Edouard, Pierre, Henri Bocher
1811 - 1900
- Informations générales
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- Né le 16 février 1811 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 2 mai 1900 à Paris (Seine - France)
1811 - 1900
Représentant du peuple à l’Assemblée législative de 1849, représentant en 1871, et sénateur depuis 1876, né à Paris, le 16 février 1811, fils d'un agent de change, il suivit les cours de l'Ecole de droit, après de brillantes études au lycée Henri IV, entra comme auditeur au Conseil d'Etat en 1833, et, par l'influence de son beau-père, M. de Laborde, alors député d'Etampes, fut nommé, en 1834, sous-préfet de cet arrondissement.
Il devint préfet du Gers en 1839, et fut envoyé à Toulouse, en 1841, pour apaiser une émeute provoquée par le recensement, et qui avait chassé le préfet ; il s'acquitta fort habilement de cette mission, passa préfet à Caen (janvier 1842), et conserva ce poste jusqu'à la révolution de 1848.
Il se présenta dans le Calvados aux élections législatives du 13 mai 1849, avec une profession de foi républicaine, et fut élu, le 4e sur 10, par 64 368 voix sur 86 996 votants et 137 851 inscrits. À l'Assemblée législative, il prit place à droite, fit preuve de réelles qualités oratoires dans les discussions d'administration et de finances, fut membre de plusieurs commissions et du comité de permanence, rapporteur du projet de loi sur l'impôt des boissons, se tint à l'écart des menées politiques de l'Elysée, et protesta contre le coup d'Etat du 2 décembre 1851.
L'ex-roi l'avait nommé administrateur des biens de la famille d'Orléans situés en France ; à ce titre, il s'opposa, par tous les moyens en son pouvoir et avec une rare énergie, à l'exécution des décrets de spoliation du 22 janvier 1852. Arrêté pour avoir fait distribuer une protestation contre ces décrets, il comparut en police correctionnelle, et fut condamné à un mois de prison pour contravention à la loi sur le colportage.
Aux élections du 24 mai 1869, M. Bocher se porta comme candidat de l'opposition dans la 1re circonscription du Calvados, et échoua avec 4 533 voix, contre le candidat officiel, M. de Germiny, élu par 13 402 voix.
Le 8 février 1871, les mêmes électeurs l'envoyèrent à l'Assemblée nationale, le 2e sur 9, par 77 241 voix sur 86 564 votants et 139 207 inscrits. Il prit place au centre droit dont il devint le président, défendit contre Pascal Duprat, en qualité de rapporteur, le projet de loi de restitution à la famille d'Orléans des biens non vendus, fit partie de nombreuses commissions, contribua activement à faire voter par le centre droit les lois constitutionnelles, et refusa, pour raison de santé, le portefeuille de l'Intérieur qui lui fut offert par le maréchal de Mac-Mahon. Dans cette législature, il a voté :
- pour la paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la pétition des évêques,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service militaire de trois ans,
- pour la démission de Thiers,
- pour l'arrêté contre les enterrements civils,
- pour le septennat,
- pour le ministère de Broglie,
- contre la dissolution de l'Assemblée,
- pour les lois constitutionnelles.
Le 30 janvier 1876, il se présenta aux élections sénatoriales dans le Calvados, déclarant « qu'il ne songerait point à modifier la loi constitutionnelle, qu'il avait votée parce qu'il l'avait crue nécessaire, avant le temps qu'elle a elle-même fixé et sans en avoir fait une sincère et sérieuse épreuve. »
Elu par 651 voix sur 865 votants, en opposition à la liste bonapartiste, il prit place à droite, proposa, en mars 1878, un amendement au projet de loi sur l'état de siège, autorisant le président de la République à le déclarer, en cas de dissolution de la Chambre, à la condition de convoquer immédiatement les collèges électoraux, et de réunir les Chambres dans le plus bref délai, prononça (mars 1881) un éloquent discours en faveur de la loi de 1850 sur l'enseignement (interpellation de M. Batbie sur la fermeture d'établissements libres d'enseignement secondaire), défendit (février 1882) l'adjonction des plus imposés aux conseils municipaux pour le vote des contributions extraordinaires, attaqua (avril 1883, discussion sur la conversion) le programme des travaux publics entrepris par le gouvernement, « à qui les tristes expériences du passé auraient dû commander plus de modération dans les dépenses », et protesta énergiquement, en décembre, contre la décision de la gauche sénatoriale de voter de confiance le budget ordinaire de 1884 faute de temps pour le discuter. En janvier 1884, il critiqua vivement le budget extraordinaire, et s'éleva, en août suivant, au Congrès de Versailles, contre l'article 2 de la nouvelle loi constitutionnelle qui décidait « que la forme républicaine du gouvernement ne pouvait pas faire l'objet d'une proposition de révision ».
Réélu dans le Calvados au renouvellement du 6 janvier 1885, par 605 voix sur 1 174 votants, M. Bocher ne prit plus, en raison de sa santé, une part aussi active que par le passé aux discussions de la Chambre haute. Il monta parfois à la tribune sur des questions de finances, et fit, surtout par ses votes, de l'opposition aux ministères qui se succédèrent.
Dans la dernière session, il s'est prononcé:
- contre le rétablissement du scrutin uninominal (13 février 1889),
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (18 février),
- contre la loi de procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats commis contre la sûreté de l'Etat (29 mars, affaire du général Boulanger).
Officier de la Légion d'honneur, du 29 avril 1846.
Né le 16 février 1811 à Paris, mort le 2 mai 1900 à Paris.
Représentant du Calvados à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.
Sénateur du Calvados de 1876 à 1894.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 352).
Il se fit entendre en 1890 dans la discussion du projet de budget de l'exercice 1891 ; en 1891 il s'intéressa à la fixation du tarif général des douanes ; il déposa une pétition en 1892, et en 1893 participa à la discussion du projet de loi, renvoyé au Sénat, sur la réforme de l'impôt des boissons. Il fut remplacé au renouvellement du 7 janvier 1894 par M. Duchesne-Fournet.
Grand amateur de livres, il avait réuni une splendide collection d'ouvrages à gravures, que continua son fils.
Il mourut à Paris le 2 mai 1900, à 89 ans.