Adolphe, Félix Gatien-Arnoult
1800 - 1886
Représentant du peuple en 1848 et à l'Assemblée nationale de 1871, né à Vendôme (Loir-et-Cher) le 30 octobre 1800, mort à Mont-de-Marsan (Landes) le 18 janvier 1886, fils d'un commerçant-banquier de Vendôme, il fut reçu licencié et docteur ès lettres à Paris, et concourut avec succès pour l'agrégation.
Professeur à Nevers, à Bourges (1824-1826) , à Reims (1826) et à Nancy (1827), il publia le programme d'un cours complet de philosophie (1830) qui le fit nommer par M. Cousin à la chaire de philosophie de la faculté des lettres de Toulouse.
Devenu un des chefs du parti libéral, fondateur du journal démocratique l'Emancipation, conseiller municipal, maire de Toulouse, il fut élu, après la révolution de février, le 23 avril 1848, représentant de la Haute-Garonne à l'Assemblée constituante, le 4e sur 12, par 54,830 voix. Il siégea à gauche, fit partie du comité de l'instruction publique et vota:
- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre le maintien de l'état de siège,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt proportionnel,
- contre l'incompatibilité des fonctions,
- pour la Constitution,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre l'expédition de Rome.
La loi des incompatibilités l'ayant empêché de se représenter à la Législative, il reprit son cours à la faculté de Toulouse. Conseiller municipal, comme candidat de l'opposition en 1865, président de la commission municipale de Toulouse après le 4 septembre, il fut élu, le 8 février 1871, représentant de la Haute-Garonne à l'Assemblée nationale, le 1er sur 10, avec 84,676 voix sur 122,845 votants et 145,055 inscrits. Il fut l'un des organisateurs du groupe de la gauche républicaine, qu'il présida et avec lequel il a toujours voté. Il se prononça:
- pour les préliminaires de la paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- pour l'amendement de M. Barthe,
- pour le retour de l'Assemblée à Paris,
- contre la démission de M. Thiers,
- contre la prorogation des pouvoirs du Maréchal,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.
Il avait donné sa démission de maire de Toulouse, par suite de désaccords survenus avec le préfet, M. Duportal, et avait été nommé, en avril 1871, recteur de l'Académie de Toulouse. Le 30 janvier 1876, il échoua comme candidat républicain au Sénat, dans la Haute-Garonne, avec 220 voix sur 669 votants, et, le 20 février suivant, aux élections législatives, dans la 2e circonscription de Toulouse, il n'obtint au premier tour que 3,626 voix sur 12,558 votants.
Libéral et érudit, M. Gatien-Arnoult a publié plusieurs ouvrages de philosophie estimés: Histoire de la philosophie en France (1859) et Victor Cousin, l'école éclectique et l'avenir de la philosophie française (1867). Il s'occupa de littérature romane et fut l'un des quarante mainteneurs de l'académie des Jeux floraux. Membre de l'académie des sciences de Toulouse, il devint, en 1864, secrétaire perpétuel de l'académie des inscriptions et belles-lettres de cette même ville. Il a été admis à la retraite comme recteur, avec le titre de recteur honoraire, le 23 décembre 1873.