Daniel Boisdon

1884 - 1959

Informations générales
  • Né le 9 mai 1884 à Nérondes (Cher - France)
  • Décédé le 14 mars 1959 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Cher
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Cher
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 16 décembre 1947
Département
Cher
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 9 juin 1884 à Nérondes (Cher)

Décédé le 14 mars 1959 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Cher)

Député du Cher de novembre 1946 à décembre 1947

Daniel Boisdon est né le 9 juin 1884 à Nérondes (Cher), où son père Charles Boisdon était pharmacien. Il accomplit ses études au lycée de Bourges, puis à la faculté de droit de Paris, dont il est licencié. Inscrit au barreau de Paris comme avocat stagiaire (1906), il passe le doctorat en droit, puis s'inscrit au barreau de Dieppe (Seine-inférieure, aujourd'hui Seine-Maritime) en 1910. Il épouse, le 9 novembre 1909 Marie Magdeleine, qui lui donnera trois enfants. Daniel Boisdon est mobilisé en 1914 au 39e régiment d'infanterie. Dès février de l'année suivante, il est promu lieutenant, puis, blessé en février 1916 à Fleury-sous-Douaumont, il est cité à l'ordre de la division en mars, et chargé du commandement de sa compagnie. Il est à nouveau cité à l'ordre de son régiment le 8 juillet 1916. En mars 1917, Daniel Boisdon est affecté à l'artillerie de combat, et, en avril 1918, il est placé à la tête de l'A.S. 315, compagnie de chars Renault. Il est à nouveau blessé, le 29 août 1918, lors de l'attaque du village de Juvigny, sur le Chemin des Dames, puis promu capitaine le 18 septembre, et cité à l'ordre de la 10e armée le 29 septembre 1918.

Le 24 mars 1919, Daniel Boisdon est fait chevalier de la Légion d'Honneur. Il est également titulaire de la Croix de guerre 1914-1918.

Rendu à la vie civile, il s'inscrit, en mars 1918, au barreau de Bourges, où il est bâtonnier en 1930-1931. Daniel Boisdon se tourne dès lors rapidement vers la vie politique, s'inscrit en 1930 au parti démocrate populaire, et se présente comme candidat aux élections législatives dans le Cher successivement en 1932 et 1936. Dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, il est promu chef de bataillon de réserve (juillet 1937), et officier de la Légion d'Honneur (juillet 1939).

Mobilisé en août 1939, comme chef de bataillon au 501e régiment de chars, il est très vite détaché aux Services spéciaux. L'armistice de 1940 le voit presque aussitôt entrer dans la Résistance, et regrouper les premiers combattants du Cher, où il participe notamment à l'organisation du mouvement « Libération-Nord ». Ayant échappé de justesse, en octobre 1943, à une arrestation par les Allemands, il doit vivre clandestinement à Paris jusqu'à la Libération. Daniel Boisdon participe activement aux combats de la libération de la capitale, et collabore avec Francisque Gay à la direction de la presse. Il reçoit la Croix de guerre 1939-1945, et la Médaille de la Résistance.

Revenu aussitôt après la Libération dans le Cher (octobre 1944), il y est réélu bâtonnier. Promu au grade de lieutenant-colonel, il est notamment commissaire du gouvernement près du tribunal militaire de Bourges.

Il conduit la liste M.R.P. dans le Cher pour les élections du 21 octobre 1945 à la première Assemblée nationale Constituante. Avec 39 828 voix sur 148 771 suffrages exprimés, sa liste remporte un des quatre sièges à pourvoir, et il devient donc membre de la Constituante. Nommé membre de la Commission de la Constitution, et juré à la Haute Cour de justice, il dépose notamment, le 13 avril, le rapport de la Commission de la Constitution sur le fonctionnement de la Haute Cour de justice, et prend fréquemment part aux discussions parlementaires relatives à la Constitution et à la Haute Cour de justice. Le 19 mars 1946, il s'exprime au nom du groupe M.R.P. à propos de l'article 20 du projet de Constitution : « Bien que tout particulièrement attachés au principe du contrôle de la constitutionnalité des lois, nous estimons en effet que c'est plutôt dans le texte même de la Constitution que dans la Déclaration que doit être organisé ce contrôle ».

