Eugène Gouin
1818 - 1909
- Informations générales
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- Né le 18 septembre 1818 à Saint-symphorien (Indre-et-Loire - France)
- Décédé le 31 mai 1909 à Paris (Seine - France)
1818 - 1909
Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur inamovible, né à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire) le 18 septembre 1818, fils d'Alexandre Henri Gouin (1792-1872), député de 1831 à 1848, ministre, représentant en 1848 et 1849, député au Corps législatif de 1852 à 1867, et sénateur, Eugène Gouin prit, en 1843, la direction de la maison de banque Gouin frères, partagea les opinions conservatrices de son père et devint juge au tribunal de commerce (février 1848), conseiller municipal de Tours (juillet suivant), et, en novembre 1866, maire de la ville.
Conseiller général depuis 1867, il se présenta, le 22 décembre, pour succéder à son père, nommé sénateur, comme député de la 1re circonscription d'Indre-et-Loire au Corps législatif ; mais il n'obtint que 7 625 voix contre 10 980 à l'élu, candidat indépendant, M. Houssard. Les services qu'il rendit à la ville de Tours pendant l'invasion de 1870 lui valurent la croix d'officier de la Légion d'honneur ; il avait été confirmé par le gouvernement de la Défense nationale dans ses fonctions de maire de Tours, avait prêté tout son concours à la délégation qui siégeait dans cette ville, et montré de la fermeté en janvier 1871, lorsqu'un corps de 8,000 Prussiens vint occuper Tours.
Aux élections du 8 février 1871, M. Eugène Gouin fut élu représentant d'Indre-et-Loire à l'Assemblée nationale, le 2e sur 6, par 57 931 voix (73 000 votants, 96 790 inscrits). Le 8 octobre de la même année, il fut réélu également conseiller général du département pour le canton de Tours-nord.
À l'Assemblée, il se fit inscrire aux deux réunions du centre droit et du centre gauche, et vota tour à tour avec l'un et l'autre groupe. Après avoir donné son suffrage à la conclusion de la paix, aux prières publiques, à l'abrogation des lois d'exil, au pouvoir constituant de l'Assemblée, il soutint le gouvernement de Thiers dans son évolution vers la République conservatrice, ce qui ne l'empêcha pas d'approuver la plupart des actes des ministères qui suivirent le 24 mai 1873.
Son adhésion au gouvernement républicain se manifesta de nouveau lors de l'adoption des lois constitutionnelles, auxquelles il se rallia ; elle lui valut d'être porté sur la liste des gauches, le 15 décembre 1875, quand il s'agit de nommer les 75 sénateurs inamovibles ; M. Eugène Gouin passa le 50e, avec 344 voix sur 676 votants.
Il siégea au centre de la Chambre haute, avec une tendance à se rapprocher de la gauche, mais sans rien abandonner de ses sentiments conservateurs. M. Gouin s'abstint dans le scrutin sur la demande de dissolution de la Chambre des députés (juin 1877) et se montra très réservé à l'égard du gouvernement du Seize-Mai. Partisan du ministère Dufaure, il vota dès lors le plus souvent avec la fraction la plus modérée du centre gauche, s'abstint, par exemple, de prendre part au vote sur l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur, et se prononça contre l'expulsion des princes. Il s'est occupé surtout de questions administratives et financières, qu'il traita plusieurs fois à la tribune sénatoriale ; il a presque toujours fait partie de la commission du budget, dont il a été à plusieurs reprises le rapporteur général, et s'est prononcé, en dernier lieu :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse.
Il s'est abstenu sur la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.
Né le 18 septembre 1818 à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire), mort le 31 mai 1909 à Paris.
Représentant d'Indre-et-Loire à l'Assemblée nationale de 1871 à 1875.
Sénateur inamovible de 1875 à 1909.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 214.)
Eugène Gouin a été l'un des doyens du Sénat. « Son grand âge, disait de lui le président Antoine Dubost, n'était qu'un charme de plus par la vivacité de son esprit et la jeunesse persistante de son caractère et de son activité. »
Il a apporté au Parlement une aide efficace dans toutes les matières qui touchaient à la vitalité économique du pays. Sénateur inamovible depuis décembre 1875, siégeant au centre gauche, il fit partie d'une façon continue de la commission des finances dont il fut à plusieurs reprises le rapporteur général. Rapporteur du compte de liquidation de la guerre, il fut également rapporteur du projet de réforme des pensions, et se fit une spécialité des questions concernant les grands organismes financiers de l'Etat.
Eugène Gouin avait été membre du conseil municipal et maire de Tours.
Il mourut le 31 mai 1909 à Paris ; ses obsèques eurent lieu le 4 juin, en présence d'une délégation du Sénat.