Jean-Baptiste, André Godin
1817 - 1888
Représentant en 1871, né à Esquehéries (Aisne) le 26 janvier 1817, mort à Guise (Aisne) le 15 janvier 1888, d'une famille d'artisans, il appliqua le premier, en 1840, la fonte de fer à la fabrication des appareils de chauffage. Il transporta son industrie à Guise, en 1846, et y commença la construction d'une usine devenue depuis une des plus importantes du monde entier.
Disciple convaincu de Fourier, et voulant appliquer les théories formulées par le maître, il fonda, en 1859, sur le principe de la coopération, le Familistère de Guise, sorte de vaste cité industrielle, contenant six cents logements de famille, des magasins d'approvisionnement, un restaurant, un cercle et une bibliothèque, des cours couvertes pour les fêtes ou les réunions, de vastes jardins et une exploitation agricole, des écoles professionnelles et primaires, une « nursery », etc. ; il organisa en outre des caisses de secours et de retraite.
Le familistère de Guise devint le type et le modèle des sociétés coopératives de consommation qui jouirent pendant un temps d'une si grande faveur.
Très aimé de ses ouvriers, « sa famille », faisant le bien, mais non à la légère, il fut élu maire de Guise en 1870, puis, le 8 février 1871, représentant de l'Aisne à l'Assemblée nationale, le 10e sur 11, par 41 068 voix sur 87 823 votants et 157 845 inscrits, enfin conseiller général du canton de Guise (8 octobre 1871).
Inscrit à l'Union républicaine et à la gauche républicaine, il proposa, le 29 janvier 1873, au projet de M. Joubert sur le travail des enfants dans les manufactures, l'amendement suivant : « Les enfants ne pourront être enlevés à l'instruction primaire, ni être assujettis à un travail professionnel avant l'âge de 12 ans. » L'amendement fut rejeté par 380 voix contre 211 ; l'Assemblée adopta l'âge de 10 ans.
M. Godin vota:
- pour la paix,
- contre l'abrogation des lois d'exil,
- pour le retour à Paris,
- contre la démission de M. Thiers,
- contre la prorogation des pouvoirs du Maréchal,
- contre le maintien de l'état de siège,
- contre le ministère de Broglie,
- pour la dissolution,
- pour la proposition du centre gauche,
- pour les amendements Wallon et Duprat,
- pour les lois constitutionnelles.
On a de lui : Solutions sociales (1871), dans lesquelles il expose les principes de la fondation du familistère. Chevalier de la Légions d'honneur, du 23 décembre 1882.
Date de mise à jour: juillet 2017