Louis, Mortimer Ternaux
1808 - 1871
Député de 1842 à 1848, représentant en 1848, en 1849 et en 1871; né à Paris le 22 novembre 1808, mort au château de Beaumont-les-Autels (Eure-et-Loir) le 6 novembre 1871, neveu de Louis Guillaume Ternaux qui avait été député sous la Restauration, il fit partie, en 1830, de la commission des récompenses nationales, entra ensuite au conseil d'Etat, et fut nommé, en 1837, maître des requêtes.
Membre du conseil général de la Seine, tout dévoué à la monarchie constitutionnelle, il se présenta, le 21 mai 1842, dans le 2e collège des Ardennes (Réthel), pour succéder, à la Chambre des députés, au maréchal Clauzel, décédé, et fut élu par 317 voix (501 votants, 670 inscrits), contre 116 à M. de la Tour du Pin et 63 à M. Tantou. Il siégea dans la majorité, fut réélu, le 9 juillet suivant, par 285 voix (475 votants, 569 inscrits), contre 185 à M. de la Tour du Pin, se rapprocha alors de la fraction la plus modérée de l'opposition, et s'occupa spécialement de questions industrielles et administratives.
Après la révolution de février, M. Mortimer Ternaux fut élu, par les conservateurs des Ardennes, représentant à l'Assemblée Constituante, le 4e sur 8, par 37,366 voix (72,152 votants, 85,403 inscrits). Il prit place à droite et vota:
- pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine.
Réélu à l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, par 49,195 voix (64,318 votants, 89,708 inscrits), il fit partie de la majorité et s'associa, par ses votes et par ses discours, à toutes les lois répressives qui furent votées dans la session. Il ne se rallia point à la politique de l'Elysée, protesta contre le coup d'Etat du 2 décembre et rentra dans la vie privée.
Sous l'Empire, il termina divers travaux relatifs à l'histoire de la Révolution, et dont l'impartialité a été parfois contestée. Son plus important ouvrage est une Histoire de la Terreur (1792-1794), qui obtint le grand prix Gobert en 1870. Il donna encore : Le Peuple aux Tuileries le 20 juin 1792; La Chute de la royauté le 10 août 1792, etc.
Lors des élections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, il fut réélu représentant des Ardennes, le 5e sur 6, par 17,755 voix (57,130 votants, 90,265 inscrits). Il s'inscrivit au centre droit et vota pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, pour le pouvoir constituant, et mourut au cours de la législature. Chevalier de la Légion d'honneur.