Roger, Henri, Louis Boisseau
1926 - 2007
Né le 21 juin 1926 à Boulogne-Billancourt (Seine)
Député de la Seine de 1956 à 1958
Roger Boisseau est né le 21 juin 1926 à Boulogne-Billancourt (Seine). Après sa scolarité, il entre rapidement dans la vie professionnelle comme ouvrier métallurgiste et ajusteur. Proche du Parti communiste, il entreprend une carrière politique par la base et fait notamment partie pendant l'Occupation, du Front patriotique de la jeunesse. Le 16 décembre 1951, Roger Boisseau est élu membre du comité de la Fédération communiste de la Seine, mandat renouvelé le 1er mars 1953, puis, au sein de la nouvelle Fédération de la Seine-Ouest, le 16 mai 1954. Entre temps, le 18 mai 1952, Roger Boisseau est désigné comme « grand électeur » du Parti communiste français, puis, le 26 avril 1953, élu conseiller municipal de Boulogne-Billancourt.
Il figure en seconde position sur la liste présentée par le Parti communiste dans la 5e circonscription de la Seine (Asnières, Boulogne-Billancourt, Clichy, Colombes, Courbevoie, Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine, Puteaux, Saint-Ouen) aux élections législatives du 2 janvier 1956. Cette liste est conduite par Etienne Fajon, député depuis 1936. Outre le volet local de son programme (amélioration des transports dans la circonscription, reconstruction de l'hôpital Ambroise Paré, etc.), ses engagement électoraux critiquent le système des apparentements, et insistent sur la volonté du « peuple français » de faire la paix en Afrique du Nord et de rapatrier les troupes qui y étaient engagées : « retrait immédiat d'Afrique du nord de toutes les forces de répression ». Il se prononce également pour l'abrogation de la loi d'urgence, et celle de la loi Barangé.
Avec 151 177 voix sur 422 225 suffrages exprimés, Roger Boisseau est élu député de la Seine (5e circonscription) pour la troisième législature, la liste communiste, avec 35,8 % des suffrages, enlevant trois des neuf sièges à pourvoir dans cette circonscription.
A la Chambre, Roger Boisseau s'inscrit au groupe communiste. Il est membre de la Commission de la production industrielle et de l'énergie (1956, 1957) et nommé à deux reprises secrétaire d'âge (29 janvier 1956, 1er octobre 1957). Durant cette brève législature, le jeune député de la Seine dépose trois propositions de loi, la première relative à l'inscription de la surdité professionnelle au nombre des maladies professionnelles, et les deux autres, à l'organisation de la profession de taxi. Il intervient en outre à plusieurs reprises dans les débats parlementaires, notamment lorsque ceux-ci viennent sur des questions relatives à sa circonscription, ou, plus généralement, sur la politique économique du Gouvernement.
Roger Boisseau pose deux questions orales, sur l'aménagement de la Défense (23 mars 1956), et sur la reconstruction de l'hôpital Ambroise Paré (6 décembre 1957), cette dernière étant retardée par le classement du site du « château Baïlgu », appartenant à la baronne de Rothschild : « Il est inadmissible que (...) ce classement de faveur ait pu priver une population de plus de 400 000 habitants d'un hôpital qui fait tant défaut dans cette banlieue ». Le 3 octobre 1957, Roger Boisseau avait également déposé une demande d'interpellation sur la réduction des crédits affectés à l'industrie aéronautique, et il reviendra sur la politique des constructions aéronautiques dans la séance du 10 mars 1958, consacrée à la discussion budgétaire. Dans le même projet de loi de finances pour 1958, il avait déposé, le 26 décembre 1957, un amendement tendant à éviter, en faisant appel à une contribution des employeurs, toute majoration des tarifs de la R.A.T.P.
Suivant les consignes de vote de son groupe, Roger Boisseau s'abstient le 25 octobre 1956, lors du vote sur la politique générale du gouvernement, refuse la confiance au gouvernement Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), et vote contre la ratification des traités instituant la C.E.E. et l'Euratom (9 juillet 1957). Le 30 septembre suivant, il se prononce contre la ratification du projet de loi-cadre sur l'Algérie dont le rejet par l'Assemblée entraînera la chute du gouvernement Bourgès-Maunoury. Il s'abstient volontairement, le 13 mai 1958, lors du vote de confiance au gouvernement de Pierre Pflimlin, vote pour l'état d'urgence (16 mai 1958), pour la résolution sur la révision de la Constitution (27 mai 1958), mais contre la confiance au Général de Gaulle (1er juin 1958) et contre la révision constitutionnelle (2 juin 1958).