Le M.R.P. est le grand vainqueur des élections du 2 juin 1946. Toujours à la tête de la liste M.R.P. dans le Cher, Daniel Boisdon, avec 45 206 voix sur 149 028 suffrages exprimés, est élu membre de la seconde Assemblée nationale Constituante. Il est à nouveau nommé membre de la Commission de la Constitution. Député actif, Daniel Boisdon dépose notamment, le 26 juillet 1946, une proposition de loi tendant à appliquer le principe de la représentation proportionnelle aux élections municipales, puis une autre, le 22 août suivant, pour fixer à 20 ans la capacité civile et politique des citoyens français. Il est en outre rapporteur de la loi sur le Conseil de la République (27 septembre 1946).

La Constitution de 1946 est condamnée par le Général de Gaulle dans son discours d'Epinal (22 septembre), et la faible majorité en faveur du projet lors du référendum du 13 octobre (36 % oui, 30 % non) est regardée comme un échec pour le M.R.P. Le 10 novembre 1946, Daniel Boisdon, toujours tête de liste du M.R.P. dans le Cher, enregistre effectivement un score beaucoup plus médiocre que précédemment. Mais, avec 26 620 voix sur 140 872 suffrages exprimés, il est à nouveau réélu député du Cher pour la première législature de la IVe République

A la Chambre, Daniel Boisdon est nommé membre de la Commission du règlement et du suffrage universel (1946), de celle des territoires d'Outre-mer (1946), et de celle de la réforme administrative (1947), et membre de la Commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945 (1947). Il est, le 22 décembre 1946, élu vice-président de la Commission du règlement et du suffrage universel.

Daniel Boisdon se signale comme un député tout particulièrement actif, déposant de nombreux textes. Le 10 décembre 1946, il est ainsi rapporteur du Règlement de l'Assemblée nationale. Le 12 décembre suivant, il est également rapporteur de deux texte importants concernant la composition et l'élection du Conseil de la République, puis, le 27 décembre, rapporteur d'un texte sur le Comité constitutionnel, la Haute Cour de justice et le Conseil supérieur de la magistrature. Le 12 décembre 1946, il vote pour Léon Blum comme président du gouvernement provisoire, puis, le 4 mai 1947, pour la question de confiance permettant à Paul Ramadier de se séparer de ses ministres communistes.

Daniel Boisdon est en outre l'auteur, le 13 mai 1947, d'une proposition de loi modifiant la composition et l'élection de l'Assemblée de l'Union française, et est rapporteur sur ces problèmes les 10 juin, 3 juillet et 5 août suivants. Le 12 août 1947, il demande, en qualité de rapporteur, la discussion d'urgence du projet. Daniel Boisdon intervient également largement dans les discussions parlementaires, et notamment, les 10 et 25 août 1947, lors de la discussion du projet de loi portant statut organique de l'Algérie. Il vote pour le projet gouvernemental, le 27 août 1947.

Et de fait, les années d'après-guerre sont, avec notamment l'indépendance de l'Inde et du Pakistan en 1947 et les difficultés à Madagascar et en Indochine, dominées par le problème de la décolonisation. Elu par l'Assemblée nationale en novembre 1947 Conseiller de l'Assemblée de l'Union française, Daniel Boisdon démissionne, le 16 décembre, de son siège de député. Son second sur la liste M.R.P. de 1946, Claude Thoral, est proclamé député à sa place le 27 décembre. Daniel Boisdon est élu Président de l'Assemblée de l'Union française le 18 décembre 1947 et le restera jusqu'en 1950.

Les élections législatives du 17 juin 1951, marquées par le système de l'apparentement, voient une perte considérable d'influence pour le M.R.P. Daniel Boisdon, qui conduit la liste M.R.P. dans le Cher, ne recueille en effet que 8 956 voix sur 138 021 suffrages exprimés, et n'est pas élu pour la seconde législature.

Avocat honoraire, Daniel Boisdon est décédé à Paris le 14 mars 1959, et inhumé à Bourges.

Il avait publié, en 1949, une étude Des institutions de l'Union française, et était titulaire de nombreux titres coloniaux ou étrangers : Grand-Croix des ordres du Maroc, de Tunisie, du Cambodge et du Laos, et Officier de l'ordre du Lion (Belgique).