Henri, Pierre, Edmond Dufaur de Gavardie

1823 - 1910

Informations générales
  • Né le 2 février 1823 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)
  • Décédé le 18 mai 1910 à Saint-sever (Landes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Landes
Groupe
Extrême-droite

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 30 janvier 1876 au 4 janvier 1879
Sénateur
du 5 janvier 1879 au 4 janvier 1888

Biographies

Représentant en 1871, sénateur de 1876 à 1888, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 2 décembre 1823, fils d'un officier supérieur d'infanterie, il fut élevé, à ce titre, au prytanée de la Flèche, où il remporta, en 1842, le prix d'honneur fondé par le duc d'Orléans.

Il appartint lui-même quelque temps à l'armée, puis se livra à des essais littéraires, polémiques et poétiques, étudia le droit et entra dans la magistrature, comme substitut du procureur de la République à Orthez, le 21 août 1852. C'était à la veille de l'Empire. M. de Gavardie se montra tout dévoué au régime nouveau et devint successivement substitut du procureur impérial à Mont-de-Marsan (1853), procureur impérial à Dax (1855), à Pau (1858), et fut promu substitut du procureur général à cette cour le 1er décembre 1860. Mais son avancement fut brusquement interrompu pour des causes demeurées incertaines. Le 20 janvier 1864, M. de Gavardie s'étant vu désigner pour le poste inférieur de procureur impérial à Nontron, refusa de subir cette disgrâce et donna sa démission. Il rentra cependant dans la carrière en 1866, et, depuis cette époque jusqu'en 1870, remplit les fonctions de procureur impérial à Saint-Sever.

La révolution du 4 septembre ne l'avait pas destitué immédiatement ; ce ne fut que le 26 décembre 1870 qu'un décret de M. Crémieux le révoqua, pour avoir attaqué le gouvernement nouveau dans des réunions publiques. Après avoir vainement sollicité sa réintégration, M. de Gavardie se jeta dans l'opposition, et se porta, lors des élections du 8 février 1871, comme candidat conservateur dans le département des Landes ; il en fut élu représentant, le 6e et dernier, par 30,119 voix (54,902 votants, 84,400 inscrits), prit place à l'extrême-droite, se signala par l'intransigeance de ses opinions monarchiques autant que par l'originalité de son attitude, et se prononça :

- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre la politique de Thiers,
- pour sa démission au 24 mai 1873,
- pour la loi des maires,
- pour l'état de siège,
- contre les propositions Périer et Malleville,
- contre l'amendement Wallon
- et contre l'ensemble des lois constitutionnelles.

Il prit plusieurs fois la parole dans la législature, et le caractère de ses interventions provoqua fréquemment l'hilarité de l'Assemblée et aussi les sévérités du président. Il fut l'auteur d'un certain nombre d'interpellations, dont l'une adressée au ministre de la Justice, relative à la publication d'un Catéchisme républicain, qu'il dénonça à ses collègues. Un autre jour, il souleva dans la Chambre une tumultueuse gaieté en tonnant contre « ces filles de marbre, les nymphes républicaines, puisqu'elles sont sans-culottes », qui décorent nos jardins et nos monuments publics. Il proposa, comme remède à ce « fléau », la création d'un conseil supérieur des Beaux-Arts dont un certain nombre d'évêques feraient partie, et l'institution à l'Ecole des beaux-arts d'une chaire de théologie.

M. de Gavardie s'était fait surtout dans l'Assemblée nationale une incomparable réputation d'interrupteur. Il continua de la mériter au Sénat, dont il fut élu membre par le département des Landes, le 30 janvier 1876, avec 197 voix sur 393 votants. Son opposition constante aux institutions républicaines le rallia au gouvernement du Seize-Mai ; il vota (juin 1877) pour la dissolution de la Chambre des députés réclamée par le cabinet, attaqua ensuite le ministère Dufaure et ceux qui suivirent, et, réélu sénateur des Landes le 5 janvier 1879, par 197 voix (394 votants), redoubla de verve dans les interruptions et interpellations qu'il adressa sans relâche aux orateurs de la majorité et aux membres du gouvernement.

Adversaire de l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur et de la politique antireligieuse suivie par les opportunistes au pouvoir, il multiplia de plus en plus ses apparitions à la tribune, encourut maintes fois toutes les pénalités du règlement, et ne fut pas toujours défendu par les membres de la droite, surtout par ceux de la droite modérée, contre l'accueil défavorable fait à plusieurs de ses discours par le plus grand nombre de ses collègues de la Chambre haute, tels que celui dont il appuya son interpellation (mars 1883) « sur la présence dans le corps judiciaire de magistrats condamnés pour divers délits de nature infamante », celui relatif aux affaires égyptiennes (octobre 1884), et celui par lequel il reprocha au ministre de l'Instruction publique d'avoir laissé conduire les enfants des écoles communales de Paris à une représentation de Tartuffe. M. de Gavardie vota et protesta:

- contre l'application des décrets aux congrégations,
- contre les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion,
- contre la réforme du personnel judiciaire,
- contre le rétablissement du divorce,
- contre l'expulsion des princes, etc.,

et échoua au renouvellement du 5 janvier 1888, avec 282 voix sur 712 votants.

On a de lui : Etudes sur les vraies doctrines sociales et politiques (1862).

Né le 2 décembre 1823 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort le 18 mai 1910 à Saint-Sever (Landes).

Sénateur des Landes de 1876 à 1888.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 141 et 142.)

Désireux d'en appeler de son échec au renouvellement sénatorial de 1888, Gavardie saisit l'occasion offerte par les élections de 1889 à la Chambre des députés pour se porter candidat monarchiste dans l'arrondissement de Saint-Sever, contre le député sortant Sourigues. Nouvel insuccès puisqu'il n'obtint que 9.753 voix contre 10.903 à son concurrent républicain, sur 20.843 votants.

Il rentra alors dans la vie privée et se fixa à Saint-Sever où il mourut, le 18 mai 1910