Emile Küss
1815 - 1871
- Informations générales
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- Né le 1er février 1815 à Strasbourg (Bas-Rhin - France)
- Décédé le 1er mars 1871 à Bordeaux (Gironde - France)
1815 - 1871
Représentant à l'Assemblée de 1871, né à Strasbourg (Bas-Rhin) le 1er février 1815, mort à Bordeaux (Gironde) le 1er mars 1871, il étudia la médecine dans sa ville natale, se rendit en 1835 à Paris, puis revint à Strasbourg et fut nommé, à vingt-deux ans, prosecteur à la faculté de médecine. Reçu docteur en 1841, il devint au concours (1843) chef des travaux anatomiques, fut agrégé en 1844 et obtint, en 1846, la chaire de physiologie. Quelques mois après, il était chargé de l'enseignement clinique des maladies chroniques. Savant anatomiste, professeur éminent, il découvrit un des premiers le singulier intérêt du microscope pour l'étude des phénomènes de la vie, et dirigea la physiologie dans des voies nouvelles.
Küss, dont les opinions étaient nettement républicaines, jouissait parmi ses concitoyens, comme savant et comme patriote, d'une grande popularité, lorsque éclata la guerre de 1870. Ce fut seulement le 11 septembre que les Strasbourgeois, investis depuis le 12 août par l'armée de Werder, apprirent la proclamation de la République. Ce jour même la commission municipale nomma Küss maire de la ville. Il fit les plus énergiques efforts pour défendre la cité jusqu'à la dernière extrémité, montra un inaltérable dévouement, et vit avec une profonde douleur la capitulation du 28 septembre 1870.
Le 8 février 1871, il fut élu représentant du Bas-Rhin à l'Assemblée nationale, le 1er sur 12, par 98 090 voix (101 741 votants, 145 183 inscrits). Bien que très gravement malade, il se rendit à Bordeaux dans le dessein d'y porter les vœux et les protestations de l'Alsace ; mais il ne put siéger. À la séance où furent votés les préliminaires de paix (1er mars 1871), M. Keller (V. ce nom), venant protester à la tribune contre ces préliminaires, prononça les paroles suivantes : « Celui qui devrait parler à ma place, - car vous n'avez encore entendu aucun député de l'Alsace, - le maire de Strasbourg, le doyen de notre députation, à l'heure où je vous parle, se meurt de douleur et de chagrin, son agonie est le plus éloquent des discours. » Par une tragique coïncidence, M. Küss mourut en effet le soir même, à minuit.
Ses obsèques eurent lieu à Bordeaux, aux frais de l'Etat, le 3 mars, au milieu d'une foule immense. Le convoi était escorté par le conseil municipal de Bordeaux, des détachements de tous les corps de la garde nationale, tous les députés de l'Alsace et de la Lorraine. Des discours furent prononcés, au seuil de la maison qu'habitait passagèrement le défunt, par M. Pelissier, pasteur protestant, à la gare de la Bastide par le maire de Bordeaux, et par MM. Le Blond et Gambetta.
On a de Küss ses trois thèses de docteur, d'agrégé et de professeur ; des notes insérées dans la Gazette médicale de Strasbourg ; un très remarquable opuscule sur la vascularité et l'inflammation, et son Cours de philosophie, rédigé et publié en 1872 par M. Duval.