triennal du 8 janvier 1882.
Membre de la commission supérieure des Expositions universelles le 30 décembre 1871, administrateur des mines d'Anzin, commandeur de la Légion d'honneur (14 août 1869).