Eugène Razoua
1830 - 1879
- Informations générales
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- Né le 16 juillet 1830 à Beaumont-de-lomagne (Tarn-et-Garonne - France)
- Décédé le 29 juin 1879 à Genève (Suisse)
1830 - 1879
Représentant en 1871, né à Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) le 16 juillet 1830, mort à Genève (Suisse) le 29 juin 1877, il servit d'abord dans les spahis, puis vint à Paris, et s'essaya à la littérature, en publiant un piquant volume sous ce titre : Les Souvenirs d'un spahi.
Il donna quelques articles de fantaisie à la Vie parisienne, puis, étant entré en relations avec plusieurs des chefs du parti républicain avancé, dans les dernières années de l'Empire, et notamment avec Delescluze, il contribua à la fondation du Réveil (1868), où il se chargea spécialement de la chronique militaire. La vivacité de ses polémiques le signala bientôt aux rigueurs du pouvoir. Impliqué dans l'affaire du complot qui précéda de quelques jours le plébiscite de 1870, M. Razoua fut arrêté, et, après quatre mois de détention préventive, comparut, le 18 juillet, devant la haute cour de Blois, qui dut l'acquitter, le ministère public n'ayant pu relever aucune charge contre lui.
Il prit part à la révolution du 4 septembre, fut élu chef du 61e bataillon de la garde nationale, et se montra hostile au gouvernement de la Défense nationale; à la suite des événements du 31 octobre auxquels il avait été mêlé, il fut révoqué de son commandement.
Le 8 février 1871, M. Razoua fut élu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le 39e sur 43, par 74,415 voix (328,970 votants, 547,858 inscrits). Il alla siéger à Bordeaux sur les bancs de l'extrême-gauche, et vota, le 1er mars, contre les préliminaires de paix. Lors du mouvement insurrectionnel du 18 mars, il se trouvait à Paris : il reprit le commandement de son bataillon, et donna sa démission de représentant par une lettre ainsi conçue : « Citoyen président, représentant du peuple de Paris, j'avais reçu de lui le mandat impératif d'affirmer à l'Assemblée nationale : 1° La République au-dessus du suffrage universel; 2° la guerre à outrance pour défendre son indivisibilité; 3° la mise en accusation des hommes du 4 septembre. Mon mandat est rempli. Au 31 octobre comme au 22 janvier, j'ai affirmé en face du gouvernement de l'Hôtel de Ville la Commune de Paris. C'est vous dire, citoyen président, qu'adhérant à la révolution du 18 mars, je donne ma démission de représentant du peuple à l'Assemblée de Versailles. » A la tête de son bataillon, M. Razoua prit une part active à la lutte de la Commune contre Versailles, fut nommé commandant de l'Ecole militaire, et siégea parmi les juges de la cour martiale.
Lors de l'entrée des troupes à Paris (21 mai), il s'échappa et gagna la Suisse. Arrêté à Genève en août 1871, sur une demande d'extradition du gouvernement français, il fut remis en liberté peu après, assista au meeting de l'Internationale qui fut tenu à Carrouge, fonda à Genève un journal révolutionnaire intitulé la Revanche, que le gouvernement helvétique supprima, et fut condamné par contumace le 31 août 1872, par le 3e conseil de guerre de Versailles, à la peine de mort. Il mourut à Genève, avant l'amnistie.