Jean-Charles Rivet

1800 - 1872

Informations générales
  • Né le 19 mai 1800 à Brive (Corrèze - France)
  • Décédé le 19 novembre 1872 à Cannes (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 25 octobre 1839
Département
Corrèze
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 26 octobre 1839 au 12 juin 1842
Département
Corrèze
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Corrèze
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 17 septembre 1848 au 20 avril 1849
Département
Rhône
Groupe
Droite
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 19 novembre 1872
Département
Corrèze
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1839 à 1846, représentant en 1848 et en 1871, né à Brive (Corrèze) le 19 mai 1800, mort à Cannes (Alpes-Maritimes) le 19 novembre 1872, il fit son droit à Paris, fut attaché, sous la Restauration, au cabinet de M. de Martignac, et fut nommé sous-préfet de Rambouillet à la révolution de 1830.

Préfet de la Haute-Marne quelques mois après, préfet du Gard en 1832, directeur général du personnel au ministère de l'intérieur (1834), préfet du Rhône (1835-1839), et conseiller d'Etat en service extraordinaire, il se montra, dans ces divers postes, tout dévoué au gouvernement de Louis-Philippe.

Le 2 mars 1839, il fut élu député du 2e collège de la Corrèze (Brive) par 164 voix (290 votants, 327 inscrits), contre 126 à M. Lavialle de Masmorel, député sortant. Nommé au Conseil d'Etat le 20 septembre suivant il fut réélu le 26 octobre.

M. Rivet prit place au centre gauche et, tout en votant souvent avec le parti conservateur, fit une opposition décidée à la politique de Guizot. En 1842, il fut rapporteur du budget, et se prononça pour la conversion des rentes.

Réélu, le 9 juillet 1842, par 182 voix (233 votants, 344 inscrits), contre 20 à M. Delort, il vota contre l'indemnité Pritchard, pour la proposition sur l'incompatibilité des fonctions publiques avec le mandat parlementaire, et, ayant échoué, le 1er août 1846, avec 153 voix, contre 169 à l'élu, M. de Jouvenel, il rentra dans la vie privée.

Le 17 septembre 1848, une élection partielle l'envoya, comme représentant du Rhône, à l'Assemblée Constituante, avec 41 850 voix (84 187 votants 97 626 inscrits), contre 34 385 à M. Raspail, et 4 526 à Louis-Napoléon Bonaparte, en remplacement de M. Lortet, démissionnaire. Il fit partie du comité du commerce et de l'industrie et vota avec la droite,

- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour la Constitution,
- pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine.

Appelé par l'Assemblée à siéger au Conseil d'Etat, il donna sa démission de représentant, et fit partie de ce corps jusqu'au coup d'Etat du 2 décembre 1851.

Dans l'intervalle, il avait échoué dans le Rhône, comme candidat à l'Assemblée législative, avec 27 391 voix contre 41 337 à l'élu républicain, M. Jules Favre, et 11 739 à M. de Mortemart ; il s'agissait de remplacer M. Commissaire, qui avait opté pour le Bas-Rhin. M. Rivet protesta contre le coup d'Etat du prince-président, se tint, tant que dura l'Empire, à l'écart des affaires publiques, s'occupa d'agriculture, et remplit dans les chemins de fer des fonctions administratives.

Le 8 février 1871, il fut élu représentant de la Corrèze à l'Assemblée nationale, le 2e sur 6, par 29 420 voix (54 642 votants, 83 707 inscrits). Il s'inscrivit au centre gauche, vota pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil, pour le pouvoir constituant de l'Assemblée.

Il déposa sur le bureau de la Chambre, le 12 août 1871, une proposition restée célèbre sous le nom de son auteur, et ainsi conçue :

« L'Assemblée nationale, considérant qu'il importe, pour répondre au vœu du pays, de satisfaire aux intérêts les plus pressants du travail et du crédit, de donner des garanties nouvelles de durée et de stabilité au gouvernement établi, décrète :
Art. 1er. M. Thiers exercera, sous le titre de président de la République, les fonctions qui lui ont été dévolues par le décret du 17 février dernier.
Art. 2. Ses pouvoirs sont prorogés de trois ans. Toutefois, si l'Assemblée jugeait convenable de se dissoudre avant ce temps, les pouvoirs de M. Thiers, qui sont liés à ceux de l'Assemblée, ne dureraient que le temps nécessaire pour prendre les mesures pour la constitution d'une assemblée nouvelle, chargée de statuer sur le pouvoir exécutif, etc. ».

Cette proposition fut amendée en ce sens que les pouvoirs de M. Thiers ne devaient finir que lors de la dissolution de l'Assemblée, et fut votée le 30 août suivant. On la considéra comme un premier pas vers l'établissement de la République conservatrice que réclamaient les politiques du centre gauche : elle tint lieu de pacte constitutionnel jusqu'au vote de la Constitution du 25 février 1875.

M. Rivet appuya constamment les idées et les actes de M. Thiers.

Il mourut avant la chute du chef du pouvoir exécutif. Chevalier de la Légion d'honneur (1837), officier (17 décembre 1849).