Emile, Jean-Baptiste Bocquet

1888 - 1952

Informations générales
  • Né le 6 octobre 1888 à Neuve-chapelle (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 3 mai 1952 à La chapelle-d'armentières (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Nord
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Nord
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Nord
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 6 octobre 1888 à Neuve-Chapelle (Pas-de-Calais)

Décédé le 3 mai 1952 à La Chapelle d'Armentières (Nord)

Membre de la Première et de la Seconde Assemblée nationale Constituante (Nord)

Député du Nord de 1946 à 1951

Né dans une famille d'agriculteurs, Emile Bocquet fait ses études primaires à Neuve-Chapelle. Très jeune, il manifeste une grande activité dans la Jeunesse catholique. En 1914, il est mobilisé dans le sixième régiment de chasseurs. Blessé à plusieurs reprises, il reçoit la Croix de guerre, la médaille militaire et fait l'objet de trois citations à l'ordre de l'armée.

En 1919, revenu dans le Pas-de-Calais, il épouse Emilienne Delecourt, dont il aura six enfants, cinq filles et un garçon. Il exerce la profession d'apiculteur successivement à Prémesque, puis à la Chapelle d'Armentières, dans le département du Nord. Il a, déjà, une action notable dans le syndicalisme agricole. Fondateur de la section des jardins ouvriers de Prémesque, il est élu, en 1927, à la mort du comte d'Hespel, président de la Fédération agricole du Nord et du Pas-de-Calais. La même année, il représente les producteurs de lait de sa région au sein d'une délégation que reçoit le Président du Conseil, Raymond Poincaré. Dans le même temps, il commence à militer dans les rangs du Parti démocrate populaire, fondé en 1924.

En mai 1940, à l'approche des Allemands, il rejoint les routes de l'exode, où il est blessé grièvement. Il passe plusieurs mois dans un hôpital de la côte. A la Libération, il adhère au Mouvement Républicain Populaire et retrouve d'importantes responsabilités dans les organisations agricoles. Il devient, en effet, président de la Chambre d'agriculture du Nord, vice-président de la Fédération agricole, président de l'Union paysanne, vice-président de l'Association des producteurs de lait, administrateur de la Sucrerie de Lillers.

Le 21 octobre 1945, le M.R.P. présente Emile Bocquet en deuxième position sur sa liste dans la troisième circonscription du Nord pour les élections à la Première Assemblée nationale Constituante. Neuf sièges sont à pourvoir au mode de scrutin proportionnel ; six listes s'affrontent. Sur 448 089 électeurs inscrits et 430 182 suffrages exprimés, les listes communiste et socialiste, avec, respectivement, 159 623 et 133 674 suffrages, arrivent en tête et emportent sept sièges. Le M.R.P. en troisième position avec 87 396 suffrages a deux élus, Paul Gosset directement et Emile Bocquet à la plus forte moyenne.

Son élection une fois validée, il est nommé membre de la Commission de l'agriculture et du ravitaillement. Il apparaît rapidement comme un des principaux porte-parole du M.R.P. en matière agricole. Il travaille activement sur le statut du fermage et du métayage pour qu'il soit « une loi de justice et de paix sociale ». Le 30 mars 1946, dans le débat, il marque fermement les perspectives des démocrates chrétiens : « Assurer la stabilité à la famille rurale, permettre à l'ouvrier agricole, au petit exploitant, à tous ceux qui ont encore la volonté et le courage de travailler la terre, de pouvoir devenir un jour propriétaire du fonds qu'ils exploitent ».

Après l'échec du référendum du 5 mai, de nouvelles élections pour l'Assemblée nationale Constituante ont lieu le 2 juin. Le M.R.P. progresse. Sur 503 908 électeurs inscrits et 439 159 suffrages exprimés, il totalise 107 795 suffrages. Paul Gosset et Emile Bocquet sont élus directement. La liste communiste, avec 153 590 suffrages, et la liste socialiste, avec 128 770 suffrages, demeurent en tête, et ont trois élus chacune. Le dernier siège échoit, avec 41 040 suffrages, à une liste de l'Union des Républicains du Nord, qui marque le retour de la droite dans cette troisième circonscription du Nord. Membre de la Commission de l'agriculture, Emile Bocquet présente plusieurs rapports en son nom.

Après l'adoption de la Constitution de la IVe République, par le référendum du 13 octobre, les élections à l'Assemblée nationale législative ont lieu le 10 novembre. Dix sièges, cette fois, sont à pourvoir dans la troisième circonscription. Quatre listes seulement sont en présence. Sur 506 799 électeurs inscrits et 435 161 suffrages exprimés, la liste du parti communiste, avec 160 074 suffrages, emporte quatre sièges, suivie à distance par la liste socialiste, avec 110 977 suffrages, qui a deux élus. Le M.R.P. avec 76 202 suffrages, conserve ses deux élus, Paul Gosset et Emile Bocquet, députés sortants, mais il est devancé de 11 706 voix par une liste de l'Union des républicains et de rassemblement gaulliste qui gagne aussi deux sièges.

L'élection d'Emile Bocquet est validée le 3 novembre. Le 17 décembre 1946, il est nommé membre de la Commission de l'agriculture et le demeure tout au long de la législature. En outre, le 17 janvier 1950, il rejoint la Commission chargée d'enquêter sur la production de vin. A partir du 15 juillet 1947, il est juré à la Haute Cour de justice. Tout en assumant ses charges de président de l'Union paysanne coopérative agricole et de la Chambre d'agriculture du Nord, il déploie une importante activité parlementaire. Il présente de nombreux rapports et plusieurs propositions de loi. Il insiste, particulièrement, sur l'importance des lois sociales dans l'agriculture. Son expérience vient souvent à l'appui de ses propositions. Il se définit lui-même, dans un débat du 22 décembre 1947, comme « un paysan 100 pour 100, père de famille, militant syndicaliste depuis vingt-cinq ans, qui a donné à la paysannerie le meilleur de son temps ». Il se montre aussi attaché à l'évolution du métier d'agriculteur. « Le temps du contrôle économique, marque-t-il dans une interpellation du 23 février 1950, est passé et a fait place à celui de l'organisation interprofessionnelle des marchés dans le cadre de la liberté d'entreprise ». Politiquement il demeure fidèle au M.R.P., et ne se sépare dans aucun scrutin de son groupe.

Lors des élections législatives du 17 juin 1951, qui se font au scrutin de liste avec apparentement, le M.R.P. maintient Emile Bocquet en deuxième position sur sa liste. Pour les dix sièges à pourvoir, six listes s'affrontent. Un apparentement est conclu entre la S.F.I.O., le M.R.P. les radicaux et les indépendants et paysans. Mais, les listes apparentées n'obtiennent que 40,2 % des voix, et la répartition des sièges se fait donc à la proportionnelle. Sur 509 952 électeurs inscrits et 440 256 suffrages exprimés, la liste communiste, avec 37,2 % des suffrages, conserve quatre élus, la liste socialiste, avec 105 348 suffrages a trois élus. Le Rassemblement du peuple français, avec 97 351 suffrages, devance le M.R.P. qui ne totalise plus que 50 217 suffrages. Le R.P.F. obtient deux sièges, ne laissant qu'un siège au M.R.P., qui va à Paul Gosset. Emile Bocquet n'est donc pas réélu. Ses responsabilités dans les organisations agricoles continuent de lui donner un rôle important dans le département. Au début de l'année 1952, sa santé s'altère, le contraignant au repos. Il décède brusquement le 3 mai 1952.