Germain, François, Sébastien Rampont-Léchin
1809 - 1888
Représentant du peuple en 1848, député au Corps législatif de 1869 à 1870, représentant en 1871, sénateur de 1875 à 1888, né à Chablis (Yonne) le 25 novembre 1809, mort à Paris le 24 novembre 1888, il était étudiant en médecine à la révolution de 1830; il prit part aux journées de juillet, puis, reçu docteur médecin en 1834, s'établit à Leugny (Yonne).
Chef de l'opposition libérale sous Louis-Philippe, il fut élu, le 4 juin 1848, représentant de l'Yonne à l'Assemblée constituante, en remplacement de M. de Cormenin qui avait opté pour la Seine, avec 18,989 voix (37,571 votants, 107,994 inscrits). Il fit partie du comité de l'agriculture, et vota:
- contre les poursuites contre L. Blanc et Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt progressif,
- contre l'incompatibilité des fonctions,
- pour l'amendement Grévy,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre l'expédition de Rome.
Non réélu à la Législative, il ne se rallia pas à l'Empire, s'occupa d'agriculture, devint conseiller général de son canton en 1861, échoua comme candidat d'opposition dans la 1re circonscription de l'Yonne, le 1er juin 1863, avec 9,169 voix contre 21,250 à l'élu, M. d'Ornano, candidat du gouvernement, et ne fut pas plus heureux, le 18 novembre 1865, à l'élection partielle nécessitée par le remplacement de M. d'Ornano décédé, avec 12,513 voix contre 16,611 à l'élu officiel, M. Frémy. Il fut élu député de cette même circonscription, le 24 mai 1869, par 17,864 voix (35,393 votants, 40,381 inscrits), contre 17,369 au député sortant, M. Frémy, prit place à gauche, signa la demande d'interpellation des 116, et vota contre le plébiscite et contre la guerre.
Nommé, le 6 septembre 1870, directeur général des postes, il créa le service des aérostats et des pigeons-voyageurs dans Paris assiégé, et tenta de communiquer avec la province en immergeant un câble dans la Seine.
Elu, le 8 février 1871, représentant de l'Yonne à l'Assemblée nationale, le 3e sur 7, par 39,937 voix (61,853 votants, 113,657 inscrits), il prit de nouveau place à gauche, et vota:
- pour la paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- pour le service de trois ans,
- contre la démission de Thiers,
- contre le septennat,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.
Après avoir conclu des conventions postales avec l'Allemagne (1871), avec la Russie (novembre 1872) et avec les Etats-Unis (décembre suivant), il fut révoqué de ses fonctions de directeur après la chute de Thiers, le 9 août 1873.
Elu, le 15 décembre 1875, sénateur inamovible par l'Assemblée nationale, le 57e sur 75, avec 340 voix (676 votants), il siégea à la gauche modérée, vota contre la dissolution de la Chambre demandée par le ministère de Broglie, le 23 juin 1877, soutint la politique scolaire et coloniale des ministères républicains, se prononça pour l'expulsion des princes, et mourut en 1888, à 79 ans.